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Vaison-la-Romaine
C’est sur la hauteur occupée par la ville haute que se sont abritées les populations ligures, puis celto-ligures à partir de l’invasion des Voconces au IVe siècle avant J. C. Dès avant la conquête romaine, la cité est la capitale de ce peuple d’origine celtique qui occupait un territoire limité par la Durance, l’Isère, le couloir rhodanien et les Préalpes.
Avec la conquête romaine la ville devient "Vasio voncontiorum" (Vaison des Voconces), une cité fédérée et non une colonie. Les Voconces descendent sur la rive droite où se structure progressivement une ville.
L’urbanisme commence à partir de noyaux agricoles qui se métamorphosent en habitations de ville, lors de la création des voies de circulation et l’édification des grands monuments publics dans la seconde moitié du Ier siècle après J-C : le théâtre, l'aqueduc, les thermes…
... et le pont.
La paix romaine est propice à l’extension de la cité, qui connaît sa splendeur au IIe siècle.
Elle couvre alors 70 à 75 hectares. Elle est l’une des villes les plus riches de la Narbonnaise.
Jusqu’au XIIe siècle, la ville se développe en plaine autour de la cathédrale et du palais épiscopal où elle subit plusieurs invasions dues aux conflits , entre les comtes de Toulouse et les évêques successifs. Au XIIIe siècle la population chercha refuge sur le rocher, au pied du château construit par les Comtes de Toulouse, mais devenu propriété papale. C’est dans ce contexte que prospéra en territoire pontifical la ville médiévale qui subsiste aujourd’hui. Au XVIIe siècle, quelques habitants se réinstallèrent dans la plaine, mais ce n’est vraiment qu’au XIXe siècle que les nécessités du développement urbain contraignirent une nouvelle fois la ville à quitter son promontoire.
La cathédrale Notre-dame de Nazareth, église-mère du diocèse de Vaison, se trouvait au centre d’une cité médiévale aujourd’hui disparue. Construite au XIe siècle à l’emplacement d’édifices paléo-chrétiens, selon un plan basilical, puis remaniée au siècle suivant, son architecture est un très bel exemple de l’art roman provençal.
L’une de ses caractéristiques est la présence de vestiges antiques réemployés lors de sa construction.
La cathédrale se compose d’une nef centrale de trois travées, flanquée de deux collatéraux sans transept. La nef est voûtée en berceau brisé sur doubleaux. Les collatéraux ont des voûtes rampantes.
Le chevet tripartite comprend une abside centrale rectangulaire à l’extérieur et semi-circulaire à l’intérieur.
Dans l'absidiole nord se trouve un bel autel tabulaire en marbre finement décoré.
Le cloître abritait les chanoines. Le plan de l’édifice avec quatre galeries enserrant une cour, rappelle la fonction du péristyle de la maison romaine : éclairer, aérer et relier des pièces.
Sobres et harmonieuses, les galeries sont ajourées de petites arcatures qui font entrer la lumière provenant de la cour centrale.
Une gravure insolite décore la clef de linteau de la porte ouest : un visage masculin, ayant les yeux en amande, le nez droit, la barbe bifide des représentations byzantines du Christ. Mais ce qui surprend, ce sont les cornes de taureau qu’il porte sur la tête...
Le cloître offre une belle vue sur le clocher massif et crénelé.
Il abrite également quelques éléments lapidaires chrétiens de différentes époques, comme cet élément de sarcophage en marbre du IVe siècle...
... et une croix à double face de la fin du XVe siècle, avec le Christ sur une face et la Vierge sur l’autre face.
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