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Delta S |
21/10/2004 : 20:30
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Les années folles furent ce qu'elles furent. Et n'ont
duré qu'un temps. Sauf pour quelques vaches récalcitrantes
qui finirent inévitablement par s'identifier au monde dans
lequel elles sont roulées chaque jour dans la farine, animale
s'il en est, alors que d'autres sont traitées comme des
bêtes de somme. Faites le compte, il n'est pas bon.
Tant pis pour elles.
Car moi pendant ce temps là je m'évertuais, sans
le vouloir mais tout en le pouvant, je m'acharnais sans retenue
à ne rien faire, spécialité sans grande valeur
ajoutée mais qui contribue sans y paraître à
conserver le déséquilibre entropique de l'univers
sans lequel tout ne serait que stagnation et replis sur soi.
Le replis sur soi.
Avec mes presque deux mètres j'aurais pourtant pu m'adonner
à cet exercice. Me replier disons de vingt centimètres.
Ou de seulement dix, histoire d'en garder sous le pied, gauche
si possible. Juste pour conserver la mesure et sortir grandi du
don de soi par tranches de décimètres interposées.
Bref, je disais donc avant de commencer... euh.... ben rien. Et
justement ce phénomène d'accumulation de grands
riens, récompensé en définitive par une absence
de tout, ce qui n'est pas rien, a fini aujourd'hui par s'inverser.
Mon interaction avec le monde extérieur a commencé.
Je me vide de mes riens.
Je les rends au centuple.
A croire qu'un rien m'occupe.
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Moi de septembre |
24/09/2004 : 22:45
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Je suis encore vivant. Oui, cela ne fait aucun doute, même
si la lettre morte a pulvérisé tous les records
de tirage au cours de ce mois de septembre.
Je continue moi aussi à passer sur ces pages de façon
régulière, à l'affût de la nouveauté,
soucieux du non-dit, toujours à l'écoute de mon
prochain délire.
Et là je réalise qu'il n'y a rien à attendre
de personne d'autre que moi.
Qu'est ce que j'attends de moi ?
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De quoi de qu'est-ce ? |
31/08/2004 : 19:30
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J'ai beau essayer, je n'arrive pas à me souvenir.
De quoi ?
Eh bien justement, c'est là qu'est tout le problème parce que
je n'en ai pas la moindre idée. Même en remuant les neurones du
fond qui baignent dans la partie la plus vaseuse d'une mémoire
de plus en plus limitée en taille par le volume grandissant de
mon inconscient collectif (il partage en effet les lieux avec
son homologue un peu plus con que lui), je dois reconnaître
que presque rien ne me revient en tête. Cependant comme le rien
pèse un poids à peu près équivalent à ce qu'il est, il
finit tout de même par remonter à la surface dans ce magma fait
de trois fois rien qui le porte au sommet du négligeable. Tout
juste de quoi me rappeler de choses qui ne me servent à rien.
Soit dit en passant, c'est d'ailleurs le seul intérêt
de l'oubli : nous permettre de nous concentrer sur l'essentiel
en mettant à l'écart les éléments perturbateurs qui viendraient
mettre leurs grains de sable dans cette mécanique de précision
parfaitement huilée qui sent le graillon quand le soleil est au
zénith, réservation conseillée à 50 euros la place assise, boissons
en sus et parasols en vente dans les travées. A ce tarif là, préférez
une bonne exposition ou un spectacle son et lumières qui vous
laisseront marqués à vie sans aucune application de Biafine.
Bon Dieu, mais qu'est-ce que c'est que cette chronique ?
Je ne sais même plus où je voulais en venir, si tant est que je
venais à l'origine de quelque part.
Euhhh... non, là, franchement, je ne me souviens pas. Ah ben justement
! C'était ça le sujet !
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Au bout |
30/08/2004 : 19:20
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Aujourd'hui j'ai envie d'être noir.
Je tiens tout de suite à calmer ceux qui penseraient que
j'irais jusqu'à pousser la chansonnette façon gospel,
à postuler pour les Jackson Six ou à vous promettre
le retour de l'être aimé en 48 heures chrono satisfait
ou remboursé. Non, ce n'est pas ce que vous pensez, aussi
affreux cela puisse t'il être au niveau de la coiffure.
Car je ne parle pas de cet aspect pigmentaire externe mais de
tous les autres qui peuvent caractériser de façon
interne un être voué aux forces obscures qui infectent
jour après jour le peu de vie qui semble animer un corps
pourtant voué à l'inaction éternelle.
Ben oui, faut être lucide.
J'ai envie d'être noir.
Histoire de voir si j'ai une limite à ce que je serais
capable de ressentir, de penser et de dire.
Histoire de voir si jusqu'à présent tout le reste
n'était qu'un prélude à une aube encore bien
plus sombre.
Histoire de voir si au fond tout cela n'occupe pas l'intégralité
de la place disponible.
Histoire d'aller au bout de nulle part, au bout de moi-même.
Oui, aujourd'hui j'ai envie d'être noir.
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La nature est en marche |
15/08/2004 : 16:25
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Au retour d'une promenade en forêt de deux heures en plein
soleil, on n'est plus vraiment le même. Surtout si on est
parti sans eau ni électricité. Et sans un quelconque
complément énergétique à base de calories
qu'on regroupe par kilos entiers dans des barres qui font le poids.
Et afin de profiter pleinement de l'effet oxygénatoire
de ce type de sortie j'applique une méthode bien à
moi que j'ai cependant piquée dans "Le pèlerin
de Compostelle" de Paulo Coelho. Un livre qui, c'est sûr,
est délirant à tous points de vue si on n'est pas
croyant et qui est je ne sais pas comment si on l'est, vu que
ce n'est pas mon cas. Parce qu'il faut bien être clair sur
les sujets fondamentaux afin que les moutons que nous sommes cessent
de se perdre dans la jungle de la vie ou de se faire tondre par
les requins qui nous entourent déguisés pour l'occasion
en loups, je ne suis pas dupe. C'est que je ne suis pas sorti
de la bergerie hier, même si je m'en moque comme de ma première
moutonnerie dans le cas présent.
Bref, soit on est croyant, soit on est sûr. De ne pas l'être.
Il n'y a pas d'autres alternatives. Enfin, je crois...
Pour revenir au sujet du jour, qui fut en vérité
celui de la veille, je disais donc que cet exercice me permet
à chaque fois de sortir de mes pensées corrosives
tout en me connectant avec l'extérieur, profitant plein
pot de la forêt illimitée version haut débit.
Il consiste tout simplement à diviser volontairement la
vitesse de sa marche. Disons par deux. Ou par trois et demie,
ça doit marcher aussi, mais moins vite. Forcément.
Et en fait au bout de quelques minutes vous constaterez qu'il
est impossible de rester à l'intérieur de soi, que
vous êtes obligatoirement obligés (c'est dire !)
de regarder autour de vous, de voir les arbres s'étendre,
les brins d'herbes pousser et les crottes de chien fleurir.
Rapidement le cycle des pensées internes se brise et s'arrête.
Vous êtes connectés avec la nature.
On va vous faire aimer l'an 2004 !
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Ah ! où t'es ? |
09/08/2004 : 17:55
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Mais... depuis combien de temps ce site n'a pas fait l'objet
d'une mise à jour digne de ce nom, avec plein de récits
spirituels, limite spiritueux, dans lesquels le second degré
côtoie sans jamais l'effleurer le bon goût qui caractérise
si bien mon style aussi décalé que flamboyant ?
Hein ? Jamais ?
Ah bon ?
Non mais je vois que cela fait maintenant quasiment trois semaines
(à 23% prêts) que je n'écris pas. Alors que
lisez vous ? Comment occupez vous ces quelques minutes supplémentaires
que je ne vous prends pas ?
Bon Dieu mais dites le moi !°
Que Diable, mais dites le moi !°
En fait je fais ce que je veux, ou ce que je peux dans certains
cas, et tout le monde s'en moque ? En gros vous ne dites rien.
Vous attendiez sans doute que je me remette à l'oeuvre
comme on attendait jadis le retour du Roi dans la vallée
de la Maurienne (la Moria ? Ah bon ? Vous êtes sûr
?), le glaive en moins et le tranchant des phrases assassines
en plus.
Belle mentalité. Je ne vous félicite pas. Encore
heureux que ce soient les vacances parce que sinon je vous aurais
remis dans le droit chemin, ô combien tortueux s'il en est,
du quotidien fait de pas perdus et de pain pressé, à
moins que ce ne soit l'inverse, je ne sais plus.
J'ai tant de choses à vous raconter que je ne sais pas
par quoi commencer : il y a par exemple la tentative d'homicide
sur ma modeste personne par l'entremise d'un glaçon plus
très frais, le paradoxe du sommeil vécu dans ses
phases les moins profondes ou bien encore l'apparition de la douche
écossaise dans ma salle de bains, un tissu d'âneries
dont on ne pourrait même pas faire un kilt.
Eh oui, je ne sais pas.
Par contre ce que je sais c'est que j'ai complètement oublié
la suite de la chronique précédente faite de...
"révélation beaucoup plus profonde et pleine
de sens, basée sur les fondamentaux de l'humanité".
Mince, ça avait l'air bien.
Mais je ne me souviens plus de rien. Comme quoi la notion d'important
change avec le temps. D'ailleurs, il va pleuvoir.
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° : Hatez vous de rayer la mention inutile
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Bip... bip... bip... |
23/07/2004 : 01:15
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Ce midi, alors qu'avec deux collègues nous devisions autour
d'un jus de tomate de l'influence de la salinité marine
sur la cécité du cormoran, je me suis rendu compte
d'une chose qui ne m'était jamais apparue lorsque le même
exercice tourne autour d'une bière, aussi fraîche
soit-elle.
Je ne sais pas si c'est l'influence de la tomate mais après
trois jours de cure, j'avoue que les effets secondaires sont hallucinants.
Sans compter l'effet primaire qui consiste à se faire chambrer
par les participants à la cène, tous adeptes de
la boisson spirituelle brassée par des moines en sandales
maniant la pagaie comme d'autres la carotte.
Mais chacun son chemin et chacun son verre. Et les microbes seront
bien gardés.
Le premier jour, le débat tourna autour de la tomate en
tant que telle. Comme quoi les sujets de discussion coulent de
source. Pour moi la tomate est un légume et pour mon acolyte
quotidien, légumineux s'il en est, c'est un fruit.
D'où débat, arguments et objections votre honneur.
On a fait deux heures là dessus, à délirer
sur 25 centilitres de liquide. Je sais, il nous en faut peu. Mais
ils ne les font pas en 50. Alors on s'adapte. En plus on n'a même
pas eu la réponse. D'ailleurs je vais à l'instant
consulter la Bible en la matière, à savoir le catalogue
Pampryl, collection printemps/été.
Ben merde, c'est un fruit.
Ce n'est pas grave, j'appellerai la rousse demain pour lui signaler
l'erreur d'impression.
Le deuxième jour, je ne sais même plus de quoi nous
avons parlé. Je sais juste qu'à un moment je me
suis exclamé, afin de justifier la situation burlesque
à laquelle nous étions arrivés:
"Jésus a dit: pardonne-leur car ils ne savent pas
ce qu'ils font".
J'aime cette phrase, elle s'applique à tout. Car personne
ne sait ce qu'il fait. Ben oui. Et quand on sait ça, ça
le fait.
Mais le troisième jour fut celui de la révélation
beaucoup plus profonde et pleine de sens, basée sur les
fondamentaux de l'humanité. Et si vous voulez en savoir
plus vu que moins ce ne sera pas possible, il faudra revenir plus
tard parce qu'à cette heure-ci, il n'y a plus personne
au numéro que vous avez demandé.
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Bis repetita |
11/07/2004 : 21:55
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Il m'arrive de temps en temps de plonger dans les archives de
la MMPP, afin peut-être de me persuader que je suis marrant
ou bien encore complètement à l'ouest, l'un n'excluant
apparemment pas l'autre. Bon, en réalité c'est plutôt
lorsque je n'ai rien de mieux à faire que je me transforme
en rat de bibliothèque accompagné d'une seule souris
m'indiquant le chemin dans ce labyrinthe pourtant dépourvu
de sortie. Un voyage dans le temps, sans poussière ni papier
jauni.
Eh bien figurez-vous que j'ai écrit quasiment la même
chronique à 18 mois d'intervalles, empruntant à
deux reprises une phrase de Cioran, tout en prenant soin de la
lui rendre à chaque fois puisqu'en l'occurrence César
n'y est pour rien.
J'en veux pour preuve les chroniques du 01/06/2002 et du 02/12/2003.
Cela devait arriver. A force d'écrire les choses comme
elles viennent, il suffit qu'elles reviennent une fois pour que
la trilogie soit aux deux tiers achevée. Encore que. Quand
je pense à l'intégrale de Cioran, non nominé
dans la catégorie meilleur espoir, intégrale qui
fait 1820 pages d'environ 41 lignes de 13 mots, je me dis que
la chance que j'ai de sélectionner par deux fois la même
citation de 16 mots équivaut à peu près à
la probabilité qu'à une personne de gagner au loto
alors qu'elle ne joue pas.
Le hasard fait bien les choses. Mais une fois seulement. A moins
qu'il n'y soit pour rien. Auquel cas j'ai maintenant l'air de
m'auto-plagier par philosophe interposé, profitant du relâchement
du lecteur assoupi au coin du feu ce qui, je vous préviens,
est de nature à endommager votre matériel informatique,
lecteur inclus.
Vous allez finir par croire que je n'ai pas de mémoire.
Que je ne sais plus ce que je dis.
Eh bien vous auriez dû commencer par cela. J'ai fini par
faire une boulette. Et j'en ai d'ailleurs probablement faite d'autres.
Il est même possible à l'heure où je vous
parle que deux chroniques portent le même titre. C'est ainsi.
Si je tourne en rond à propos d'un sujet donné avec
une période révolutionnaire plus ou moins longue,
il s'en suit alors que les mêmes causes provoquent les mêmes
effets. Mais ces derniers ne sont pas garantis pièces et
main-d'oeuvre pendant plus de 24 heures.
La seule chose qui évolue inexorablement au cours de mes
écrits reste la date. A moins que je ne me retrouve prisonnier
dans un jour sans fin. Comme par exemple pendant le jour de la
marmotte. Ou plutôt pendant le jour du blaireau en ce qui
me concerne...
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Délires caniculaires |
29/06/2004 : 22:40
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Imaginons que suite à une exposition beaucoup trop prolongée
sans avis médical aux rayons du soleil la lumière m'apparaisse.
Imaginons alors que l'insolation concomitante à cet acte d'auto
combustion spontané me fasse délirer jusqu'à ce que la raison
prenne enfin le dessous.
Imaginons.
Ben j'ai beau imaginer je ne vois pas grand chose. Je devine à
la limite que tout cela risque de se finir dans un bain de Biafine.
Et je ne suis pas sûr que ce ne sera pas la peine d'en faire des
tartines. Je suppose également qu'une bonne hydromélatation, version
ô combien céréalière de l'hydratation à base d'eau, m'aidera
à recouvrir de mousse l'ensemble de mes facultés intellectuelles
et physiques.
Mais à part cela ?
A part cela, peut-être serais-je frappé par l'idée saugrenue de
croire que tout est possible à partir du moment où le "tout" est
clair et non à l'égout, mais avec un parasol sinon je suis bon
pour devoir biafiner les deux côtés de mon encas médical, rapport
aux tartines susmentionnées.
Croire que tout est possible. Il suffirait donc que je me mette
à énumérer le tout sans rien oublier pour ensuite faire mon marché
comme d'autres se font cuisiner au soleil histoire de justifier
leur temps de repos et de prouver aux masses encore plus laborieuses
que de coutume que oui, les vacances c'était super, à
l'exception du coté dardé (et j'en connais un rayon)
rougeoyant tirant sur le bleu sanguinolent à l'heure du
repas qui ne manque pas de marquer les esprits et d'échauffer
la chair (le bleu, pas le repas). Moins de 18 ans passez votre
chemin.
Ce moment de pure poésie éthérée mis
à part, je disais donc... je disais quoi au fait... ah
oui, que tout est possible à condition d'y croire. Euh...
non, ce n'était pas exactement cela.
A présent me voilà sujet à l'interlocation
la plus profonde, plongeant dans un abîme de perplexitude
sans fond.
"Croire que tout est possible"
ou
"Tout est possible à condition d'y croire" ?
Telle n'était pas la question.
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La tentative de simplification |
28/06/2004 : 22:50
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A chaque fois que j'y pense j'arrive toujours à la même
conclusion : les gens sont bizarres. Et pour être encore
plus précis, je peux même vous l'annoncer tout de
go : ils le sont tous.
A croire que je suis le seul à ne pas l'être, ce
qui en soit est relativement bizarre comme conclusion.
Je pourrais tenter d'étayer mon point de vue en puisant
moultes exemples précis tirés de la vie quotidienne
ou hebdomadaire de mes contemporains, amis ou apparentés.
Mais j'ai passé l'âge de devoir me justifier. Et
en plus cela m'arrange.
La démonstration s'appuie juste sur mon postulat de base
: vous êtes tous bizarres.
Je ne comprends pas ce qui vous motive, je ne comprends pas pourquoi
ce qui semble si important pour vous n'a pas de sens pour moi,
je ne comprends pas pourquoi les blagues de télé
Z en font rires certains, je ne comprends pas pourquoi tout cela
m'est incompréhensible.
Bref, je ne comprends toujours pas.
Il y a trop d'inconnues pour moi dans ces équations que
vous semblez pourtant résoudre les yeux fermés,
au risque de vous en mordre les doigts un jour ou l'autre et pendant
la nuit en particulier.
Décidément je crois qu'il existe trop de points
communs dans votre façon d'agir pour que cela ne soit qu'un
simple fait du hasard. Trop de similitudes ne peuvent pas être
le fruit de mon imagination. Je constate. Dans les grandes lignes.
Et même si je ne lis pas encore entre celles-ci, je ne peux
que me rendre à l'évidence : je ne comprends rien.
Oui, je sais, une fois de plus je cède à la tentation
de simplifier à l'extrême ce que je n'arrive pas
à démêler. Cela me donne pendant une courte
période l'impression d'avoir trouver des repères
et de saisir la situation aussi facilement que la balle au bond.
James Bond. Qui du coup jouera à autre chose. Il n'a cas
jouer au Docteur. No ?
En résumé, je comprends bien que je ne comprends
rien.
Toujours ça de compris.
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La lettre à Elise |
20/06/2004 : 16:40
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Dans la série des aberrations en tout genre qui viennent
frapper à la porte de l'incompréhension, je constate
qu'en France nous ne manquons pas de répondant.
Vous allez certainement me dire que je ne vois encore que le mauvais
coté des choses, que mon esprit est toujours aussi mal
tourné et que je continue à me focaliser sur le
grain de sable alors que la plage tout entière est devant
moi.
Certes, et alors ?
Sans cela serais-je ce que je crois ne pas être ?
Ce que je crois ne pas être... Définition de l'infini
par opposition au néant, infini lui aussi.
Sans cela serais-je encore du côté de la force ?
Elle est si obscure que je ne la vois même pas.
Sans cela seriez-vous en train de me lire au lieu de continuer
à vaquer à d'autres occupations vous apportant sans
doute votre lot de banalités, de joies et de déceptions,
sans compter votre pain quotidien vu que celui de la veille est
tout au plus perdu en ce jour long comme un jour sans pain ?
Là, c'est à vous de voir.
Bref, je disais donc que dans notre magnifique hexagone le non-sens
s'était fait une place au soleil. Et au firmament du mois
de Juin, c'est en ce qui me concerne France Telecom qui remporte
la palme du festival de l'absurdité, catégorie apparemment
dépourvue d'écran total. Il n'y a pas tellement
de jours comparé à ceux qui passent depuis maintenant
plus de 35 ans, je reçus un mail d'Elise de France Telecom
qui me fit une proposition du genre de celle qu'on peut très
bien refuser. Elise - qui visiblement se tape tous les mails d'information
destinés à la clientèle. Sûrement une
employée aux nerfs d'acier cadencée à 4 Ghz-
Elise me proposait donc d'échanger mes factures papier
par des factures électroniques grâce à un
système des plus perfectionnés mêlant les
technologies de pointe au foutage de gueule organisé. Et
pour me prouver que la générosité est de
ce bas-monde, 2 heures de communication me seraient gracieusement
offertes si j'acceptais cette évolution vers la sauvegarde
de la planète et des forêts en particulier puisqu'en
l'occurrence on se moque bien de l'être humain dans tout
cela.
Subitement touché par la grâce, je souscrivis en
ligne à la proposition.
Et voilà que je reçois peu de temps après
dans ma boite aux lettres un courrier me rappelant que ma souscription
a bien été enregistrée et que je pouvais
dès à présent profiter de mon crédit
de 2 heures, crédit qui à lui seul me garantit de
ne plus payer de communications jusqu'à la fin de ma vie,
aussi longue et inutile soit-elle.
Seulement voilà. Ce courrier n'est pas un mail mais une
bonne vieille missive en papier transmise par un coursier chevauchant
un destrier jaune équipé Shimano 106.
Et du coup c'est France Telecom qui déraille.
Pourquoi m'adresser un courrier papier me confirmant que je recevrai
tout par mail au lieu de m'en envoyer un direct, du gauche ou
du droit, je ne suis pas difficile ?
Sans compter le cadeau dont je peux profiter à tout moment
entre le 07 juin 2004 et le ... 07 juin 2004.
Il n'y a pas à dire. Ce sont eux les Rois du créneau
horaire !
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Sustine et abstine |
12/06/2004 : 00:45
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A force d'accumuler tous les mots que je ne dis pas, il ne faut
pas s'étonner qu'à un moment ou à un autre
cela finisse par sortir. Dans un ordre aléatoire. Dans
un ordre dispersé. Mais c'est sans doute dans l'ordre des
choses.
Comme quoi tout vient à point à qui sait attendre.
"Tout vient à point à qui sait attendre".
A tous les coups un adage pondu par un cuistot spécialisé
dans le steak frites et qui, pour se détendre, débite
dans le meilleur morceau des tranches de vie tout juste bonnes
à être imprimées dans les pages roses du petit
Larousse. Les fameux feuillets que je vous conseille de chercher
juste après une bonne petite zythum bien fraîche
et juste avant de vous lancer à la recherche du temps perdu,
histoire d'en passer encore un peu plus du côté du
passé.
Ah ça, il n'y a pas à dire, les locutions latines
(et non pas "l'élocution latine" puisque je vous
rappelle que c'est une langue morte) ça avait de la gueule.
Et de la grande qui plus est.
Afin d'illustrer mon propos et de vous donner un avant-goût
de langue morte qui passera ensuite à l'arrière,
je vais vous prouver que le parlé latin pourrait avantageusement
remplacer nos longues phrases pleines de mots qui n'en finissent
pas de se succéder au rythme lancinant des conjonctions
et autres artifices de liaisons tentant de souffler la parole
au silence qui au niveau de l'écrit n'a pas sa place et
se vengera un jour en poussant un cri muet sans fin comme d'autres
poussent le bouchon un peu trop loin du plus près.
Oui, je suis pour l'économie des mots et je n'ai pas peur
de le dire quitte à payer un lourd tribut aux paroliers,
dialoguistes et autres romanciers en tout genre. C'est du temps
de gagné pour tout le monde. Comme cela on peut en dire
encore plus dans une journée. Cela augmente notre productivité
verbale. Et être productif c'est à la mode, contrairement
au latin qui ne se parle plus que le Dimanche dans des endroits
rappelant le temps des cathédrales et le moment de la quête.
Je m'égare.
Je disais donc que j'allais vous exempler (j'essaye également
de faire court en français) quelques traductions issues
du langage courant comme on en cause de par chez nous:
- "Je vais aller lui en toucher deux mots à la Gare
de l'Est" : "Alea jacta est",
- "Je ne sais pas ce qu'elle a ma montre aujourd'hui. Elle
avance pas" : "Festina lente",
- "Mon NEC a plusieurs bus étanches" : "Nec
pluribus impar".
Alors, ça me paraît clair non ? Pas la peine d'en
faire toute une histoire.
Par contre une chronique, à la rigueur.
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Occupation |
02/06/2004 : 22:40
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"
- Que faites-vous du matin au soir ?
- Je me subis.
"
E.M. Cioran
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Le temps de rien |
23/05/2004 : 19:15
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Je constate comme vous que la seconde chronique de Mai s'est
faite attendre presque au-delà de la fin du moi. Je dois
d'ailleurs vous avouer qu'elle a failli rester à l'état
de lettre morte avant même de passer par la phase de conception,
assistée par ordinateur comme tout bon produit qui se respecte,
cherchant à mêler précision et sens de l'esthétique
dans une synergie compatible avec tous les navigateurs internet
qui se repèrent parmi les balises comme d'autres se perdent
en balisant.
Pourtant ce n'est pas le temps qui me manque en ce 'un jour sur
deux en moyenne' joli mois de Mai. Ni l'argent puisqu'en l'occurrence
celui-ci n'a rien à faire dans l'histoire, précision
tout à fait troublante puisque le simple fait de l'évoquer
semble indiquer le contraire.
Non, tous les matins des jours ouvrables c'est la même rengaine.
Car contrairement au jour ouvré où le choix n'est
pas de mise, le jour ouvrable reste une proposition. On l'ouvre
ou on ne l'ouvre pas. Sa potentialité permet sûrement
aux optimistes calendaires ou aux coeurs vaillants de croire que
l'avenir leur appartient, que le présent en est un ou encore
que la vie est comme une boite de chocolats, analogie qui prend
sans doute tout son sens pour les versions alcoolisées
promesses d'un oubli salvateur amnésiquement parlant.
Pour ma part, chaque matin où j'ai le pouvoir, j'exerce
mon autorité comme Saint-Louis au pied de son chêne
sauf que moi je m'appelle Michel et que je fais ça au pied
du lit.
C'est sûrement ça le progrès.
Sur le coup de 8 heures je m'éveille et à chaque
fois je me dis qu'il serait bien de me lever et de profiter du
temps libre qui pourtant m'enchaîne au quotidien.
Me lever, d'accord, mais pour quoi faire ?
Je vous le dis il n'y a plus rien à faire. Non pas que
tout a déjà été fait, puisque je vous
rappelle que tout ce qui est à faire sera de toute façon
à refaire un jour ou l'autre.
Je vous le dis il n'y a rien à faire. Je préfère
encore rester dans les bras de Morphée tant qu'elle veut
bien de moi. Mais apparemment elle aussi a un seuil de tolérance
puisque me voilà à nouveau en train de végéter
dans le temps, cherchant à le tuer dans un combat perdu
d'avance puisque je vous rappelle que c'est aussi son but qu'il
finira par marquer de son emprise et non du gauche.
Heureusement, le temps joue pour lui-même. C'est la loi
de la nature qui ainsi prend son sens dans sa propre fin.
Alors voici donc une chronique de plus à mettre au bénéfice
d'un état des plus stables et des plus profonds qui soient.
Un état stationnaire qui préfigure une fin de règne
imminente.
Mais qui sera assez fou pour prendre le pouvoir ?
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La faim du fin |
09/05/2004 : 22:00
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Il existe des phénomènes étranges. Du genre
de ceux qui sont à la mode et qu'on nous ressert à
tout bout de champ sur les ondes, dans la presse ou sur le câble
et ceci jusqu'à l'excès ou l'overdose.
Prenez par exemple le pitbull. Bon ben le pitbull, autant que
je me souvienne, il y a une époque où il devait
bien en croquer une demi-douzaine par semaine du mouflet, du facteur
ou du jeune de banlieue. Tout journal indigne de ce nom nous apportait
notre lot de mordus quotidiens. Même moi j'avais peur du
pitbull, c'est vous dire ! D'un autre côté ce n'est
pas un exploit puisque je l'avoue, que dis-je, je le revendique
: je hais les chiens. Quels qu'ils soient. Cette dernière
précision, ô combien mordante, n'a pour objectif
que d'annihiler toute jalousie entre les races qui pourrait générer
un jour ou l'autre une quelconque animosité tournée
vers ma personne ou mon mollet.
Toujours est-il que j'avais peur du pitbull, alors que pour être
honnête je n'en ai quasiment jamais croisé. Et puis
ils se reconnaissent très facilement : ils portent des
muselières. Ce qui fait que les chiens les plus dangereux
sont aussi les plus inoffensifs. Va comprendre !
Bref, et maintenant où qu'il est le pitbull ? On ne nous
en parle plus. Que dois-je en déduire ?
Qu'il y a d'autres priorités à griller sur le feu
de l'actualité ?
Sûrement. Et en ce moment j'ai beau essayer de l'éviter,
le nouveau phénomène de masse concerne apparemment
les personnes qui ont un problème de poids. Ceux qui se
trouvent trop gros, ceux qui le sont et ceux qui souhaiteraient
maigrir.
Même moi je finis par me croire concerné tant ces
reportages débordent de surabondance adipeuse servie avec
excès jusqu'à la nausée télévisuelle
sur les plateaux d'une n-ième émission garantie
100% voyeurisme, service compris.
La télé réalité est cruelle et m'apporte
également sa part de vérité qui n'a fait
de moi qu'une bouchée. Le constat est aussi lourd de conséquence
qu'une cause perdue d'avance : je ne suis pas assez gros.
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Je ne manque pas d'air |
27/04/2004 : 22:30
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Je viens de trouver la solution à tous mes problèmes.
Une solution tout en un qui me permettra de remonter la pente
sans être ralenti à la moindre cote.
Je vais tout simplement arrêter de respirer pendant 48 heures.
Histoire de recoller les morceaux. Histoire qu'ils se remettent
ensemble après tous ces moments de déchirements
passés à se séparer.
Comment n'y ai-je pas pensé plus tôt ?
Respirer : une activité cyclique qui ne me sert qu'à
brasser du vent et dont le dérèglement chronique
m'amène bien trop souvent à un manque d'inspiration.
Et comme je ne peux pas me souffler dans les bronches pour me
regonfler à bloc, je me sens beaucoup trop souvent contracté
pulmonairement parlant. Une fois sur deux pour être précis.
Eh bien maintenant c'est fini. Désormais je vais mettre
tout cela entre parenthèses. Le vent de la révolte
vient de se lever et mes alvéoles n'ont qu'à bien
se tenir aux branches de mes arbres bronchiques car elles ne sont
pas prêtes de goûter à nouveau au vent du large
et à la brise matinale. Je vais les mettre à la
diète, les anaérobifier.
Je sais, je me rends compte que ces 48 heures vont être
longues. Eh bien alors disons deux jours, quelle différence
cela fait-il ? Je ne suis plus à cela près. Et puis
j'ai confiance en mes capacités pulmonaires. Le premier
quart d'heure sera sans doute crucial et déterminant pour
l'atteinte de l'objectif, mais une fois franchie cette première
étape, j'y crois à fond.
Je suis pour les méthodes douces, sans médicaments
et sans aide, aussi respiratoire soit-elle. Un peu de volonté
et beaucoup de retenu, c'est tout ce dont j'ai besoin.
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La genèse qui a déchiré |
20/04/2004 : 22:50
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A défaut d'être royale, j'en conviens, la suite
de mes idées va vous être à nouveau dévoilée,
petit à petit, maux après maux. Je vais continuer
à vous informer du passé qui s'éloigne de
plus en plus de notre présent puisque voici la troisième
chronique concernant la journée du Samedi 17.
Pour laisser le temps aux lecteurs peu assidus tentés de
faire l'impasse sur les deux derniers récits épistolairement
représentatifs (j'aime apprendre aux gens des mots qui
n'existent pas mais dont la signification intuitive justifie à
elle seule leur utilisation), je m'en vais vous faire un résumé
de la situation passée.
En gros je me trouvais devant une instance de la faculté
de médecine qui de sa place m'asséna (prenez à
droite au niveau de la Promenade des anglais. C'est une 'Nice
place' comme ils disent): "Vous me devez 20 euros".
Pour un résumé plus détaillé, merci
de vous référer aux épisodes précédents.
Sinon je ne vais jamais réussir à me sortir de ce
cabinet médical à la rose (ça change de la
noix et cela me parait plus dans l'air du temps pour un cabinet).
20 euros ? Soit. Moi je veux bien. Mais j'ai quoi pour ce prix
là ?
Si ce n'est pas au minimum les prémices d'une crise cardiaque
pulmonaire, un début de décollage de cotes flottantes
ou une faim de loup qui me dévore l'estomac, moi je n'achète
pas.
Chez le médecin c'est comme chez le garagiste. Je demande
toujours à comprendre quel est le problème, même
si celui-ci est censé être résolu.
Et pis c'est qui le client ? C'est qui qui paie dans cette affaire
? Je ne suis pas qu'un sacré numéro de sécurité
sociale. Je suis aussi un homme libre de douter, d'être
inquiet et surtout libre de ne pas me faire enfumer la santé,
même par ceux qui sont censés détenir la vérité
qui vient du blues. Ou de l'hippocrate, je ne sais plus.
Moi : 'Alors j'ai quoi ?'
Elle : 'Tenez, voici l'ordonnance : antibiotiques, corticoïdes
et sirop antitussif'
Moi : 'Ce n'est pas ma question. Qu'est-ce que j'ai physiquement
parlant ?'
Là elle m'a regardé comme une conne. Mais je crois
qu'elle n'a pas besoin d'entraînement pour cela, c'est sûrement
naturel. Limite un don. Apparemment je devais être le premier
patient de sa carrière à lui jeter la première
pierre dans l'océan d'incompréhension mutuel se
trouvant bien au-delà de deux fois le tarif conventionné
de la sécurité sociale.
Elle : '...'
Moi : 'Oui, j'ai quoi ? Un déchirement musculaire ?'
Elle : 'Ben oui'.
Moi : 'Et une trachéite allant jusqu'au fond de la tranchée
?'
Elle : 'Ben oui'.
Moi : 'Et c'est parce que je tousse depuis deux semaines que tout
cela est arrivé ?'
Elle : 'Ben oui'.
Moi (si j'avais eu la présence d'esprit et l'absence de
douleurs) : 'Parfait. Vous me devez 20 euros'...
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Les répliques qui déchirent |
19/04/2004 : 20:25
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Je ne comprends pas comment le médecin chez qui je suis
allé gère son agenda.
Les consultations commencent à 9 heures et j'avais rendez-vous
à 9h15. A partir de 8 heures j'errais donc verticalement
d'une pièce à l'autre de mon appartement sans jamais
m'asseoir sous peine de ne plus pouvoir me relever et de louper
le créneau salvateur devant déboucher sur la délivrance
d'une ordonnance, acte vitalement sponsorisé par la sécu.
Eh bien pourtant j'aurais pu. Parce qu'en étant le deuxième
souffrant de la journée à se faire soigner, j'ai,
calendrier au mur, poireauté jusqu'à 10 heures dans
la salle d'attente. La salle d'attente ? La salle d'énervement
oui !
J'ai beau être patient, il y a des limites.
Enfin bon, je dis ça mais je n'avais de toute façon
pas le choix. Ni du médecin, ni de l'heure, ni de la punition.
Et puis je n'avais pas envie de crever chez moi un samedi 17 avril
alors que j'avais déjà payé mon abonnement
Canal + jusqu'à l'échéance du mois courant.
Un samedi 30, je ne dis pas, cela aurait mérité
réflexion. Mais pour un 17 non, y'a pas à tortiller.
Bref, à peine entré dans le cabinet pour me faire
soulager, l'autochtone des lieux, authentique diplômée
de la faculté de médecine de Paris par l'entremise
d'une invraisemblable ordonnance parue sans doute au journal officiel
un premier avril d'une année quelconque, cette adepte de
la méthode Vidal (édition deluxe 'sassoon wash and
go') disais-je, se mit à faire un premier constat, avant
même que je lui dise quoi que ce soit de ma condition inhumaine.
Les frontières entre la médiumnité, la médiocrité
et la médecine sont apparemment très minces et la
réunification de tous les états membres n'est plus
très loin. Contrairement aux membres de mon état
qui menaçaient de faire sécession sous l'effet des
coups de poignards thoraciques que mes mouvements décochaient.
Elle me dit donc : 'Mon Dieu. Que vous êtes grand !'.
Malgré toutes ces années passées au top,
car tout petit déjà j'étais le plus grand,
je ne comprends toujours pas le besoin que les gens ont de m'exprimer
leur infériorité quand ils se retrouvent face à
moi.
Est-ce que le fait de rencontrer un être supérieur,
scientifiquement parlant j'entends, les rapproche de l'inaccessible
étoile dont Jacques Brel faisant ses choux (de Bruxelles)
gras dans les années noires et blanches ?
Doutaient ils donc tant que cela de l'existence d'un être
suprêmement élevé vers les sommets, et ceci
malgré tous les témoignages d'époque ?
Par tous les Saints, je ne sais pas. Par contre je ne m'abaisse
généralement pas à relever une pareille révélation.
Quand je suis en forme je sermonne un 'Je vous en prie, pas de
ça entre nous : appelez-moi simplement monsieur Mohr'.
J'ai beau en avoir plus que les autres je sais rester humble en
laissant mes contemporains émerveillés profiter
de mon aura !
Mais là je n'étais pas en forme. Donc je n'ai rien
dit. De toute façon il n'y a rien à dire. Je suis
grand et pis c'est tout. On aurait même pu m'appeler Michel
Le grand. Mais c'était déjà pris. De toute
façon, le piano et la chansonnette, c'est pas mon truc.
Après avoir raconté mon histoire d'empalement pulmonaire,
le médecin se mit à taper sur son ordinateur, ne
prononçant pas un mot pour décrire mes maux.
Mais ô silence, il aurait mieux valu que tu durasses (comme
disait Marguerite) car la sentence me mit KO debout, ce qui dans
ma position m'arrangeait bien puisque je vous rappelle, en heures
creuses si possible, que je n'aurais pas pu me relever d'un KO
couché ou même accroupi.
Car cette conne m'annonça sans délicatesse ni précaution
: 'Vous me devez 20 euros'.
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