Site de Stéphane Descornes, dit Bishop. Écrivain.

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Le Billet d'Onc' Stef

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Février 2005 

Avec un retard fou, voici la seconde chronique de l'année... ça commence bien ! Dire qu'elle est écrite depuis plus d'un mois... bref.

  

Au moment d'entamer ce billet d'humeur, j'avais envie de pleurnicher un peu sur mon sort. De commencer par écrire que je viens de souffler mes 36 bougies. Que c'est un truc à vous saper le moral. Que c'est pas drôle tous les matins d'être un auteur jeunesse, surtout quand vous découvrez dans la glace en vous rasant plusieurs poils blancs dans votre barbe, etc. etc. Et puis aussitôt, une petite voix m'a conseillé de rester philosophe... de me dire, par exemple, qu'à mon âge Mozart était déjà mort depuis un an... ou bien d'allumer la télé ou d'écouter les infos pour me rendre compte qu'il y a toujours plus mal loti que soi...

Alors allons-y, allumons la télé...

  

Choses vues : dans un reportage, je retiens l'histoire de ce bébé, rescapé du Tsunami, qui retrouve ses parents par miracle. Mais à quel prix... Considéré comme orphelin, le petit est placé dans un hôpital, où des dizaines de familles viennent le réclamer. Ses vrais parents exigent un test ADN. Mais devant la méfiance de certains médecins, face aux lenteurs de la procédure, désespérés, ils menacent de se suicider, en direct... Quand justice leur est enfin rendue, la famille se retrouve traquée par les caméras. Élevé au rang de demi-dieu, l'enfant est adulé par la foule en délire, qui veut voir et toucher le miraculé. On découvre alors, rôdant dans les parages, une espèce de petit escroc minable, qui organise des visites à l'endroit où il a (soit-disant) découvert l'enfant. On imagine ce pauvre gosse, dans quelques années, devant la télé, quand il reverra sa mère, déclarant face aux caméras : « Si vous ne me rendez pas mon bébé, son père et moi on se tue. Mais avant on tue deux ou trois médecins de cet hôpital ! » Remarquez, essayons de voir le côté positif de l'histoire : vu les délires religieux qu'il déclenche, plus tard il peut toujours devenir le gourou d'une secte... J'admets que l'idée est un peu cynique. Mais avouez que tout ça ferait quand même un bon roman. À suivre en tout cas... En attendant, allumons la radio...

        

Choses lues, entendues : À la radio, ou dans les journaux, ce n'est pas mieux... Ici ou là, sur la planète, des illuminés continuent d'enlever des journalistes, sans raison apparente. Ils les retiennent prisonniers pendant des mois, envoient des K7 vidéos bizarres où les otages supplient qu'on ne les oublie pas. Mais les revendications des geôliers restent obscures... Que réclament-ils ? On a l'impression qu'ils ne veulent rien, en fait. Ni argent, ni reconnaissance politique. À travers leur action, ils semblent juste vouloir dire au monde entier : « Arrêtez de parler de nous, et de ce qu'on fait chez nous, nous avons les moyens de vous faire taire. » Car le principe de torture consiste, non pas à faire parler l'ennemi, mais à le réduire au silence. Comment lutter contre cette oppression ? À armes égales ? En désintégrant les intégristes ? Sûrement pas. Il faut parler d'eux. Lâcher sur eux des tonnes d'articles, les miner à coup de livres à retardement. Les bombarder de mots sans relâche. Words, Words, Words, comme aurait dit Shakespeare. Ces armes-là triomphent toujours. Non ?

 

Pour conclure, ben... le bilan de ce mois de février a de quoi me ruiner le moral pour le compte... Plus envie de pleurnicher sur mes 36 ans. Juste envie de partir très loin, sur une île déserte. Sans télé, ni radio, ni journaux. Sans créature venue d'une autre planète, non plus, si possible... Tiens, en parlant d'île déserte et de créature... Dans la prochaine chronique, j'aurais deux mots à vous dire à ce propos. D'ici là, essayez de garder le sourire...

Onc' Stef

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©  Stéphane Descornes

                                          Dernière mise à jour :  22/04/05