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L'abbaye de Sénanque
L'abbaye de Sénanque se mérite : pour l'atteindre, il faut emprunter une petite route qui traverse des paysages sauvages et magnifiques...
L'abbaye Notre-Dame de Sénanque a été fondée en 1148 par des moines cisterciens venant de Mazan dans l'Ardèche, à l'initiative de l'évêque de Cavaillon. Ils s'installent dans l'étroite vallée de la Sénancole qui fait partie de l'apanage des seigneurs de Gordes. En 1150 l'un d'eux la donne à Pierre, premier abbé.
Grâce aux frères convers, moines "auxiliaires" chargés des tâches agricoles, l'abbaye accumule au fil du temps des richesses peu compatibles avec les vœux de pauvreté. Au XIVe siècle, c'est la décadence. Le recrutement et la ferveur diminuent tandis que la discipline se relâche.
En 1544, lors des guerres de religion, les moines sont pendus et le monastère est incendié par les Vaudois et le bâtiment des convers détruit.
À la fin du XVIIe siècle, Sénanque ne compte plus que deux religieux. Elle est, par chance, vendue comme bien national en 1791 à un acquéreur qui la préserve de toute destruction et va jusqu'à la faire consolider.
Une nouvelle petite communauté de moines cisterciens s'installe en 1988. En 2012, ils sont dix à résider à Sénanque. Les principales ressources des moines sont : la visite de l'abbaye, la librairie religieuse, la culture du lavandin, la vente de miel et d'essence de lavandin et la vente de divers produits originaires d'autres abbayes.
Les légumes issus du potager sont leur principale source de nourriture.
L'ancien dortoir des moines.
Dans la partie éclairée de l'ancien dortoir, on distingue au plafond des pierres déchaussées lors d'un séisme.
L'église est très dépouillée, sans ornementations comme l'exige la règle de l'ordre cistercien.
Les vitraux de l'abbaye ont été réalisés en 1994 par le peintre-verrier Louis-René Petit.
Ces vitraux, d'une grande simplicité et sans aucune représentation figurée ni couleurs soutenues, sont l'aboutissement de refléxions et de dialogues avec la communauté des moines, depuis novembre 1990. Il s'agit d'une oeuvre contemporaine issue de techniques à la fois anciennes et modernes, où rigueur et liberté se côtoient.
Le cloître est une cour intérieure bordée de quatre galeries qui ouvrent sur le jardin par douze arcades en plein cintre. Ici aussi, l'austérité se fait sentir.
Les chapiteaux des colonnes, tous différents, sont simplement ornés de motifs végétaux.
Depuis la galerie Sud, on voit bien le clocher de l'église, typiquement roman, et les toitures de lauzes.
La salle du chapitre, ou salle capitulaire, est la salle où se réunissait la communauté monastique autour de son Père Abbé, pour l'écoute d'un chapitre de la règle de Saint Benoît.
Ce qui caractérise cette salle, c'est la finesse de son acoustique : la parole s'y fait entendre sans effort, grâce, notamment, aux six croisées d'ogives. C'est la seule pièce où il était permis de parler.
C'est ici que les moines prenaient les décisions concernant la communauté et que s'effectuaient les prises d'habit, les professions monastiques ou l'élection du père Abbé. Les moines s'asseyaient sur les gradins. Le Père Abbé, placé au centre, faisait face...
... à une représentation du démon sculptée dans le cloître.
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