En
ce qui concerne notre acheminement en avion depuis Madrid, rien ne
nous aura été épargné. Nous étions
pourtant partis avec de la marge, vers les 8 heures et demie, mais
des travaux et la circulation nous
avaient un peu ralentis entre Saint Sébastien et Vitoria. Arrivés à
l'aéroport de Barajas, nous sommes perplexes :
il
y a un nouveau terminal T4 mais la signalétique n'indique pas
s'il dessert des destinations privilégiées. Nous optons
pour l'ancien aéroport, nous nous garons,
demandons des nouvelles de notre compagnie Atlas Blue - inconnue au
bataillon - et
de notre vol qui ne figure sur aucun des panneaux d'affichage ! Ici,
ils n'aiment pas les compagnies low-cost, pourtant nous voyons le guichet
d'Easy Jet qui trône dans l'entrée, mystère...
Evidemment,
c'était à l'autre terminal qu'il fallait nous rendre. Nous rechargeons
les
bagages dans la voiture et plongeons en direction du T4 à travers
un entrelac de voies rapides qui nous amène à un départ d'autoroute
:
nous sommes obligés de payer pour faire 500 mètres et
accéder au T4 ! Là, nous parcourons des kilomètres de couloirs pour
enregistrer les bagages et l'on nous annonce qu'il faut prendre le
train (une sorte d'Orly-Val automatique) pour gagner la zone d'envol. Fort
heureusement, le vol a été retardé d'une heure (soit-disant une erreur
sur les billets due au passage à l'heure d'hiver au cours de
cette nuit du 28 octobre), parce que sinon nous l'aurions raté, c'est
sûr, mais finalement, l'avion part avec une demi-heure d'avance par
rapport au nouvel horaire annoncé, enfin, on s'en moque, nous sommes
assis dans l'avion, mais ce n'est tout de même pas banal !
A
Marrakech, nous descendons directement sur le tarmac pour marcher jusqu'au
très joli aéroport dans les ocres-rose
garni de plantes à l'extérieur. Après le dédale
de Madrid, c'est l'administration kafkaïenne marocaine : nous
attendons une heure entière
au contrôle des passeports sans avancer d'un centimètre, nous
demandant ce qui se passe : notre tour enfin arrivé, nous voyons
que le préposé recopie
avec
trois doigts sur son clavier tous les passeports un à un, quelle
patience ! Nous croyons ne jamais pouvoir entrer dans le pays.
Enfin,
il nous laisse passer et après avoir récupéré nos
bagages, nous avons la joie de trouver Hassan, un panneau "Rando-Berbère" à la
main, en train de nous
attendre
placidement
-
il a l'habitude
des tracasseries marocaines -.
La circulation marocaine nous affole,
autant sur la route (pas très longue) qui relie l'aéroport à la ville
que dans Marrakech proprement dit. C'est le foutoir ! Ce qui est étonnant,
c'est que personne ne s'énerve, les conducteurs les plus rapides klaxonnent
un peu et zigzaguent avec virtuosité entre cyclistes, mobylettes
lourdement chargées avec des marchandises ou deux ou trois personnes
serrées comme des sardines, triporteurs, charrettes à bras ou tirées
par des ânes (ou des mules), petits taxis jaunes, camions, bus, voitures
en panne poussées par leur propriétaire... et
piétons archi cool en plein milieu qui préfèrent la chaussée au trottoir
!!! Rien que pour traverser l'Avenue
El Mouahidine qui sépare notre hôtel du jardin public qui mène à la
place Jemaa El Fna, nous avons l'impression de risquer mille fois notre
vie !
Nous avons même vu un handicapé en fauteuil roulant circuler
là-dedans...
Nous avons la surprise d'arriver dans
un bel hôtel colonial aux proportions imposantes - Le Foucauld
- : zelliges, stuc sculpté, divans et tapis suspendus aux murs, un peu vieillot mais
bien supérieur aux frustes hébergements
que nous avions connus à Londres, Dublin et Rome - ici, c'est le grand
luxe pour un prix modique -. J'avais cherché à réserver par
Internet un riad que
l'on m'avait indiqué, mais, ne recevant pas de réponse, j'avais dû
téléphoner deux fois (avec un correspondant super-mou et lymphatique
au bout du fil) pour finalement apprendre - par mail - qu'il ne
pouvait
pas
nous
héberger
et nous
redirigeait
vers
un autre
riad qui ne m'a jamais répondu. Grâce
à Hassan, toutes les difficultés ont été aplanies, dans le prix qu'il
nous proposait étaient compris
l'acheminement de l'aéroport à un hôtel réservé par lui, le transfert
de l'hôtel à
la montagne et le circuit de randonnée avec gîtes, hammams et muletiers
et cuisinier - il aurait même pu nous faire une visite guidée de Marrakech
si nous avions voulu - !
Nous
retrouvons ce même hôtel à notre retour du circuit et visitons Marrakech
à pied - et en calèche ! -
où nous découvrons les souks : dur-dur, le soir de notre retour du
circuit où nous étions au calme en pleine nature, nous avons un sacré
choc. Il faut dire qu'il y a eu la canicule dès l'aube, il faisait
trop chaud pendant le pique-nique et notre retour en minibus, et nous
avons voulu redémarrer trop vite après une petite sieste et une bonne
douche. Car les souks, c'est à voir pour ne plus jamais y retourner
!
Des
commerces partout (moi qui ne supporte pas),
une foule très dense (idem) traversée de mobylettes bruyantes et nauséabondes,
de motos, de vélos, de charrettes à bras ou tirées par des mules et
même des voitures dans des ruelles super-étroites, c'est dément, surtout
qu'ils arrivent à fond les manettes, sans freiner, juste un appel pour
que les gens s'écartent ! Sans parler
des odeurs,
de visions d'horreur du genre poulets vivants découpés sous nos yeux
avec le volailler qui patauge
dans les entrailles, de poissons étalés
sur des moquettes synthétiques sans glace ni fraîcheur, de cervelles
géantes sanguinolantes déposées sur le comptoir, de mendiantes étalées
par terre avec ou sans gosse, d'éclopés divers et variés, nous sommes
à la Cour des Miracles ! Trop, c'est trop ! Seul aspect positif, la
population est très accueillante, nous ne sommes pas harcelés par des
vendeurs ou des quémandeurs, simplement hélés, mais sans insistance,
et pas par tous. Quand nous n'en pouvons plus, on nous renseigne volontiers
pour nous indiquer la direction de l'hôtel.
De temps en temps, nous échappons à la
cohue et devinons qu'une porte luxueuse doit cacher un riad (jardin
en marocain, et par extension maison bourgeoise transformée
en hôtel). Nous longeons une école dans une jolie rue, rencontrons
un vendeur d'huile d'argane sympathique qui nous repère comme étant des marcheurs
et nous montre sur le petit écran de son ordinateur dans sa boutique le film
qu'il a réalisé sur son ascension du Toubkal.
Nous profitons de notre journée de libre pour visiter le Musée Dar Si Saïd. Il s'y trouve un jardin-patio planté d'arbres fleuris magnifiques peuplés d'oiseaux innombrables qui pépient et volètent en tous sens. Nous restons un long moment sous le charme, avant de continuer la visite de ses salles somptueuses ornées de zelliges, stuc sculpté et peint et plafonds de bois peint (sans parler des collections très intéressantes qui sont exposées). Puis nous nous dirigeons vers le tout aussi somptueux palais de la Bahia avant de conclure avec les jardins de Jacques Majorelle.
Pierre et Rose, Xavier, Max, Michèle, Julien et Jérémy, Richard et Anna, Cathy, Jean-Louis et Jonathan | Maroc
2007 |
28 octobre au 3 novembre 2007 |