"Elle transcende (les fluctuations de l'histoire contemporaine) par sa vision tellurique et cosmique, par son imaginaire qui la conduit à édifier des fresques baroques où apparaît la puissance du règne végétal car elle est à la fois corps et nature, souffle sensuel et rythme vital. L'ordre des mots montre sa minutieuse attention et unit des sentiments contradictoires. Ainsi, le désordre universel, les espoirs et les défaites de l'homme, le fourmillement des beautés naturelles, elle les perçoit et les restitue avec somptuosité."
Robert Sabatier La poésie du XX s. Tome 3 1988
"Annie Salager préconise l'ouverture, la compassion, elle a des chants de cette hauteur:"Beaux visages du vivre, tout l'amour va vers vous, un seul nom lui ressemble. L'amour meurt-il qui passe sous les jours où tant d'amour circule?" en même temps qu'elle rappelle: "le divin est parmi nous". Annie Salager, Louise Labé l'aurait aimée, de même encre."
Pierre Perrin La Bartavelle. 1997
"L'auteur, en mystique avisée, nous invite à remettre en question le monde perçu et sensible. Dépassement aussi pressant que celui du langage, facilité par la transparence du style, l'universalité des symboles. Livre merveilleux à lire et mille fois plaisant à relire."
Alain Gnemmi Pensée Présente 1997
A propos de Terra Nostra (Cherche-midi 1999): "La poésie cousue main d'Annie Salager nous paraît hors de pair, sans truquage et sans provocation."
Alain Gnemmi Pensée présente 1999
Poésie tour à tour baroque ou dépouillée, nourrie de vie et de passion, d'incendies solaires, de départs et de retours, toujours à l'écoute du monde, poésie du "désarmement intérieur" qui invente l'espoir d'une terre qui serait enfin nôtre, la poésie d'Annie Salager est tout cela.
Jean-Yves Masson Aujourd'hui poème n° 8
Depuis "La nuit introuvable" en passant par "Les fous de Bassan", Annie Salager a donné le ton d'une voix chaleureuse et sensuelle qui a pu faire parler d'une poésie féminine à part entière. L'érotisme diffus, mais clair, l'ode aux enfants, la chaleur d'un jardin, l'inquiétude du temps, tout se dit ici avec un lyrisme calme et feutré.
Gilles Pudlowski Le Point 2000
La voie qu’elle enseigne est toute de simplicité, mais tellement, si terriblement exigeante!
Dominique Filippi Poésie Présente 2000
Si l'on voulait extraire de ces aventures lyriques une constante psychologique, peut-être serait-ce la passion, mais une passion qui dépasse à l'occasion les frontières de l'individu. Le titre latin Terra Nostra montre bien qu'Annie Salager se sent liée à notre planète et à l'humanité qui l'habite.
Georges Sédir Phréatique 2000
Cette émergence, progressive et ardente, de la gangue mentale originaire qui ne se produit pas sans incertitudes ni douleurs, ni sans « barbarie » intérieure et extérieure, est le fruit d’un travail sur les « vestiges » et les épaves enfermées dans l’espèce, en une sorte d’archéologie ou d’anthropologie dans laquelle travaille la langue, à la manière d’un foret ou d’une fine aiguille lucide, tout en y attisant le désir d’être, au plus profond, « derrière les images ». Ecrire au plus près de ce qui fut (et reste) l’humanité en ses origines... C’est en cela que la démarche d’Annie Salager, dont le Plongeur de Paestum désignerait une des métaphores possibles, est une incessante quête de présences, mais aussi - et intimement liée - de recherche d’ordre, au milieu de la horde qui s’avance et « cherche l’étoile humaine à son front d’animal de nuit » .
in Le nouveau recueil, Sept-Nov 2004, extrait d’un article de B.Demandre sur Les dieux manquent de tout (Aspect 2004)