Clovis Hesteau de Nuysement
Originaire de Blois, Hesteau de Nuysement est un poète de cour de l'entourage d'Henri III et de son frère d'Alençon. En 1578, il publie à Paris chez A. L'Angelier ses Oeuvres poétiques et devient rapidement un poète réputé. En 1580, il obtient la charge de "secretaire de la chambre du Roi, et de Monsieur". Il entre dans cénacle des poètes royaux, Ronsard, Jamyn, Passerat, du Perron, et Dorat, dont il a été l'élève et avec lequel il collabore, aux côtés de Baïf, à une Eglogue latine.
Nuysement
n'échappe pas aux vicissitudes de son temps, en partie par son
goût personnel de l'aventure, en partie par fidélité
envers ses protecteurs. En 1575 s'ouvre pour lui une période troublée
avec la fuite du duc d'Alençon qu'il suit à Anvers. De retour
à Paris en 1583, il est condamné à deux mois de prison
pour des actes qu'il a commis plus jeune, escroquerie et usage de faux.
Il devient néanmoins le protégé de Monsieur de Bellegarde.
C'est sans doute dans les années 1583-1585 qu'il sympathise avec
les idées familistes du groupe de Hiel, en cédant peut-être
à la tentation mystique. De retour à la Cour, il écrit
des vers de circonstances. Après 1591, il se met au service de
Charles de Luxembourg en tant que « Secretaire et Receveur general
de son comté de Ligny ». Il épouse Marie Nitard, dont
il a un premier fils, Louis, né en 1594. Sa carrière d'administrateur
est prospère. Seigneur de La Presles et des Marolles, il devient
père de sept autres enfants. Son goût pour l'alchimie ("art
royal" ou "haute science"), que lui a enseigné François
de Candale, lui vaudra d'être considéré comme un "sorcier"
se livrant à des "expériences fantastiques" par
certains de ses contemporains. Son Traité du vrai sel connaît
plus quun succès destime.
Ses principales Oeuvres :
Oeuvres
poétiques, 1578.
Poeme philosophic de la verité de la Phisique mineralle,
1620
Traittez de lharmonie et constitution generalle du vray sel,
1621
Poëme philosophic sur lazoth des philosophes, 1624
Commentaires :
« Le plus grand des poètes alchimistes » ALBERT-MARIE SCHMIDT
« à ce familier des secrets de la terre et des minéraux, les souffrances de lamour suscitent tout naturellement des images évoquant les demeures souterraines, le feu brûlant de la lave en fusion et, référence mythologiques obligent, les grands supplices infernaux » JEAN SERROY (Poètes français de l'âge baroque - Anthologie (1571-1677), Imprimerie Nationale, 1999)
« sa quête passionnée des territoires de la mort est aussi un défi lancé aux dieux et à la vie » GISÈLE MATHIEU-CASTELLANI (Anthologie de la Poésie amoureuse de l'âge baroque (1570-1640), Librairie Générale Française, Le Livre de Poche, 1990)