Histoire de la télévision française

Logo de la deuxième chaîne couleur de l'ORTF du 1er octobre 1967 au 21 août 1972

Et voici la couleur

Les premières retransmissions de 1963 sur l'émetteur UHF expérimental de la tour Eiffel exploitant le Sécam ont été suivies de différentes évolutions du format couleur français et du retard engendré notamment par la pression des fabricants de téléviseurs noir et blanc. La couleur et surtout l'arrivée de la deuxième chaîne favorisent la croissance de l'équipement en téléviseurs.

Le 1er octobre 1967 la deuxième chaîne passe à la couleur, mais reste visible seulement chez ceux possédant une télévision couleur, la France ayant choisi en juin 1967 le SÉCAM IIIB, standard de codage vidéo couleur, conçu et développé par Henri de France.

Le 1er octobre 1968 le premier écran de publicité de marque apparaît sur la première chaîne : auparavant, seules certaines compagnies publiques ou organismes d'intérêt national en ont eu le droit. Jusqu'alors, le plus souvent les étiquettes des produits ou appareils sont masquées ou dissimulées.

Années 1970 : la troisième chaîne

En 1970, 70 % des foyers sont équipés d'un téléviseur.

Le 1er janvier 1972, un nouveau générique d'ouverture en couleur pour la deuxième chaîne est mis à l'antenne ainsi que celui dessiné par Jean-Michel Folon, sur une musique d'Ennio Morricone pour l'émission Italiques produite et animée par Marc Gilbert. Le 31 décembre 1972, la troisième chaîne hertzienne française ou « C3 » pour « Chaîne 3 » ou encore « Couleur 3 » est lancée. Comme la deuxième chaîne à ses débuts, elle n'est reçue que par une minorité de 25 % de la population française, basée essentiellement en Île-de-France, à Lyon, au Nord et à l'Est de la France. Elle est censée contrer la concurrence des émissions en couleurs de Télé-Luxembourg, des chaînes

belges, suisses et allemandes. Comme pour la deuxième chaîne, la priorité est étendue ensuite aux principales agglomérations de l'Ouest, du Sud-Est et du Midi. Ses programmes ne commencent qu'à 19 h pour finir vers 22 h. Principalement composés de productions des différentes stations régionales et de documentaires, le cinéma y tient cependant une certaine place.

Le 30 septembre 1973, en réaction au premier choc pétrolier, le Premier ministre Pierre Messmer annonce l'arrêt de tous les programmes de télévision à 23 h précises, par souci d'économie d'énergie


L'après-ORTF : 3 chaînes publiques autonomes

Le 7 août 1974, une loi met fin à l'ORTF, la découpant en sept établissements autonomes : Radio France, TF1, Antenne 2, FR3, Télédiffusion de France (TDF), la Société française de production (SFP) et l'Institut national de l'audiovisuel (INA). Le 6 janvier 1975 voit le lancement officiel de TF1, Antenne 2, FR3, Télédiffusion de France (TDF), la SFP (Société française de production) et de l'INA (Institut national de l'audiovisuel).

Jusqu'alors toujours diffusée en noir et blanc 819 lignes sur son réseau historique d'émetteurs national, le 1er septembre 1975, le signal de la chaîne TF1 est repris en couleur sur la chaîne FR3, à midi et l’après-midi, jusqu’au démarrage des émissions de FR3 à 18 h.

Le 20 décembre 1975, TF1 exploite pour la première fois son propre canal de diffusion en couleur Sécam 625 lignes mais uniquement en région parisienne depuis la tour Eiffel : canal numéro 25 en UHF.

Entre le 14 et le 21 décembre 1981, une émission expérimentale à Lyon est diffusée par la chaîne provisoire TVL 22.

Le 19 juillet 1983, les émetteurs VHF 819 lignes du réseau national TF1 en noir et blanc sont définitivement arrêtés. Ces canaux doivent permettre à une nouvelle chaîne d'être diffusée.

La vidéo, offre délinéarisée ou alternative

Magnétoscope, Magnétoscope numérique et Lecteur enregistreur de DVD.

Après la télécommande, le magnétoscope représente un moyen modifiant profondément les modes de consommation de la télévision. Apparu au milieu des années 1970, le magnétoscope permet d'enregistrer une chaîne tout en regardant une autre ou encore, il permet de programmer un enregistrement en cas d'absence. Dès la toute fin des années 1970, les premiers vidéo-clubs apparaissent, permettant de louer une cassette vidéo. La multiplication des chaînes, la télévision par câble et par satellite accentuent encore le succès commercial de la vidéo.

Toutefois, le magnétoscope bien que provisoirement remplacé par l'enregistreur numérique sur disque dur ou sur DVD à la fin des années 1990, est progressivement abandonné par le public, au profit des services délinéarisés proposés par les opérateurs et les services IPTV, intégrés via leur « box » (terminal adapté à la télévision) puis la Télévision de rattrapage et la Vidéo à la demande, au début des années 2000.

Fin du monopole des chaînes publiques nationales

Le 2 janvier 1984, la chaîne francophone internationale TV5 est lancée par satellite, via Eutelsat. Le 4 août 1984, le programme de satellites de télécommunication Télécom 1 est lancé : il retransmet les chaînes nationales françaises, y compris Canal+ à partir de novembre 1984.

Le 4 novembre 1984 à 8 h du matin, la 4e chaîne nationale hertzienne de télévision française mais payante et brouillée, intitulée Canal+, représente la première chaîne privée française. Pour la première fois en Europe Canal+ exploite une télédiffusion terrestre codée. Elle exploite la bande de fréquences des émetteurs VHF libérés à la suite de l'arrêt l'année précédente de TF1 en noir et blanc à la norme 819 lignes.

Le 18 décembre 1985, plusieurs chaînes frontalières TMC, RTL Télévision, la chaîne étrangère Sky Channel et la chaîne diffusée par satellite TV5 sont distribuées sur les premiers réseaux de télévision par câble à Cergy Pontoise.

La chaîne jeunesse Canal J est inaugurée et lancée par le groupe Lagardère le 23 décembre 1985 : première chaîne de télévision française thématique, destinée en premier lieu aux enfants de 3 à 14 ans, sur le câble. À partir de 1988, sur le câble et par réception satellite individuelle, les décodeurs et récepteurs Visiopass et Decsat sont respectivement développés puis lancés par France Télécom et par Canal+. Ces appareils exploitent la nouvelle norme de télévision D2 Mac prévue pour remplacer la norme 625 lignes et le standard couleur Sécam.

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