Biographie écrite Par Jean DUCROS
Cet artiste d'origine bordelaise a choisi, depuis de nombreuses années, d'établir son atelier à Sérez dans les parages de Courville-sur-Eure dont il a été fait citoyen d'honneur.
Or, il a vu le jour sur les bords de la Garonne en 1925. Une excellente formation initiale et le raffinement savoureux de sa terre natale lui ont donné une distinction classique que ses études artistiques parisiennes ont développé et orienté vers la création graphique publicitaire. Simultanément, il a pratiqué le dessin et la peinture pour fixer ses souvenirs et pour concrétiser ce que l'observation et l'imagination lui faisait découvrir dans la réalité des êtres, des paysages, des sites, et des monuments.
Lorsque dans un certain nombre d'années les historiens d'art, lassés de faire l'inventaire des bouffées d'innovation plus ou moins spontanées des créateurs plasticiens du XXe siècle, s'attacheront à des recherches plus profondes, sans doute observeront-ils que les courants artistiques se sont nourris à des sources fécondes, négligées malgré leurs effets puissants sur les peintres, les illustrateurs, voire les sculpteurs et les émailleurs de notre temps. Ainsi, sera-t-il instructif de noter et d'analyser les relations entre les Beaux-arts et la Publicité.
Ce n'est pas par hasard que certains artistes importants du XXe siècle se sont adonnés à des travaux publicitaires et que beaucoup de publicitaires ont reçu une très solide initiation artistique avant de concevoir les formes, les compositions, les jeux de matières, les volumes qui ont été à l'origine du succès de nombreux produits du commerce et de l'industrie. On pourrait dresser de longues listes de peintres connus qui ont eu une activité professionnelle dans le monde de la publicité.
Sans doute l'Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes de Paris (1925) a-t-elle contribué à brasser les milieux artistiques et à supprimer les frontières qui les divisaient. Mais à Nancy, à Paris, à Barcelone, à Weimar, de nouvelles conceptions architecturales avaient conduit dès le début du siècle à une plus étroite collaboration entre les artistes de diverses disciplines et à des échanges plus nombreux entre les domaines de la création.
Certaines métropoles de province connaissent ainsi dans les années trente un renouveau dans l'enseignement des arts. C'est dans cette ambiance que, d'Octobre 1939 à juin 1945, Pierre Cazaux reçoit sa première formation à l'École des Beaux-arts de Bordeaux. Il manifeste une véritable boulimie de connaissances, participe aux activités de tous les ateliers : peinture, dessin, gravure, composition décorative ; les maîtres y sont de premier ordre (René Burthaud, Robert Cami,...) Ses dons, son travail et un sens heureux des harmonies plastiques sont couronnés d'un premier grand Prix qui va lui permettre de " monter " à Paris en 1945. Il a vingt ans. Dans la capitale, il suit des cours à l'École nationale supérieure des Beaux-arts et bénéficie de l'enseignement de l'École des Arts décoratifs.
Au début de 1947, Pierre Cazaux choisit la voie de la création publicitaire, où il pense que ses aptitudes seront récompensées. A la fin de la guerre l'activité des entreprises a en effet repris ; le pays est en pleine reconstruction. Il en prend pleinement conscience en réalisant des projets d'affiche pour les emprunts que lance le gouvernement ; la renaissance de la France est à l'ordre du jour.
Son tempérament éveillé et l'expérience de ses maîtres parisiens l'ont persuadé qu'il n'y a pas de fossé entre l'atelier de l'artiste et la fabrique des biens de consommation... ou qu'il n'y en a plus.
Cependant en se livrant à ses activités professionnelles - bien qu'elles soient du domaine des arts graphiques - il lui faut veiller à ne pas se laisser trop absorber par les nécessités du métier. Pierre Cazaux tient à préserver tous les utiles acquis des années d'école. Il continue donc de travailler pour lui-même, afin de garder la main. Après une journée passée dans le cadre des activités de l'agence qui l'emploie, il lui arrive assez souvent de consacrer encore plusieurs heures à dessiner d'après le modèle. Et, au cours des congés, il se rend comme on dit - sur le motif. Porté par l'enthousiasme que lui cause la beauté des paysages, il en capte les traits essentiels, il en note le caractère. Aux années cinquante, avec des amis, il va régulièrement dans les Pyrénées - au Pays basque, non loin de Saint-Jean-de-Luz -sur la commune d'Ascain que domine la Rhune. La splendeur des prairies en pente en arrière de maisons pittoresques lui procurent des émerveillements.
Quand il rentre à Paris, il garde au fond des yeux les paysages contemplés aux jours d'été ; certes il en rapporte des dessins... mais, à l'instar des maîtres qui ont préconisé l'exercice de la mémoire, il les revoit sans même soulever les paupières. H les recompose mentalement, sélectionne les aspects essentiels, opère des synthèses. Il en sera de même lorsqu'il aura découvert en lisière de la Beauce, au sud-ouest de Chartres des lieux riches d'une autre poésie, où le regard se porte sur de vastes espaces. A l'approche de la quarantaine, il ambitionne en effet de disposer un jour d'un atelier rural où il pourrait facilement se rendre, sans trop s'éloigner de I lle-de-France. Ainsi entreprend-il de rénover une maison dans un hameau proche d'Orrouer (Eure-et-Loir) dont l'étonnante église semble avoir été posée un jour au milieu des champs.
Pendant une vingtaine d'années, cette demeure paysanne fait sous ses mains habiles une cure de rajeunissement où s'exerce son goût d'artiste, dans le respect de ce qu'elle fut jadis. Il en compose le jardin en veillant à la conservation du caractère campagnard des lieux. Contrairement à certains citadins qui introduisent en zone rurale le petit square où ils ont, en ville, rêvé de nature, Pierre Cazaux réalise avec son épouse un espace dont on pourrait penser qu'il s'est meublé tout seul des végétaux qui y prospèrent harmonieusement.
Cependant, le temps approche où il pourra disposer pleinement de ses journées pour jouir d'une vraie liberté artistique. En 1985, il aborde avec bonheur cette nouvelle période de sa vie ; désormais, il peut non seulement accomplir un projet longuement préparé, mais aller à la découverte de sites qu'il n'avait jusque là pu étudier. Ce qui lui permet de prendre part à de nombreuses expositions de groupe où les organisateurs se félicitent de la présence de ses gouaches.
Il y a un aspect de l'oeuvre de Pierre Cazaux qui n'échappe pas aux connaisseurs : la continuité de la facture ; c'est-à-dire la fidélité au métier et la permanence de l'écriture. A la façon d'un écrivain qui sans modifier son style est capable de dépeindre les situations les plus différentes, de transmettre les sentiments les plus variés, il a la maîtrise absolue des moyens graphiques et picturaux avec lesquels il s'exprime et il s'y tient. Ce qui n'exclut pas la fantaisie mais élimine les coups de folie ou les risques d'extravagance. Sans qu'il y ait de parenté notable entre lui et un autre Bordelais de cinquante ans son aîné Albert Marquet, ils présentent l'un et l'autre cette qualité d'avoir un style personnel qui leur permet de faire vibrer sans excès une sensibilité délicate aux effets de la lumière parmi les volumes et dans des espaces où l'oeil voyage.
Quelques articles de presse :
L'action Républicaine 19-02-1991
l'Echo 9-06-2000
07-96
Paris Normandie 5-8-1997
La république du Centre 28-11-1997
La république du Centre 19-8-1997
Salon Régional de la vallée de l'Eure 20-10-1991
L'Echo 16-08-1999 Exposition à l'hotel de ville
La République du centre 23-08-1999
L'Echo 24-8-1999
L'Echo 18-08-1999
L'Echo 9-5-2002
L'action Républicaine 12-2-1991
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