Contexte : «
Sur l'île d'Hawaii, en plein Pacifique, le soleil brille. Mark et son
père, lieutenant sur le cuirassé USS Arizona, mènent une vie pltôt
paisible. Jusqu'à ce matin du 7 décembre 1941, où des avions japonais
vont attaquer par surprise la base navale américaine de Pearl
Harbor... »
1. Le
mot de l'auteur (en guise de préface)
Dans
ce récit, tous les détails historiques concernant l'époque, la chronologie de
l’attaque, la topologie des lieux ou le nom des navires, sont vrais. Seuls les personnages sont
inventés.
En cherchant par quel angle j'allais attaquer mon histoire, j'ai
d’abord visualisé un jeune garçon seul, tandis que l'attaque débute. Très
vite sont venues des questions auxquelles il a fallu répondre : Qui
est-il ? Le fils d’un marin. Où
est sa mère ? Absente. Elle travaille loin de Pearl Harbor (ça permet
de simplifier le récit...). Où
est son père ? Sur te port, bloqué sur un navire... Isolé, Mark va
tenter de le rejoindre... Ok, mais comment
?
A pied, à vélo ? Etc. Le récit s'est construit comme ça. L’idée du
copain japonais m'est venue ensuite. Sa complicité atténue un peu la
solitude de Mark dans l’action et on espère que leur amitié va résister
à la guerre. Surtout, ce personnage d’Haruki (son prénom est un hommage à
l'écrivain Murakami Haruki) me permettait d’évoquer le
sort réservé à la population civile d'origine japonaise présente à
Hawaii, qui vivait là depuis longtemps, et pour qui les conséquences de l'attaque
furent elles aussi désastreuses.
Enfin, j'aime bien l’idée que dans
une situation dangereuse, où toutes les valeurs humaines sont mises en
péril, les héros se retrouvent unis par un détail lié à la culture.
Ici, le lien est une chanson... Je me suis
aperçu après coup que j'avais utilisé un procédé similaire dans mon
roman « Sous une mauvaise étoile ». Par chance, je ne compte pas m'intenter de procès...
2.
Genèse du projet (En guise de Postface)
Voilà
un texte qui a attendu un temps fou avant d'être publié. Trois ans,
pour être exact. Commandé par Fleurus en 2010, un synopsis et un
premier chapitre ont d'abord été soumis à une première éditrice, puis
approuvés par elle. Y avait plus qu'à écrire le texte, quand soudain,
un supérieur déclara que non, vraiment Pearl Harbor c'est « trop pointu
» pour la revue Histoires Vraies. Jamais compris ce que signifiait ce «
trop pointu ». Un peu parano, je m'étais dis : en fait ton projet n'a
pas plu et ils ne savent pas comment te le dire. Je me trompais. Un an
plus tard, l'éditrice est revenue à la charge en affirmant qu'elle
avait reproposé le texte et que cette fois-ci c'était bon. Ô joie de
l'auteur à l'idée du chèque qui se profile !
Bref.
J'écris le texte. Là-dessus, crise oblige : compression et suppression
de personnel à Fleurus : l'éditrice est « remerciée » et le texte
reste en plan.
Passe encore un an. Je me dis bon, c'est mort, ce texte est maudit.
Presque aussi maudit que mon projet « La Petite fille aux amulettes. »
Ensuite, une nouvelle éditrice me contacte afin que l'on mène le projet à
bon port, et j'entâme l'écriture d'une section Documents. Trois doubles
pages. J'en profite pour remercier la première éditrice, Sophie Crépon,
elle aussi auteur de fictions, qui m'a commandé le texte, et qui le
verra peut-être dans sa version imprimée, ainsi que la seconde :
Valerie Chevereau, qui a repris le texte au vol et a permis que j'y mette un point final.
Je
ne sais pas s'il y a une morale à tirer de tout cela. Une évidence
banale : dans ce métier, il faut savoir s'armer de patience. Et il
mieux vaut avoir d'autres projets sous le coude, sinon tout ce qu'on
publie ce sont des articles pour son blog ou son site.
Les
ouvrages et articles qui m'ont aidés à écrire ce récit :
Walter Lord - Pearl
Harbor, Robert Laffont (1958, Reedition 2001) Incontournable sur le sujet. A noter
que dans certaines éditions (notament en poche, mon exemplaire était un J'ai Lu leur Aventure...) l'orthographe du
titre est « Pearl Harbour. »
Claude Delmas - Pearl Harbor - La guerre devient mondiale - Ed. Complexe (1990) L'agression de Pearl Harbor - Articles, auteurs divers - Ed. Christophe Colomb, Glarus (1984) Pearl Harbor - Articles par Gordon W. Prange - Sélection du Reader's Digest (1965)
Quelques croquis et dessins originaux de Marcelino Truong Le croquis, avec en miroir la réalisation finale (cliquer sur les images pour les agrandir) :
« L'appareil nippon crache une salve d'éclairs. – Il nous canarde ! crie Haruki. »
« Son père est peut-être là, parmi eux. Mark n'ose imaginer qu'il est coincé à l'intérieur du navire... »
Vous noterez l'absence de torpille sur le dessin final...
« – Ils ont ouvert un hôpital dans votre école, dit Mme Kanawa. Ton père y est peut-être, Mark ! »
« Leur amitié supportera-t-elle tout ça ? »
Histoires Vraies n°245. Parution
en kiosque : 12/2014 Le site du magazine
Merci à Marcelino
pour son amicale autorisation de
reproduire ici quelques croquis et dessins. Pour mémoire il aussi
brillamment illustré le récit écrit à quatre mains avec mon camarade
Christophe Lambert : La Bande à Bonnot contre les Brigades du
Tigre. Le site de Marcelino Truong : ICI
Son roman (autobio) graphique, Une si jolie petite guerre :
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