Lettres de janvier 2001 à janvier 2003.Marthe est décédée le 01 mars 2005 (quelques jours plus tard j'avais ma voiture...)
Lettres : transcription des souvenirs de Marthe Fouché née Couchot
Lettre du 27 janvier 2001.Bourgneuf,Jeune homme,Ce n’est pas Mme Fouché qui vous répond elle-même, car comme vous le savez, votre arrière grande tante est âgée, et elle a quelques problèmes de vue. C’est donc par mon intermédiaire qu’elle vous répondra puisqu’elle a accepté de vous confier quelques-uns de ses souvenirs, je dois vous préciser que je suis aide-soignante et que je travaille dans le service de Mme Fouché.Néanmoins, je vous conseillerais, quand cela sera possible (grâce aux indices données), de vérifier ces quelques souvenirs qui datent pour certains de tant d’années que la mémoire peut-être parfois incertaine. Je vous souhaite pour ma part bon courage dans votre entreprise.Mme Fouché vous souhaite à son tour une très bonne année 2001. Elle vous donne dans cette lettres quelques détails familiaux, elle vous en donnera d’autres dans un prochain courrier.Quel âge avez-vous ? Vous devez être très jeune…Dans vos envois de la fin d’année, vous avez joint des photocopies de photos, qui sont ces personnes ? si je vous demande ces détails c’est pour expliquer à Mme Fouché qui n’a pu distinguer les visages à cause de sa mauvaise vue et de la couleur foncée des photos. Si vous avez envie de lui fournir des explications prenez votre temps il n’y a pas d’urgence immédiate.* Voici un récapitulatif des frères et sœurs de Mme Fouché (plus ou moins dans l’ordre) :- Emile (qui serait décédé pendant la guerre 1914-18, soldat ?)- Gaston- deux enfants morts en bas âge Marthe et Paul- Anna- Paul- Juliette décédée à 12 ans victime de l’agression d’un voisin- René (votre arrière grand père)- Marthe (Mme Fouché)- Henri.* Au décès de sa mère, Mme Fouché a été emmenée, par son père, en Suisse, avec d’autres de ses frères et sœurs, chez une de ses tantes (soeur de son père).* Mme Fouché s’est mariée le 8 août 1936 à Paris avec Fouché Maurice qui est décédé le 8 octobre 1941 à Paris suite à une noyade accidentelle. Ils n’ont pas eu d’enfant ensemble et Mme Fouché n’a jamais refait sa vie.Voici quelques souvenirs pèle mêles, mais comme je vous l’ai dit Mme Fouché est une vieille dame pour qui se souvenir, demande quelques efforts. Ainsi au fur et à mesure il y aura d’autres courriers.Merci de votre compréhensionHC / Mme Fouché
Lettre du 23 avril 2001Jeune Cyril,Mme Fouché vous remercie beaucoup de l’intention que vous avez eu pour son anniversaire par votre jolie carte, ainsi que la photo de vous et de votre grand-père (qui a les mêmes yeux bleus que Mme Fouché) et les photocopies de portraits que vous avez envoyé précédemment.Vous êtes étonné de ne pas avoir eu de réponse à votre dernière lettre ; comme je vous l’avais dis dans notre courrier, vous ne serez pas oublié. Seulement Mme Fouché est une veille dame de 90 ans (comme vous le savez !) à qui la mémoire joue parfois quelques tours et il ne faut pas oublier que quand les souvenirs ressurgissent (perte de personnes très proches dans les circonstances dramatiques ect.) cela n’est pas toujours très facile pour elle… Votre enthousiasme à retrouver toutes les traces du temps jadis (cela se comprend) et votre jeunesse vous font peut-être oublier qu’il ne faut pas brusquer les choses. Savourez la chance que vous avez puisque Mme Fouché a accepté de répondre à vos courriers alors qu’il y a quelques mois elle ne vous connaissait pas…Ceci dit, c’est avec plaisir qu’elle vous communique aujourd’hui quelques détails qui vous serons peut-être utiles. Avec les informations qu’elle m’a fourni, j’ai essayé de les remettre en ordre chronologique. (Je vous conseille cependant de vérifier et de recouper vos informations). Voici donc :Belgique :Mme Fouché a effectivement habité à Chimay avec sa famille. Son frère Gaston y travaillait déjà, semble-t-il, et les aurait fait venir près de lui. Le 1er janvier 1926, ce dit Gaston (qui était un charmant garçon, serviable, etc…) a été assassiné d’un coup de fourche dans la face par un voisin (propriétaire de la maison où logeait la famille Couchot ?) devant la porte familiale. Peut-être cela aurait-il un rapport avec une histoire de « femme » (la femme du dit voisin tournant plus ou moins autour de Gaston ?) Toujours est-il que Mme Fouché en a toujours ignoré les circonstances exactes ainsi que les suites judiciaires.France – Suisse :Aussitôt la famille Couchot serait rentrée en France à Reims plus exactement. Sa maman, serait décédée chez elle rue des Moulins (à vérifier), après un séjour à l’hôpital St Rémy à Reims, de la tuberculose. Après cette disparition, Mme Fouché ainsi que son frère Henri ont été conduits par leur père en Suisse chez une de leur Tante célibataire Amélie Couchot. Cet endroit se situait près de Genève et s’appelait Bossé verrier (orthographe incertain). Quelques mois plus tard, Henri a voulu rentrer en France. Ils sont donc revenus à Reims tous les deux, et ont habité chez un frère de son père cette fois. Ce monsieur et son épouse ont été gentils avec eux. Cette dame à placé Mme Fouché comme bonne à Reims dans une famille sympathique, Henri quant à lui a été placé dans une famille qui lui faisait « quelques misères ».Divers :- une des sœurs de son père aurait possédé une usine de faïence à Reims.- la sœur de Mme Fouché assassinée dans son jeune âge aurait été victime d’une agression sexuelle.- vous demandez des détails sur la famille Mangin, Mme Fouché n’en a pas, mais aurait entendu dire que le Général Mangin aurait un lien de parenté avec sa famille (sans être très sure).Vous avez envoyé gentiment des photocopies à qui hélas Mme Fouché ne pourra pas attribuer de noms, sa vue étant trop faible. Mais elle aurait aimé le faire soyez en sur. Nous vous renvoyons donc les photos en espérant que vous trouverez quelqu’un qui saura vous renseigner.Dans votre dernier courrier vous évoquez les « nièces d’Amérique » et vous dites qu’elles étaient au courant de votre démarche par nous. C’est étonnant ! car nous ne leur en avions pas parler encore, je crois que c’est votre grande tante Nénée qui l’a fait. Quant à la possibilité de communiquer avec vous par téléphone, c’est une bonne idée en soi, mais qui me parait difficilement réalisable car Mme Fouché n’a pas de téléphone privé. Alors je crois que la solution du courrier me semble la plus adaptée, car elle a l’avantage de laisser à Mme Fouché le temps de la réflexion pour rechercher ses souvenirs.En espérant que cette lettre saura répondre à votre attente.Mme Fouché / HC
Lettre du 2 juillet 2001Jeune Cyril,Enfin de courrier !! J’espère que vous ne nous en voudrez pas pour cette longue attente. Nous espérons que vous allez bien ainsi que votre Grand-père et que vous avez fait bon voyage en Belgique. Peut-être avez-vous fait des découvertes intéressantes ?Dans votre lettre vous désirez savoir quelques détails nouveaux sur l’enfance de Mme Fouché. Voici ce qu’elle a pu m’en dire :* Elle et ses frères et sœurs n’ont pas eu la chance d’avoir beaucoup d’instruction. En effet ils n’ont pas souvent fréquenté les bancs de l’école, bien que celle-ci soit obligatoire. D’ailleurs sa maman aurait eu quelques « soucis » à cause de cela (convocations au commissariat de Reims) ; la famille Couchot étant très très modeste, il était difficile d’acheter des vêtements pour l’école, sans que cela ne se répercute lourdement sur le budget familial. Cependant les enfants ont acquis quelques bases, mais non suffisantes pour se débrouiller aisément lors de l’écriture et de la lecture. Mme Fouché pour sa part a réussit à être plus à l’aide avec la lecture lorsqu’elle a été embauchée à la RATP et à force de volonté personnelle (c'est-à-dire à plus de 30 ans). Dans sa jeunesse, Mme Fouché, devait faire la lessive au lavoir, participer au ménage, etc… pendant la maladie de sa mère. Alors cela ne laissait guère de temps pour l’école. Vous posez la question de l’instruction de ses parents : Mme Fouché à la souvenir d’une lettre manuscrite par sa mère qui possédait une très belle écriture mais elle ignore si l’orthographe était correct ; pour son père, elle ne sait pas si il savait lire et écrire mais suppose que si.* Renseignements relatifs à Mme Couchot :Elle avait une taille moyenne, des yeux marrons et des cheveux très bruns qu’elle attachait en un chignon haut. Elle s’habillait à « l’ancienne mode » (selon l’expression de Mme Fouché) c'est-à-dire avec des jupes longues et ses vêtements étaient toujours noirs dans les souvenir de Mme Fouché (sans doute causé par les deuils de ses enfants etc…). Elle possédait un caractère assez renfermé, pouvait cependant, parfois être très « emportée » ; elle avait du faire face à plusieurs deuils et aux difficultés d’une vie plus que modeste et avait du développer un certain courage. Pendant la guerre 14-18, elle avait eu une congestion pulmonaire très mal soignée faute d’argent pour aller voir le médecin, ce qui favorisera des années plus tard une tuberculose dont elle décédera.* Renseignements relatifs à :- Emile : Mme Fouché n’a que peu de souvenir de son frère aîné, elle n’avait que 3 ans lors de son décès. Mais se rappelle l’avoir embrassé et pris dans ses petits bras lors d’une de ses permissions.- Gaston : c’était un garçon gentil, qui faisait son possible pour aider la famille.- Juliette : serait décédée pendant la guerre, vers 1917 ? Mme Fouché n’a donc que peu de souvenirs vu son jeune âge à l’époque des faits. Mais sa mémoire se rappelle quelques détails : c’était une jeune fille qui avait de grands cheveux châtains foncés et qui habitait encore avec la famille.Vous trouverez ci-joints deux portraits de Mme Fouché que j’ai pris au mois de mai (avec son accord), j’espère qu’ils vous conviendront. Si vous désirez avoir une photo prise différemment faites le moi savoir et dites-moi comment vous la désirez (3/4, entière…). J’essayerais alors d’en faire une autre.Vous trouverez aussi une mèche de ses cheveux (coupée le 30 juin) comme vous l’aviez demandée.Quand à moi, vous m’avez posé quelques questions, j’y répond volontiers : Je m’appelle Hélène de mon prénom, si mon nom de famille vous est indispensable dites le moi dans votre prochain courrier. Je suis aide-soignante, mais je crois vous l’avoir dit dans notre première lettre. Mon travail consiste à m’occuper des pensionnaires du service de long séjour (toilette, lever, repas, etc….) nous sommes plusieurs à faire cela, et chacune de nous s’occupe des pensionnaires à tour de rôle. Cependant c’est moi qui prend le courrier (réponses) de Mme Fouché en charge, ne pouvant le faire elle-même. Les lettres qu’elle reçoit lui sont lues par la personne qui lui apporte dans sa chambre ; évidemment je les lis également pour rendre réponse avec Mme Fouché.Nous espérons avoir répondu à toutes vos interrogations.Si vous envoyez une lettre avec d’autres questions pourriez-vous ne le faire que fin juillet (je suis en vacances avant et si votre courrier s’égarait malencontreusement parmi les affaires de Mme Fouché, je ne pourrais hélas pas répondre à vos attentes n’ayant pas lu votre envoi). Mais faites comme vous voulez !Mme Fouché met toute sa bonne volonté à retrouver les détails parfois oubliés depuis bien longtemps et espère qu’elle vous aide efficacement avec le peu qu’elle peut vous donner. Elle vous souhaite un bel été et j’en fais de même.Nous vous quittons en vous disant au prochain courrier….Mme Fouché / H.C.
Lettre du 13 octobre 2001Cyril,Madame Fouché vous envoie le bonjour de Loire-Atlantique et espère que vous allez bien. Quant à moi, je suis désolée de ne pas vous avoir répondu plus vite, le temps passe si vite ! A vrai dire, j’ai posé vos questions petit à petit à votre grande tante qui a, il faut l’avouer, de plus en plus de difficultés à rassembler les souvenirs de son enfance (si je lui demandais trop de détails précis, cela perturbait semble-t-il sa mémoire et elle mélangeait un peu tout et au bout du compte cela la fatiguait pas mal à chaque fois). C’est pour cela que j’ai préféré prendre mon temps et ne lui demander des réponses à vos questions que de temps en temps et aujourd’hui je n’ai pas encore toutes les réponses. A part cela, elle a bien reçu votre courrier ‘bis’ en fin de semaine dernière mais comme je vous l’explique plus haut, vous connaissez maintenant les raisons de ce retard. Le courrier arrive bien à destination, j’en prends connaissance le jour de la réception de votre lettre par Mme Fouché si je travaille ou les jours d’après.Mme Fouché entretien une correspondance avec une de ses nièces américaines, d’ailleurs j’ai transmis votre adresse si elle veut prendre contact. Quant au contenu de ce courrier, je suis désolé mais c’est d’ordre privé et je ne me permettrais pas d’en dire quoi que ce soit car je suis que la « plume » de Mme Fouché.Maintenant, passons, à ce que j’ai pu recueillir auprès de Mme Fouché pour répondre à vos questions.* La Haute Grange (Belgique) :La maison était une belle maison à un étage plus un grenier au dessus. Il y avait deux chambres en haut où les enfants dormaient, le rez-de-chaussée comprenait deux grandes pièces claires, son père et sa mère dormaient dans l’une d’elles. Il lui semble se rappeler que l’extérieur était en briques mais sans en être vraiment sûre. La maison était loin de tout, elle était bien mais un peu trop retirée. D’ailleurs c’était son frère René qui allait faire les commissions le matin parce qu’il fallait traverser le bois.* Gaston :Sépulture :Mme Fouché ignore où fut enterré son frère. Peut-être à Chimay… ?Enfant :La mère de cet enfant se serait appelée Henriette Duchemin ou Desjardins. Ce bébé serait né à Reims. Mme Fouché n’a jamais vu cet enfant ( à son grand regret) et ignore son prénom. Cette jeune Henriette aurait habité près du lavoir à Reims.(Ce bébé est-il né avant ou après le décès de Gaston ? en tout cas, il semblerait que ce bébé, si il est né avant, n’ai pas été reconnu par son père.).Travails :(Dans une précédente lettre, Mme Fouché, indiquait qu’en rentrant de Suisse, elle était allez chez son oncle Paul Couchot à Reims ; dans cet entretient elle me dit que c’était à Paris. Pour vous cela sera peut-être facile de vérifier et ainsi de rectifier ou pas la ville).Donc elle est allez chez son oncle Paul Couchot et sa femme Marie à Paris ? cette tante l’a placée Rue de Vouillé à paris comme bonne (ménage, etc…) elle avait 15-16 ans, elle y est rentrée quelques mois. Par la suite, elle a été placée à Fontenay-aux-Roses dans une famille très gentille comme bonne à « tout faire ». Elle a quitté cette famille pour aller chez une cousine (Jeanne ?) qui devait se faire opérer, pour tenir la maison pendant son absence, elle y est restée environ 1 mois.Plus tard, elle a été embauchée, rue de la Roquette à Paris, dans une boutique de crémerie comme bonne pour faire le ménage ainsi que chez les patrons (Mr et Mme Fermier) où elle est restée 6 à 7 ans.Après son mariage Mme Fouché à travaillé en usine (AUTOCABLES) comme tresseuse de fils électriques. A la suite de son veuvage, Mme Fouché est rentrée au Métro de l’époque (RATP actuelle).Rencontre de Mr et Mme Couchot :Elle n’est pas au courant, des circonstances de la rencontre de ses parents.(Autrefois les parents faisaient très rarement des confidences sur leur vie privée à leurs enfants.)Comme étaient :- Emile : châtains foncés, yeux ?- Gaston : châtains foncés, yeux gris- Juliette : Châtains (grand), yeux ?- Paul : châtains foncés, yeux marron- Anna : châtains clairs, yeux bleus gris- René : châtains foncés, yeux bleus- Henri : châtains foncés, yeux bleus gris.Voilà, ce que j’ai pu recueillir auprès de Mme Fouché, je sais il n’y a pas de réponses à toutes vos questions mais comme on dit : les questions qui restent « je les garde sous le coude ».Mme Fouché est enchantée d’avoir de vos nouvelles et, comme vous le savez, fait son possible pour vous satisfaire malgré ses difficultés.A bientôt.Mme Fouché / Hélène.PS. : N’ayez pas honte de votre écriture, je n’avais aucune difficulté à vous déchiffrer dans vos premières lettres. Pour l’instant, nous avons assez de timbres, il n’est pas nécessaire d’en envoyer d’autres pour le moment.
Lettre du 15 janvier 2002.Cyril,Mme Fouché vous remercie pour vos bons vœux ainsi que moi-même et toutes les personnes du service. A titre personnel, j’espère que cette année verra votre arbre généalogique s’étoffer de nouvelles trouvailles, et que vous aurez toujours autant l’envie de continuer vos recherches.Je profite également de ce courrier pour vous faire part de nouveaux éléments suite à vos questions de l’été dernier. Mme Fouché n’avait pu répondre à toutes vos questions lors de notre dernière lettre, voici donc la suite. Vous voudrez bien excuser Mme Fouché pour sa mémoire défaillante parfois.1 : Rencontre de Marthe Couchot et de Maurice Fouché : A l’époque Mme Fouché travaillait dans une crémerie à Paris (cf dernier courrier) et M. Fouché venait y acheter du lait. Voilà comment ils ont fait connaissance.2 : Souvenir de la 1ère guerre mondiale : Comme vous le savez Mme Fouché était très jeune (3 à 7 ans) à cette période. Néanmoins elle a quelques « flashs » de ces années.- présence de soldats- se souvient être passée dans un endroit où il y avait beaucoup de chevaux morts (peut-être pour ne pas servir l’ennemi) sa mère lui avait attaché autour de la tête, afin de masquer le nez, un mouchoir imbibé de naphtaline pour l’odeur et l’air vicié.- A un moment de la guerre, sa famille n’est pas restée en ville, toute la famille Couchot est partie à pied avec un bébé dans les « bras » et des « baluchons » pour se rendre dans une ferme à Langres ??. Mme Fouché se souvient d’une sorte d’exode avec beaucoup de gens sur les routes. Au courts de leur voyage, la famille a été accueilli chaleureusement par une fermière qui leur a proposé du café et des tartines beurrées, puis la famille Couchot est repartie poursuivre son voyage.3 : Souvenir de la 2ème guerre mondiale : Mme Fouché a habité Boulogne-Billancourt jusqu’à sa retraite au moins (jusqu’à quelle date ?) Peut-être a-t-elle habité ailleurs ensuite ??? Toujours est-il qu’elle est venue habiter dans la région qu’elle connaissait déjà pour en avoir entendu parler par des collègues de la RATP qui avaient une maison à St Brévin les Pins.Voilà, quelques souvenirs de votre grande tante qui espère qu’ils vous seront utiles. Je suis désolée des lacunes dans les réponses mais Mme Fouché à quelques difficultés. Mme Fouché et moi-même vous disons donc « au prochain courrier ».Fouché M / Hélène.
Lettre du 5 juin 2002.Cyril,Mme Fouché, votre tante et moi-même espérons que vous allez bien. Vous devez préparer vos examens activement à moins que vous les ayez déjà commencés, dans les deux cas nous vous souhaitons bonne chance. Merci pour la jolie carte d’anniversaire qui a ravie Mme Fouché. Elle se porte bien en ce moment, après avoir été un peu fatiguée aux environs de son anniversaire. Dans vos précédents courriers vous demandez quelques précisions sur le passé de votre tante, je vous en envoie quelques unes, ce que j’ai pu recueillir auprès de Mme Fouché. Hélas, certains détails échappent à la mémoire de votre tante, les souvenirs se sont beaucoup estompès depuis quelques temps, vous voudrez bien l’en excuser…Voici donc quelques réponses qui complèteront peut-être vos recherches :* Grands-parents maternels :Mme Fouché ne se souvient pas en avoir jamais entendu parler par sa mère (se qui s’expliquerait par ce que vous avez appris, à savoir l’abandon par ses parents).* Baptêmes, communions, croyance :Votre tante me dit avoir eu un baptême à Reims (ses frères et sœurs auraient été eux aussi baptisés) Quand à la date, elle l’ignore… mais personnellement je peux vous dire qu’à l’époque le nouveau-né était rapidement baptisé dans la crainte d’un décès prématuré suite aux maladies infantiles etc… Cela se passait soit le jour de la naissance soit au plus tard dans la semaine suivante.Pour savoir qui était croyant dans la famille, Mme Fouché m’a indiqué que sa maman l’était et qu’elle avait souhaité donner une base religieuse à ses enfants car pour elle cela était important.* Nom : DELERS (en rapport avec l’assassinat de Gaston) :Mme Fouché me dit que ce nom ne lui dit rien (mais peut-être l’a-t-elle oublié ?)Cyril, je voudrais vous demandez des précisions sur les cinq mosaïques de Reims que le père de votre tante ainsi que son frère ont installé, car Mme Fouché m’avait parlé un jour (il y a longtemps de cela) que son père avait posé des mosaïques dans une grande gare. Est-ce à cet endroit que ces cinq mosaïques se trouvent et y sont-elles encore ?* Vous me demandez des détails en cas de décès de votre tante : j’ignore personnellement les modalités qui ont été ou seront prises à ce moment là, mais je pense que c’est sa tutelle qui s’en occupera. Je peux tenter de me renseigner mais je ne suis pas certaine d’avoir de réponse à vous fournier.Voilà, Cyril, de quoi alimenter un peu vos recherches, je n’ai pas répondu à toutes vos questions dans ce courrier, je vais donc vous envoyer un autre courrier très prochainement avec d’autres détails (je l’espère pour vous) que Mme Fouché m’aura fourni. Par conséquent, il n’est pas utile que vous rendiez réponse à cette lettre dans l’immédiat puisque vous êtes en période d’examens vous prendrez votre temps d’y répondre quand vous aurez plus de temps à vous.Bonne chance et bon courage.Je transmets le bonjour de Mme Fouché.Hélène.
Lettre du 10 juillet 2002Cyril,Comme promis, je vous envoie ce courrier pour compléter le précédent de juin. Mme Fouché vous envoie son bonjour, nous espérons que vos examens se sont bien passés et que vos résultats sont positifs, sinon ne perdez pas espoir.Voici donc le récit que votre grande tante m’a fait de la désertion de son frère Gaston, selon ses souvenirs :« Gaston était à faire son service militaire, un jour il est rentré en permission, le soir il a demandé à sa mère, Mme Couchot, ce qu’il y avait à manger au dîner, celle-ci lui a répondu qu’il n’y avait rien (sûrement par manque d’argent, il semble que le père ne travaillait pas tout le temps). Gaston est sorti, il est rentré plus tard avec un pain, 1 litre de vin plus quelque chose à mangé (saucisson ?) Mme Fouché s’en souvient parfaitement, sa permission terminé, Gaston est donc reparti non pas à la caserne comme sa famille le croyait mais travailler sans rien dire à personne pour ramener de l’argent.Evidemment, comme il est rentré le soir, sa mère à tout découvert et l’a supplié de rentrer à la caserne, ce qu’il n’a pas fait.Au bout de quelques jours il a du être déclaré déserteur car il y a eu une descente des forces de l’ordre chez les Couchot, qui a entraîné une fouille complète de toute la maison. Mme Fouché a un souvenir très précis de ce jour car elle était dans son lit et elle a du se lever sans ménagement car on a même fouillé sous son lit (je suppose que c’était le matin). Gaston n’était pas là car il était au travail, il n’a donc pas été arrêté. Quelques temps plus tard, il est parti pour la Belgique (sans doute pour échapper aux poursuites). Vous connaissez la suite… ».A chaque fois que Mme Fouché m’a parlé de son frère Gaston, c’est toujours avec tendresse, et m’a toujours dit qu’il était gentil. On comprend pourquoi, puisqu’il s’est en quelques sorte dévoué pour nourrir sa famille avec la fin que l’on connaît.Diplômes :Comme je l’ai évoqué dans un précèdent courrier, les enfants Couchot ont eu peu d’instruction. Paul avait semble-t-il plus de capacités.Détails sur les parents Couchot :Mme Fouché à le sentiment que sa maman n’a pas été très heureuse dans sa vie. Quand à son père, elle en dit qu’il était peu courageux, et qu’il s’occupait peu de sa famille.Voici de quoi, alimenter vos recherches encore plus, j’espère que tous ces détails vous seront utiles.Prenez votre temps pour répondre, vous êtes peut-être sur le point de partir en vacances ou peut-être travaillez-vous cet été ? Je vérifierais si il y a d’autres questions à lesquelles nous n’avons pas répondu et nous le ferons dans la mesure du possible.Je vous dus donc « au prochain courrier… » et Mme Fouché se joint à moi.Fouché Marthe. / Hélène.
Lettre du 8 janvier 2003Cyril,Je vous envoie en même temps que la carte de vœux, ces quelques mots.Nous avons bien reçu votre courrier de cet été, je vois qu’il vous a été utile d’avoir de nouveaux renseignements et j’en suis très contente.Nous vous félicitons pour vos diplômes votre sœur et vous. Je ne vous ai pas répondu après l’été parce que Mme Fouché n’avait pas de nouvelles informations à vous communiquer (je crois qu’elle a essayé de répondre dans la mesure de ses possibilités actuelles à toutes vos questions et qu’elle est arrivée au bout de ses souvenirs) puis la fin de l’année est arrivée très vite. J’espère que vous avez bien commencé cette nouvelle année 2003, vous et toute votre famille.Je ne sais pas si vous avez appris que Mme Fouché à perdu sa nièce des USA (avec laquelle elle correspondait) durant l’été 2002, cela lui a fait beaucoup de peine vous l’imaginez bien.Il y a quelques temps vous me posiez des questions vis-à-vis du décès de Mme Fouché. Je me suis renseigné auprès de la surveillante du service qui n’a pas d’information à ce sujet hélas, mais Mme Fouché étant sous tutelle (comme vous le savez) c’est peut-être la personne qui gère ses affaires qui est au courant si Mme Fouché a pris des dispositions particulières pour « son dernier voyage » si tel n’est pas le cas elle sera probablement inhumée dans le cimetière de Bourgneuf-en-Retz, mais ce n’est qu’une hypothèse.DE mon côté, il faut que je vous dise qu je ne pourrais continuer notre correspondance au-delà du 1er mars car je change de service à cette date. Ne soyez pas trop déçu car il me semble que Mme Fouché n’aurait pu vous donner plus de renseignements dans l’avenir. J’espère pour vous, que quelqu’un prendra le relais si ce n’est pas le cas, soyez sûr en tout cas que votre courrier lui sera lû.Hélène.