Député et "père" de l'A.V.S.
Il est né au Pâquier le 9/10/1890 et décédé le 6/09/1953 à Genève.
Dans sa monographie sur le Pâquier, Paul Pasquier présente Joseph Martin Nicolas Pasquier en rapportant deux témoignages de la presse.
Le premier est signé Edmond Ganter du journal La Liberté du 11/03/1968 à l'occasion du nom Joseph Pasquier donné à une rue de Genève
entre l'avenue Wendt et la rue Guye aux Charmilles selon une décision du Conseil d'Etat, sur proposition des Syndicats chrétiens et
la FOBB.
Edmond Ganter fut secrétaire syndical, rédacteur en chef du Courrier de Genève, et maire de la Ville de Genève.
"Nous avons bien connu Joseph Pasquier. Il fut le promoteur efficace de l'assurance vieillesse. II fut aussi le secrétaire
général du parti indépendant chrétien-social.
Dans cette tâche délicate, il tenait avant tout à l'unité du parti et mettait avec persévérance de l'huile dans les rouages avec
cette gentillesse et cette bonté qui marquaient sa personnalité.
Personne ne met en doute le principe de ces bienfaisantes allocations. Bien au contraire. Les opposants du début volent
aujourd'hui au secours de la victoire."
Le second témoignage signé également de Edmond Ganter dans Le Courrier de Genève du 7 septembre 1953 à l'occasion du décès de
Joseph Pasquier.
" Nous avons appris avec une profonde douleur le décès de M. Joseph Pasquier, enlevé hier à l'affection des siens et de ses
nombreux amis après une longue maladie, supportée avec d'admirables sentiments de patience et de résignation chrétienne.
Notre rédacteur en chef dira les mérites exceptionnels de cet homme de bien, qui consacra
sa longue et féconde carrière au rayonnement de l'Evangile dans les Institutions humaines.
Chrétien engagé dans le temporel, Joseph Pasquier le fut avec toute la ferveur de sa belle âme. Avec persévérance, il se pencha
sur les multiples aspects de la souffrance humaine, luttant pour
ses frères dans la détresse afin d'améliorer les institutions sociales destinées à leur venir en aide.
Nous n'oublierons jamais le bon sourire avec lequel il accueillait ceux qui venaient lui demander
conseil et solliciter ses avis, toujours judicieux et frappés au coin du plus solide bon sens. II aimait la
paix, il appréciait l'amitié Mais il savait être intransigeant lorsque les principes étaient en jeux.
La lutte acharnée qu'il mena en faveur de l'assurance vieillesse est un modèle d'énergie et de
persévérance au service d'une juste cause. M. Pasquier peut légitimement être appelé le père de cette
bienfaisante institution et nous nous souvenons d'une récente assemblée du Grand Conseil au cours
de laquelle les orateurs de tous les partis rendirent hommage à l'influence décisive qu'il eut dans cet
important secteur de notre vie sociale.
M. Pasquier remplit avec compétence de nombreuses charges.
Le secteur social avait sa prédilection. C'est pourquoi il fut l'un des fondateurs de la Fédération
des syndicats chrétiens. Disciple fidèle de l'abbé Savoy, il voua de longues années d'efforts à
l'organisation professionnelle chrétienne, voulant incarner dans sa vie quotidienne les enseignements
des encycliques sociales.
La Fédération catholique sportive bénéficia de son activité.
Il fit partie du comité des Caisses-maladie chrétiennes-sociales.
Député au Grand Conseil de 1935 à 1951, secrétaire de notre Parlement cantonal, ses avis
étaient toujours fort appréciés.
S'il ne mésestimait pas l'importance des joutes parlementaires, il vouait un soin tout particulier
au travail des commissions où son expérience fut précieuse.
Pendant plus de dix ans, il fut secrétaire général du parti indépendant chrétien-social, fonction
dont il abandonna les charges effectives lorsqu'une cruelle maladie vint l'immobiliser.
Avec une énergie de fer, il lutta contre la maladie. Nous nous souvenons de l'admiration qu'il
soulevait lorsqu'il assistait malgré l'effort que cela lui demandait, aux diverses assemblées où sa présence
était indispensable.
Au cours de son activité au sein de la députation, il s'intéressa à toutes les lois sociales et prit
une part prépondérante à leur élaboration. Comme secrétaire du parti, il prépara le succès du mouvement
qu'il aimait du plus profond de son être et se réjouit des succès électoraux remportés en 1951.
L'an dernier encore, il fut l'objet d'une vibrante manifestation de sympathie de la part des électeurs
Indépendants chrétiens-sociaux réunis à Saint-Jean.
Joseph Pasquier n'oubliait pas ses concitoyens fribourgeois.
Il présida le Cercle fribourgeois, ainsi que son chœur mixte.
Durement touché dans sa santé, il trouvait un grand réconfort au pèlerinage annuel de Lourdes.
Nous l'avons vu sur l'esplanade, le sourire aux lèvres, saluer ses amis, puis, devant la grotte, offrir ses
souffrances pour sa famille et les mouvements qui lui étaient chers.
Lors du dernier pèlerinage, il eut la grande joie de rencontrer, à plusieurs reprises, son camarade de combat,
M. Antoine Pugin, président du Conseil d'Etat.
Un ardent partisan de toutes les causes justes n'est plus. Un chrétien intègre est enlevé à notre
affection. Ceux qui eurent le grand privilège de le connaître, ceux qui bénéficièrent de son activité, ceux à
qui il prodigua les conseils de son expérience ne l'oublieront pas. Son exemple restera vivant.
Qu'il repose en paix, cet homme de paix. Qu'il reçoive la récompense promise au bon serviteur,
celui qui aima son prochain jusqu'à lui sacrifier ses forces.
Le Courrier présente à la famille de M. Pasquier, membre du Conseil d'administration de la Société du Courrier de Genève
et ami de toujours de notre journal, l'expression de ses sentiments de chrétienne sympathie. "
Edm. Ganter
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