Cette année les Impressionnistes sont à l’honneur en France. Après le festival Normandie Impressionniste 2010, qui organisa tout au long de l’été différentes manifestations autour de ce mouvement, la rentrée parisienne a été marquée par l’ouverture de la grande rétrospective consacrée au père de l’Impressionnisme : Claude Monet. En parallèle, le musée Marmottan nous présente pour la première fois l’intégralité de sa collection Monet. Ces deux expositions nous permettent d’appréhender le génie de ce peintre : « Le motif est quelque chose de secondaire, ce que je veux reproduire, c’est ce qu’il y a entre le motif et moi. »
Le musée Marmottan nous plonge dans un univers chaleureux et dans l’intimité de l’artiste. L’amitié et la famille, deux aspects essentiels de sa vie, nous sont présentées à travers les tableaux de ses amis Renoir, Manet, Carolus-Duran, Lhuilier, ainsi qu’à travers des portraits de famille. Au premier étage, le récit de ses différents voyages en Normandie et en Europe nous est conté par des enchantements de couleurs et des atmosphères embrumées.
Après un léger détour par la salle des caricatures qui nous rappelle ses débuts, Monet nous plonge dans ses recherches autour de la lumière et son obsession de la série avec Les meules, ou La cathédrale de Rouen. Quelques pas plus loin, dans la pénombre, Impression, Soleil levant, grand absent de l’exposition du Grand Palais, qui donnera son nom au mouvement Impressionniste, nous éblouit par ce magnifique dialogue entre ciel et mer. Enfin, notre voyage s’achève à Giverny où les beaux jours du printemps nous ravissent avec les Glycines en fleurs, les Iris jaunes, les Agapanthes, les Saules pleureurs, le Pont japonais et les Nymphéas.
Hélas, la longue file d’attente du Grand Palais, et les feuilles mortes de l’hiver, nous ramènent très vite à la réalité. Notre patience est largement récompensée par les 170 œuvres venues du monde entier, retraçant les 60 années de carrières de l’artiste. De ses débuts en Normandie, où sous l’influence d’Eugène Boudin et Johan Jongkind il s’exerce à peindre en plein air la forêt, la plage, les campagnes, puis les bords de Seine, en passant par Belle-Ile ou la Méditerranée, lui permettant de développer son œil, sa palette et son sens de la lumière. Il s’illustre aussi dans la représentation de figures ou dans les natures-mortes, comme dans Le Déjeuner sur L’herbe. La notion d’impression prend tout son sens avec les séries notamment avec les vues sur la Tamise de Londres où les reflets de la lumière, différents suivant les heures et les jours, réveillent en nous notre sensibilité artistique. Enfin, le tournant de sa vie les Nymphéas, fruit d’années de recherches qui nous transportent dans un monde enchanteur et poétique.
Ainsi à travers deux approches complémentaires, Monet nous émeut et nous pousse à prendre du recul face à ses œuvres afin d’illuminer notre point de vue.
Julie Bazin
Infos pratiques:
Monet au Grand Palais, Avenue Winston-Churchill 75008 Paris
Du 23 septembre 2010 au 2 janvier 2011
Tél: 01 44 13 17 17
Tarif: 12€ - tarif réduit: 8€
Claude Monet, son musée, du 7 octobre 2010 au 20 février 2011
Musée Marmottan, 2, rue Louis-Boilly, 75016 Paris; 01 44 96 50 33; tarif: 9€ tarif réduit: 5€ |