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qu'est-ce donc qui met le feu aux équations ? |
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: F
comment faire le code génétique d'une tache de confiture ? |
Qu'est-ce que la vie ?
En évoquant la révolution copernicienne, on a montré
qu'une meilleure compréhension n'est pas toujours obtenue par un
surcroît de savoir ou une plus grande complexité du raisonnement,
mais parfois par la seule refonte des présupposés inconscients
sur lesquels on base notre réflexion. Quand ces bases sont changées,
ce qui apparaissait très complexe, devient soudain d'une grande
simplicité.
Cet ouvrage voudrait montrer qu'un tel changement des présupposés
est nécessaire aujourd'hui, et qu'en l'opérant une même
simplicité nous est donnée.
Quel présupposé inconscient faut-il
donc changer ? Celui qui concerne la notion de dimension. Pour être
moins abstrait, disons que cela concerne la façon
dont nous pensons par automatisme le haut, le bas et le lointain.
Pour illustrer cette nécessité, on présente maintenant
l'exemple d'un fonctionnement apparemment très complexe de l'univers,
et l'on en proposera une explication inhabituelle qui le transforme en
phénomène très simple. Nous verrons que cette simplification
nous est interdite si l'on ne change pas d'abord notre définition
des dimensions.
Chacun a déjà vu des aimants se repousser violemment quand
on les approche : les deux pôles nord ou les deux pôles sud
s'écartent, et s'ils le peuvent les pôles de noms opposés
viennent se coller l'un à l'autre.
On est bien d'accord que ce mouvement se fait "tout seul". Les aimants
n'ont pas de petites pattes ou de petites ailes pour le réaliser.
Ils ne contiennent pas de cellules avec des gènes pour les programmer
à faire ceci ou cela. On dit qu'il s'agit de matière inerte
qui se déplace sous l'effet des forces qui s'exercent sur elles.
Pas plus de vie dans le mouvement de deux aimants qui s'écartent,
que dans un cailloux qui tombe sous l'effet de la pesanteur.
Les choses sont bien divisées dans notre esprit :
- d'un côté, il y a la matière
inerte (les cailloux, les métaux, etc.) qui s'agitent sous
l'effet des forces (la gravité, l'électromagnétisme,
etc.),
- et, de l'autre côté, il y la matière
vivante. Là, c'est tout autre chose : la moindre paramécie,
la moindre créature unicellulaire en fait partie et s'agite sous
l'effet de la vie qu'elle porte en elle. Si d'accident elle perd cette
vie, on dit qu'elle meurt. Elle cesse aussitôt de s'agiter. On n'envisage
pas qu'un cailloux meurt en perdant sa force de gravité.
Il y a dans la moindre cellule vivante, une étincelle de quelque
chose que l'on appelle la vie, et l'on cherche comment cette étincelle
de vie a pu s'allumer à un moment particulier du développement
de l'univers.
Revenons à nos aimants.
On apprend dans les écoles que l'on peut faire un aimant avec un
simple fil électrique : on l'entortille en forme d'hélice,
et l'on y fait passer un courant. On appelle cela un "solénoïde".
On peut s'en servir de boussole, il s'oriente tout seul comme un aimant
dans le champ magnétique terrestre.
Les
deux faces d'un solénoïde parcouru par un courant se comportent
comme les deux pôles d'un aimant
[figure
extraite d'une ouvrage scolaire Hachette]
|
la
molécule d'ADN vue dans l'espace
[reproduction
d'un dessin de "l'Origine de la Vie"
par
F. Leroy aux éditions Biocosmos Centre]
|
schéma
de la duplication à l'identique de l'ADN
[illustration
tirée d'un ouvrage scolaire Bordas]
En fait, la double hélice n'est jamais unifiée dans la chromatide,
car elle passe son temps à se reproduire.
La double hélice s'ouvre comme une fermeture-éclair en plusieurs
endroits, et chaque hélice se met en devoir de se re-fabriquer une
deuxième hélice jumelle.
Devant chaque base d'une hélice, se met en place une base complémentaire,
et la première hélice construit ainsi progressivement son
double sous forme d'une deuxième hélice qui lui reste enlacée.
La deuxième est vraiment une réplique conforme à la
première, car les bases ne sont que quatre, et s'assemblent toujours
2 par 2 (une pour chaque hélice) de la même façon.
Pour simplifier on les nomme A, T, G et C. "A" ne se groupe qu'avec "T"
et "G" qu'avec "C". Si bien que si la première hélice comprend
par exemple une séquence G-A-C-C, la deuxième se construira
en formant une séquence complémentaire C-T-G-G.
On
dit que la suite de séquences ainsi formée, constitue le
code génétique.
Chaque hélice porte une partie de notre code génétique,
et ce code est donc dupliqué à l'identique sur la deuxième
hélice qui se construit.
Dans nos cellules, l'ADN passe la plupart de son temps à se reproduire.
Parfois il se reproduit par petits bouts, chaque petit bout servant à
former une des protéines dont notre organisme a besoin.
Parfois il se reproduit en entier.
a
: oeil de réplication
b : le chromosome c : chromatides |
Quand il a fini de se reproduire en entier, le chromosome change aussitôt
d'allure. On dit qu'il se "condense" pour former un bâtonnet très
compact, connaissant un étranglement que l'on appelle le centromère.
C'est sous cette forme de bâtonnet qu'on le représente le
plus souvent, mais il ne possède en réalité cette
forme que très peu de temps : juste le temps qu'il faut pour que
la cellule entière se reproduise et se sépare en deux cellules
jumelles identiques.
un
chromosome représenté schématiquement,
tel
qu'il est pendant la duplication de la cellule
|
1 - les chromosomes mélangés se condensent sous forme de bâtonnets | |
2 - puis ils se rassemblent par paires autour du plan médian de la cellule en division | |
3 - puis, après que leur attache ait lâché, ils sont poussés aux deux pôles de la cellule, en deux paquets séparés qui deviendront chacun le noyau d'une nouvelle cellule |
Bien sûr, la division cellulaire ce n'est pas aussi simple que la division de deux aimants. Parce qu'une cellule est un agencement compliqué, et que sa division ne peut pas apparaître de façon simple. Mais deux chromosomes en hélice qui s'écartent exactement comme s'ils étaient deux bobines électriques en hélice, cela apparaît de façon évidente dans la division des chromosomes. Et les chromosomes qui s'écartent en paquets vers les deux pôles opposés de la cellule en division, cela ressemble de façon évidente à ce qui se passerait si un phénomène de répulsion magnétique était à l'origine de cet écartement. Le mouvement en rond de la terre autour du soleil est aussi un principe simple qui se présente de façon plus compliquée si l'on veut penser en même temps à la lune qui tourne autour de la terre, au soleil qui suit sa course dans la galaxie et à la position des étoiles tellement lointaines qu'elles paraissent fixes. Toute cette complication ne fait pas perdre l'idée simple du mouvement de la terre autour du soleil. Il doit en être pareil pour la division cellulaire : le ballet d'ensemble un peu compliqué des chromosomes ne doit pas faire perdre de vue le principe simple : cela se sépare comme deux aimants enlacés dont les pôles équivalents sont confondus. Le détail de la division cellulaire, avec toutes ses particularités, est décrit dans un autre texte en ligne [Voir F ce texte] où l'on montre comment toute l'organisation des cellules et leur division peut s'expliquer uniquement en terme de répulsion magnétique. |
Mais si l'on refuse l'interprétation purement magnétique
de la division cellulaire, voici l'un des mystères que l'on doit
résoudre :
Dans l'interprétation actuelle, on met le code génétique
au centre de toute expression de la vie : tout ce que fait le vivant, c'est
"dans les gènes". On considère que la séquence des
bases le long du chromosome est un code semblable au code binaire de nos
ordinateurs, et que les molécules des cellules vivantes savent lire
et interpréter ce code. Elle passent leur temps à lire les
instructions qu'il leur donne, et agissent en conséquence.
Tout cela est beau et le fonctionnement de la vie apparaît ainsi
étonnamment merveilleux, mais est-il
réellement possible que les choses se passent ainsi ?
Ces dernières années, on vient de "cartographier le génome
humain", c'est-à-dire que l'on a déchiffré une bonne
partie des séquences de code génétique qu'il contient,
et on en fait un catalogue. On y a mis une armée d'ordinateurs
les plus puissants, et il a fallu des années pour y parvenir. Et
l'on ne sait toujours pas s'en servir.
Comment peut-on penser qu'une simple molécule qui n'a aucune mémoire
pour stocker l'information puisse s'y retrouver dans ce code en une fraction
de seconde, et savoir en déduire sur le champ sa conduite à
tenir ?
Est-ce vraiment crédible ?
Alors direz-vous, si la division des chromosomes peut s'expliquer simplement
par un effet de répulsion magnétique, pourquoi
ne l'a-t-on pas dit plus tôt ?
Parce qu'il y a de bonnes raisons pour écarter cette hypothèse.
Tous les chimistes et biologistes savent qu'entre les molécules
il se passe des choses liées à l'électricité,
puisque le principe même des liaisons chimiques entre molécules
est considéré comme un effet d'origine électrique.
De plus, tout cela est plongé en permanence dans le champ magnétique
terrestre. Alors, pour faire jouer des effets d'électricité
et de magnétisme, les cellules ont donc tout ce qu'il faut à
disposition.
Mais pour qu'une hélice de chromosome soit envisagée de façon
crédible comme un fil électrique qui transporte du courant
électrique et se transforme en aimant, encore faut-il que le chromosome
soit conducteur de l'électricité.
Or au contraire, l'ADN est un matériau isolant, qui s'oppose donc
au passage du courant électrique.
C'est pour cette raison qu'habituellement on n'envisage pas le ballet
des chromosomes comme résultant simplement d'un mouvement magnétique.
Pourtant, il se pourrait que le caractère isolant des chromosomes
ne soit pas finalement un obstacle à leur magnétisme. Cela
pour deux raisons.
Première raison : on s'est aperçu
que l'on pouvait analyser l'ADN avec des "microscopes à effet tunnel",
dont le principe consiste à analyser le passage d'électrons
entre la sonde du microscope et une surface conductrice ou semi-conductrice.
Or cela marche aussi avec l'ADN réputé isolant, sans que
l'on comprenne comment.
Deuxième raison, plus importante encore
: il existe un phénomène que l'on appelle la supraconduction.
Il concerne certains matériaux dits supraconducteurs où l'électricité
peut circuler éternellement car elle ne rencontre aucune résistance.
Dans un fil conducteur ordinaire au contraire, la résistance électrique,
même si elle est très faible, transforme une partie de l'énergie
électrique en chaleur.
Il y a quelques années, on pensait que seuls des matériaux
habituellement conducteurs du courant électrique mais plongés
à des températures très basses, pouvaient être
des supraconducteurs. Mais tout récemment grosse surprise : on n'arrête
pas de trouver des matériaux supraconducteurs à des températures
de plus en plus proches de nos températures usuelles, et ce sont
précisément des matériaux réputés isolants
tels que les céramiques qui présentent ces propriétés.
Dans le chapitre qui sera consacré à ce problème,
nous montrerons pourquoi la forme d'hélice en hélice en hélice
donne à l'ADN les propriétés géométriques
qui sont précisément utiles pour qu'il soit un matériau
supraconducteur.
lévitation magnétique d'une céramique supraconductrice sur un aimant baignant dans de l'azote liquide [d'après une photo CEA] |
[note de janvier 2001 : le lien entre superconductivité et l'ADN commence effectivement à être relevé. Dans son numéro 291:280 la revue Science vient de faire paraître un article de Alik Kasumov et de ses collègues du Laboratoire de Physique des Solides d'Orsay, qui ont mis en évidence le caractère superconducteur d'un morceau d'ADN à la température inférieure à 1 degré Kelvin]
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