Jacob Van Mosher, Paysage, entre 1635 et 1655, (c) RMN
Jean Mathieu, Métamorphoses d'Ovide, Gallica
Abraham de Vermeil - [Sonnet]
Puissant sorcier d'Amour transformé en abeille,
Je vous conjure fleurs de ces bords verdoyans,
Et vous flots argentins doucement ondoyans,
De laisser reposer la belle qui sommeille.
Je veux roder trois fois autour de son oreille,
Et me percher trois fois sur ses crins roussoyans,
Je veux baiser trois fois ses beaux yeux foudroyans
Et succer tout le miel de sa bouche vermeille.
Mais elle est esveillee, et ses beaux doigts de lis
Me donnent jà la Mort pour les baisers cueillis,
Pressant mon corps froissé contre ses levres closes.
O heureux enchanteur, puis que tes jours de fiel
Finissent doucement par une mort de miel,
Couché dans un tombeau et de lis et de roses.
Seconde partie des Muses françoises r'alliees de diverses parts... , M. Guillemot (Paris), 1600.