Connaissez-vous les « Johnnies » de Roscoff ? Sans doute oui... mais pour ceux qui ne sauraient pas vraiment... lisez ce qui suit :


Cette page d'histoire locale commence en 1828 avec un jeune agriculteur aventureux, Henry Ollivier.

Avec une gabarre chargée d'oignons, il met le cap sur Plymouth et revient quelques mois plus tard à Roscoff : il a tout vendu. Impressionné par la réussite de cet homme qui ramène – luxe suprême – du pain blanc, des hommes tentent leur chance à leur tour. A Liverpool, Cardiff, Dundee, Inverness... Chaque année, en juillet, c'est le grand départ. Ils ne retrouveront leur famille qu'en mars. Les oignons de Roscoff, tendres et savoureux, font merveille en Grande-Bretagne. Les mineurs et les dockers, qui les mangent crus, en raffolent... 200 en 1860, les « onionmen » sont 1300 en 1909. Après la guerre, le flux reprend : en 1929, 1500 vendeurs d'oignons font la traversée et des bateaux ne cessent de faire la navette entre Roscoff et les ports britanniques pour renouveler la cargaison. Jean-Marie Péron, lui, a fait sa première saison en 1920 : il avait tout juste onze ans. Attendris par ces gamins qui se ressemblent tous, avec leurs chapelets d'oignons autour du cou, les Britanniques donnent à ces « bell breakers » qui tirent les sonnettes du matin au soir le surnom affectueux de « Johnny » Entre eux, ils parlent breton ou anglais. Rarement français. « C'était un rude métier, se souvient Jean-Marie Péron, qui a transporté jusqu'à 150 kilos d'oignons sur son vélo... On embauchait à 6 heures du matin pour finir à 8 heures du soir et on dormait dans les entrepôts, à côté des oignons... Les boteliers, eux, tressaient les oignons toute la journée. »

A 82 ans, il est l'un des derniers Johnnies. Son ultime campagne, il l'a longtemps retardée. Lors de son dernier voyage, à Edimbourg, il avait 75 ans... Aujourd'hui, il vend toujours ses oignons sur le marché de Roscoff. Pour le plus grand bonheur des Britanniques de passage...

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