Juchés
sur une toupie-bolide, nous nous livrons à une course-poursuite
effrénée.
La Terre tourne sur elle-même à la vitesse de 1 674 km/h
(à l'équateur),
elle orbite autour du Soleil à 107 000 km/h. Celui-ci, au bout
d'un bras de la Voie Lactée, gravite à 965
000 km/h autour du trou noir situé au centre de notre galaxie-spirale
qui, dans le même temps, se propulse encore plus vite au sein
de son amas
galactique
! Le génial Démocrite d'Abdère décrivait
déjà au Ve siècle avant notre
ère cet univers étrange aux atomes tourbillonnant dans
un vide qui n'est pas le néant, mais une partie du tout. Nous
ne sommes pas sur une planète inerte, comme le sont aujourd'hui
la Lune ou Mars. Le mouvement initial d'accrétion en
tourbillon qui a présidé à la
formation de la Terre se poursuit dans son coeur de fer dont la température
de fusion est entretenue
par la
désintégration d'éléments radioactifs comme
le potassium, l'uranium et le thorium. Elle n'a de
cesse d'évacuer la chaleur infernale
qui règne en son sein,
la propageant à travers ses différentes couches. L'avant-dernière
est ainsi constamment maintenue sous l'aspect d'un tapis
roulant visqueux sur lequel glissent les plaques tectoniques qui
supportent nos continents. En outre, la giration du noyau de
fer liquide autour de la graine de fer déjà solidifiée
par le refroidissement du centre de la Terre se traduit par un effet
dynamo : elle engendre
autour de la planète un champ magnétique, principalement
bipolaire, qui constitue un bouclier protecteur
contre le flux permanent d'énergie envoyé dans toutes
les directions par notre astre
bien-aimé, le Soleil. - Photo : Fossile
de l'Archaeopteryx. -
En
quoi ces phénomènes astronomiques influent-ils sur la
vie terrestre ? Ont-ils une répercussion sur nos comportements
? C'est ce que nous allons voir en examinant les facteurs qui régissent
la migration des oiseaux. La fin du Permien, il y a 251 millions d'années
(MA), avait été marquée
par la plus grande des cinq extinctions de masse survenues sur la Terre
: 75 % des espèces de la terre ferme et 96 % des espèces
marines avaient disparu. Elle se serait produite en raison de l'asphyxie
de l'océan Panthalassa, d'un volcanisme majeur et de chutes
météoritiques. Tous les continents étaient alors
réunis en un seul, la Pangée, qui s'étendait d'un
pôle à l'autre. Selon l'adage "à quelque chose
malheur est bon", cet ordre par le vide permit à la vie
de se développer dans
de nouvelles directions et bénéficia aux dinosaures,
qui se diversifièrent dans
tous
les milieux,
y compris
les airs. - Photo : Fossile du Masillaraptor.
-
Protoavis,
qui remonte à 225 MA, au Trias Supérieur, présentait
déjà des
caractéristiques
d’oiseau
moderne, mais il était dépourvu de plumes. L'Archaeopteryx,
150 MA, du
Jurassique,
appartenait à une branche distincte
de
celle des oiseaux actuels, dont il n'existe plus de descendants.
Contrairement à ce que l'on pourrait croire, les plumes semblent être
apparues indépendamment
et n'étaient pas un
indice caractéristique
des seuls
dinosaures volants : elles pouvaient aussi bien faciliter la régulation
thermique que charmer lors des parades nuptiales. Pendant tout le Mésozoïque,
de 251 à 65 MA, la Pangée commença
à se disloquer en divers endroits. En effet, cet énorme
continent
était semblable à un couvercle de cocotte-minute sans
soupape, et la chaleur
interne de notre planète avait toutes les difficultés
du monde à
se dissiper. Le magma brûlant s'amassa au-dessous, soulevant
la croûte
terrestre qui se fendilla, et la lave finit par s'infiltrer dans
les interstices, jaillissant en un volcanisme dévastateur.
Par
ailleurs, un malheur n'arrivant jamais seul, une ou plusieurs
météorites
percutèrent la Terre en cette fin de Crétacé calamiteuse.
Ces événements eurent
raison de la suprématie
des dinosaures, mais les oiseaux survécurent.
-
Illustration : Peinture rupestre des Aborigènes d'Australie
: Genyornis,
oiseaux de la taille d'une autruche, dont la disparition concorde
avec l'arrivée des humains sur ce continent il y a 40 ou 50
000 ans. -
Ils se mirent à occuper les niches laissées vacantes, certains abandonnant le vol et tendant au gigantisme, mais ces sortes de grosses autruches se firent bientôt supplanter par les mammifères un peu partout sur la Terre et beaucoup de ces espèces d'oiseaux disparurent. Le Cénozoïque (de -65 MA à aujourd'hui) est une période de refroidissement global. Après la création du passage de Drake (entre la Terre de Feu à l'extrémité de l'Amérique du Sud et l'Antarctique) et le détachement de l'Australie de l'Antarctique durant l'Oligocène, le climat se refroidit sensiblement, le courant circumpolaire antarctique se met en place, remontant les eaux froides profondes de l'Antarctique en surface. Des conditions plus chaudes prévalent durant le Miocène. Quand l'Amérique du Sud est rattachée à l'Amérique du Nord par l'Isthme de Panamá, l'Arctique est refroidi par le renforcement du courant de Humboldt dans le Pacifique et du Gulf Stream dans l'Atlantique Nord.
Une
des plus anciennes représentations d'oiseaux migrateurs a été peinte
il y a 4500 ans sur le mur du Mastaba de la tombe de Nefermaat en Egypte,
au Sud du Caire. La fresque, appelée «Les oies de Meidum»,
montre trois espèces d'oies migratrices, dont deux ne se trouvent
plus en Égypte, mais fréquentaient les champs
de la vallée
du Nil en ces temps reculés. Ces
voyages au long cours ont nécessité
l'acquisition de facultés particulières,
de compas (boussoles) biologiques internes : "il s’agit
de mécanismes plus
ou moins souples permettant aux animaux de s'orienter et se déplacer
le long de parcours prédéterminés
en utilisant des référentiels
externes dont l’information est traitée au niveau neurophysiologique". Jean
Dorst estime qu'ils sont ainsi aptes à synthétiser
des informations données
par trois catégories de repères, astronomiques, atmosphériques
et géomagnétiques. - Illustration
: Reproduction sur papyrus de la fresque "Les oies de Meidum".
-
Les
premiers récits de concentrations d'oiseaux dans certains lieux
indiquent que les oiseaux migrateurs ont tendance à utiliser
les mêmes routes chaque année, avec une répartition
géographique qui peut être relativement étroite.
Bien que certaines de ces voies migratoires puissent être assez
larges du point de vue d’une espèce, grâce au baguage
et à d'autres recherches, on a appris qu’individuellement
les oiseaux utilisent les mêmes itinéraires et lieux de
repos, année après année. Comment font-ils pour
s'orienter et naviguer avec autant de
précision ? Plusieurs expériences
ont été menées
pour démêler l'écheveau de leurs dons multiples.
La première constatation, c'est
que de nombreux oiseaux peuvent retrouver leur gîte après
avoir été déplacés
loin de tout repère connu.
C'est l'exemple typique des pigeons voyageurs. Les plus grandes performances
ont été notées sur des oiseaux marins : un Albatros de
Laysan
ne mit ainsi que 32 jours pour retrouver son nid de l'île de Midway dans
le Pacifique, alors qu'il avait été lâché dans les
Philippines ! Un oiseau espagnol a été déplacé dans
le Nord de l'Europe puis relâché.
Il s'est aussitôt envolé vers le Sud jusqu'à ce
que le mouvement et la hauteur du soleil correspondent à ce
qu'il avait mémorisé sur son territoire : il a effectué une
correction de sa latitude. Inversement, des Puffins des Anglais
déplacés à l'Est
de l'Amérique
du Nord sont revenus dans leur colonie de nidification au Pays de Galles
en ayant parcouru près de 5000 km en 12 jours : ils ont effectué
une correction en longitude. Thorsten
Ritz a exposé douze rouges-gorges à des champs
magnétiques artificiels changeants et observé l’orientation
choisie par ces oiseaux. Il
a déduit de leur comportement
que leurs yeux devaient être le siège
de réactions
photochimiques magnétiquement sensitives. La
magnétite
des becs pourrait pour sa part jouer un rôle dans la détection
de la puissance mais non de la direction du champ magnétique.
Pour avoir une idée de leur sensibilité, il faut savoir
que le champ magnétique
terrestre est évalué à 47
micro teslas (µT)
au centre de la France, alors que l’imagerie par résonnance
magnétique
(IRM) utilise des appareils émettant des champs magnétiques
entre 1,5 T et 3 T dans le domaine du diagnostic médical. -
Photo : Migration d'étourneaux sansonnet (Algérie).
-
Le département d'éthologie de l'université de Genève a mis en ligne un cours remarquable expliquant les liens entre les facultés d'orientation des oiseaux et les phénomènes astronomiques. Au cours de mes recherches documentaires, j'ai cependant remarqué que l'on ignore encore beaucoup de choses sur le comportement migratoire, et même si les oiseaux sont davantage observés que des poissons, batraciens ou autres papillons, les études qui ont été faites se sont concentrées sur quelques espèces faciles à manipuler, et les résultats de ces expériences ont été généralisés à l'ensemble des oiseaux migrateurs. Sans entrer dans tous les détails, je vais simplement tracer ici les grandes lignes relatives à ce vaste sujet.
Tout
d'abord, si les oiseaux migrent, c'est parce que, sur Terre, le climat
en un lieu donné n'est
pas identique toute l'année, exception faite de la zone équatoriale
où le temps est
constamment chaud et humide. Cette variation climatique a pour
corollaire la variation et la raréfaction périodique
des ressources alimentaires. Quelle en est
la cause ? Comme je le rappelais plus haut, notre planète
tourne sur elle-même autour d'un axe de rotation en un jour,
et ce faisant, effectue une révolution autour du Soleil
en un an.
Si
l'axe était
perpendiculaire à la
direction Terre-Soleil (c'est à dire au plan de l'écliptique),
comme c'est le cas pour Jupiter, le climat varierait
simplement en
fonction de la latitude (la distance entre l'équateur et
un des pôles),
mais
il
resterait
identique en un point donné toute l'année. Le facteur
responsable des saisons, c'est l'inclinaison de cet axe, d'un angle
de 23°27' par rapport à la perpendiculaire à l'écliptique,
et le maintien de l'orientation de l'axe vers un point
du ciel actuellement
proche de l'étoile
polaire. Par conséquent,
les parties de la Terre qui ont le plus d'ensoleillement à un
moment de l'année deviennent celles qui
en ont le moins six mois plus tard. - Illustration :
Plan de l'écliptique. -
Les
dernières grandes perturbations climatiques qu'ont dû affronter
les oiseaux durant ces deux derniers millions d'années se sont
manifestées par des alternances de glaciations et de redoux.
La principale cause en
est la variation de l'obliquité de
l'axe des pôles
qui oscille entre 22 et 25° tous
les 41 000 ans environ. Lorsque l'inclinaison de l'axe de la Terre
est maximale, les rayons du soleil peinent à atteindre les hautes
latitudes en hiver et inversement en été : les étés
sont chauds et les hivers rigoureux, ce qui correspond aux climats
interglaciaires avec peu de glaces aux hautes latitudes sur les continents.
Inversement, une diminution d'inclinaison correspond à des étés
moins chauds et à des hivers moins froids, configuration qui
cependant permet le développement des calottes glaciaires continentales.
Ainsi, les populations d'oiseaux qui vivent
actuellement en Europe tout ou partie de l'année ont dû se
réfugier plus au Sud à chaque glaciation du Quaternaire
(Cénozoïque) et elles recolonisent actuellement les terres
septentrionales depuis une douzaine de milliers d'années. Certaines
espèces ont réussi à s'adapter pour y demeurer
de façon permanente,
d'autres migrent deux fois par an, nichant au Nord et retournant au
Sud une moitié de l'année. - Schéma :
Variations de l'obliquité de la Terre. -
Il
faut bien prendre conscience que quasiment tous les êtres
vivants (unicellulaires, champignons, algues, plantes, animaux
-y compris les humains-) enregistrent les variations d'ensoleillement
diurnes et saisonnières au
moyen
de
molécules photoréceptrices qui rythment leurs activités
: c'est ce que l'on appelle le photopériodisme.
La lumière est donc captée, puis elle est
traitée, exploitée. C'est là qu'entre en scène
(pour nombre d'animaux) la glande
pinéale, qui eut son heure de gloire
au XVIIe siècle, car le philosophe, mathématicien et physicien
René Descartes y situait le point de contact entre l'âme
et le corps.
Au
cours du XXe s., les biologistes ont
remarqué, en procédant à son anatomie et à l'embryologie
comparée,
que certains de ses neurones
ont la même origine que les photorécepteurs de la rétine
des yeux. Ils en ont déduit qu'au tout début de l'évolution,
cet organe captait directement la lumière extérieure
(un troisième oeil ?), une faculté que
les oiseaux, les reptiles et les poissons ont conservée, grâce à son
emplacement dans leur cerveau juste sous la surface du crâne.
- Schéma : Rôle de la glande pinéale selon Descartes.
- Photo : Vautour fauve en train de couver son oeuf. -
La glande pinéale ne capte pas d'image (celle-ci est relayée essentiellement par les cônes et les bâtonnets des yeux), mais elle mesure l’intensité lumineuse qui est transmise notamment par une protéine photosensible, la mélanopsine. Elle induit la sécrétion nocturne de la mélatonine, une hormone qui véhicule un double message. D'une part, elle contribue à la synchronisation des rythmes biologiques par une interaction avec l'horloge interne des individus. D'autre part, elle régule le déclenchement des fonctions saisonnières en informant l'organisme des variations de la longueur du jour : c'est l'hormone « donneuse de temps ». Elle joue ainsi un rôle important par l'orchestration d'une cascade de processus hormonaux chez les espèces dont la reproduction, saisonnière, est influencée par la lumière.
L'oiseau
se prépare donc à la migration, mais comment sait-il
dans quelle direction partir, comment s'orienter en cours de route
et reconnaître sa destination ? La direction à prendre
peut être
inscrite dans les
gènes de certaines espèces d'oiseaux, puisque des juvéniles,
n'ayant jamais migré,
la connaissent. Leur temps de vol peut également
être
prédéterminé.
Mais
une direction se prend à partir de repères : les
deux tiers des migrations s'effectuant de nuit, quels sont-ils ?
Comme
la Terre effectue un mouvement de toupie en tournant sur elle-même,
l'axe des pôles
décrit un cône autour de la perpendiculaire
au plan de l'écliptique selon un
cycle principal de 23 000 ans et un cycle mineur de 19 000 ans : c'est
la précession des équinoxes.
L'oiseau n'a pu mémoriser l'emplacement d'une étoile
spécifique
occupant le pôle céleste à un moment donné du
passé, car cette information
serait
devenue obsolète en quelques générations : par
contre, des expériences ont montré qu'un juvénile
sait repérer
avant de partir en migration le point autour duquel tournent les étoiles,
en mémorisant
la disposition relative de quelques unes d'entre elles. Mais ce système
a des limites. Les étoiles
doivent être visibles (migration nocturne, ciel clair) et il
faut aussi que les configurations apprises restent perceptibles sur
tout
le trajet
! Or, un migrateur qui descend loin en latitude, éventuellement
au-delà
de l’équateur,
verra peu à peu disparaître sous l’horizon les constellations
apprises. Il paraît donc clair que d’autres repères
viennent épauler celui-ci. - Photo :
Rotation circumpolaire visualisée grâce à un long
temps de pose de l'appareil photo. - Schéma : Champ magnétique terrestre.
-
Tout
se passe comme si les oiseaux possédaient une boussole interne,
plus perfectionnée que la nôtre, pour s'orienter grâce
au champ magnétique terrestre. Les lignes de champ sont inclinées
(et leur inclinaison varie assez régulièrement) partout
sur Terre, sauf près de l'équateur où elles sont
horizontales, et aux pôles magnétiques, où elles
sont verticales. Le champ augmente en intensité à mesure
que l'on approche des pôles et sa déclinaison (l'angle
que fait la ligne de champ avec le Nord géographique) varie
d'une manière plus difficile à décrire. Qui plus
est, ces paramètres subissent des variations diurnes et sur
de plus grandes durées. L'oiseau ne perçoit
pas la polarité du
champ (il ne peut pas distinguer le Nord du Sud), mais il distingue
la
direction "vers
le pôle" de
la direction "vers l'équateur", grâce à l'inclinaison
des lignes de champ. - Schéma : Inclinaison du
champ magnétique terrestre. -
Des particules de magnétite ont été trouvées
dans
la tête des oiseaux, en particulier dans la zone ethmoïde (la partie
avant du crâne, près des orbites et du nez) et dans le bec. Elles
constituent un
détecteur
de magnétisme extrêmement sensible.
Par ailleurs, des expériences ont fait ressortir que la perception du
champ magnétique terrestre repose sur le système
visuel.
La réponse à la
lumière
au niveau des cônes de la rétine serait modulée
par la manière dont ils sont traversés par les lignes de
champ magnétique et notamment de l'inclinaison de celles-ci.
Les photorécepteurs exposés à une lumière blanche fourniraient une "signature" magnétique "le
long" de la rétine (puisque
ils sont situés sur sa courbe),
et cette signature dépendrait de l'orientation de l'oiseau dans
le champ magnétique. Au fond de l'oeil, sur l'image
visuelle viendrait se superposer une autre image, qui permettrait de décoder
la direction.
Les
oiseaux utilisent en majorité le soleil dans
leurs déplacements,
mais pas directement, puisque l'orientation
a lieu dans le plan horizontal.
Pour aller au sud à midi (solaire), un oiseau ne va pas vers le
soleil (dans le ciel), mais vers la projection verticale du soleil sur
l'horizon.
Ainsi, bien que la course apparente du soleil autour de la terre soit
de 360° par 24 heures, soit 15°/h, sa projection
se déplace avec une vitesse qui varie selon la latitude, la saison
et l'heure du jour. Pour pouvoir utiliser le soleil comme une boussole, l'oiseau
devra effectuer une correction en fonction de l'heure qu'il est (évaluation
de l'azimut solaire - noté 'a' sur le schéma ci-contre). Comment
l'oiseau fait-il pour comparer les directions du soleil à différents
moments? En fait, les données empiriques montrent que l'oiseau "lit" la
position azimutale du soleil dans un cadre de référence qui
lui est fourni par la boussole magnétique. En raison
de la variabilité du mouvement azimutal (saison, latitude,
heure...), il est probable que le lien heure/azimut (calibrage de la
boussole solaire) est appris avant la première
migration, soit moins de 3 mois après l'éclosion.
Les
oiseaux élaboreraient donc une sorte de carte mentale qui intègre certains
éléments du paysage et leurs relations spatiales
(c'est à dire leur emplacement les uns par rapport aux autres) lors
des premières explorations aux environs du nid. Elle comprend
éventuellement des repères visuels lointains (montagnes), des odeurs,
ainsi que la variation locale de l'inclinaison du champ magnétique
en fonction du lieu qui pourra être extrapolée à des
distances plus grandes. Toutefois, la question de la nature exacte
des coordonnées (inclinaison magnétique? déclinaison
magnétique? intensité magnétique? autre chose?)
reste ouverte. Chez des zostérops
(passereaux) soumis à une
pulsation démagnétisante agissant sur la magnétite,
les adultes sont déviés, mais pas les juvéniles.
- Photo : Vautour fauve couvant. -
Qu'est-ce
qui les différencie ? Les migrateurs
juvéniles qui se rendent vers des
quartiers d'hiver qui leur sont encore inconnus se basent uniquement sur
un programme migratoire
inné qui leur donne le cap à prendre (direction uniquement).
Par contre, les adultes ont déjà passé un certain
temps dans les quartiers d'hiver et incorporé dans leur système
d'orientation des informations apprises durant les migrations.
Donc la déflection des zostérops adultes (mais pas des juvéniles)
ne peut s'expliquer que par un effet de la pulsation magnétique
non sur le compas, mais sur la composante magnétique de la carte
navigationnelle. Ce n'est pas une erreur en direction, c'est une erreur
en position estimée!
On peut donc supposer que si la boussole magnétique repose sur des
mécanismes chimiques liés à la lumière, la
magnétite de la zone ethmoïde, elle, est responsable de la
partie magnétique du sens cartographique. Les propriétés
théoriques de réponse de la magnétite (réponse
plus fine que celle de la boussole chimique) sont compatibles avec ce qu'on
sait de la précision cartographique des oiseaux. - Photo :
Magnétite, Bolivie. -
Magnétite de l'oiseau : "Chaque cristal, de 40 à 100nm de longueur, possède un domaine magnétique unique, soit un domaine de Weiss unique avec des moments alignés suivant une même direction, donc une véritable boussole. La polarité d’un cristal à monodomaine déterminerait la direction de croissance du cristal et la polarité des nouveaux cristaux adjacents."
Le pic d'activité migratrice de nombreuses espèces est observé juste après le coucher du soleil, jusque 0h-1h du matin, suivi d'une diminution au cours de la nuit puis d'une reprise au lever du soleil (pour les migrateurs diurnes). La pollution lumineuse des villes peut donc perturber des oiseaux qui se heurtent aux grands immeubles et superstructures lors de leurs déplacements. Inversement, l'étourneau sansonnet a su s'adapter, bénéficiant de la bulle de chaleur urbaine. Il se sédentarise et devient invasif. Toutefois, réuni en colonies de très nombreux individus dans des dortoirs, la nuit, son sommeil est fortement perturbé, il est plus actif, plus nerveux, changeant de perchoir lorsqu'il est dérangé, il fiente, chante et crie davantage. C'est peut-être un de ces dortoirs que j'ai remarqué dernièrement, près de la gare de Florence en Italie : un bruit lancinant et suraigu dominait celui de la circulation automobile pourtant très dense. Levant les yeux, j'ai vu un grand nombre d'oiseaux qui ne cessaient de s'agiter et de se déplacer d'un rameau à l'autre sur trois grands conifères bordant l'église de Santa Maria Novella. J'avais observé un phénomène identique il y a une vingtaine d'années sur la place principale du centre historique de la ville de Tolède dont les arbres étaient emplis d'oiseaux excessivement bruyants et agités le soir.
J'ai
cherché des informations sur la migration des vautours
fauves car nous leur rendons justement
visite aux Peñas d'Itsusi pour notre première sortie de groupe
naturaliste nouvellement reconstitué. Malgré les froidures hivernales,
ils sont en pleine période de
préparation des nids, d'accouplement et de couvaison. Je n'ai
cependant pas trouvé de données précises à leur
sujet, bien qu'un certain nombre d'individus soient suivis de près
pour contrôler la réussite de leur
réimplantation dans des sites où l'espèce avait
disparu, suite aux persécutions dont ils ont fait l'objet. Les
adultes sont sédentaires.
Seuls les juvéniles et
les immatures migrent,
à partir
de l'automne, car la maturité sexuelle
des vautours est assez tardive (vers 4-5 ans chez le Vautour fauve),
d'où une
longue période d'errance. On les retrouve notamment dans les
pays d’Afrique
du Nord comme le Sénégal, le Maroc, le Mali, le Tchad
et probablement le Niger. En Afrique de l'Ouest, ces Vautours fauves
rentrent en contact avec des espèces locales comme le Vautour
de Rüppell, voire le Vautour africain
: certains de ces oiseaux les accompagnent lors de leur retour
en Espagne à la fin de l'hiver, ce qui explique certainement
les observations croissantes de Vautour de Rüppell dans ce pays
voisin. -
Photo : Vautour fauve : Epuisés durant la migration dans le désert
(photo d’Yves Thonnerieux) -
Étant d'excellents voiliers, il leur est facile de parcourir de longues distances. Un vautour non nicheur peut facilement parcourir 100 à 400 kms par jour, et un individu en bonne santé ne commence à souffrir qu’après deux ou trois semaines de jeûne. Ainsi, même sans avoir trouvé de quoi manger, un oiseau peut faire un voyage de plusieurs milliers de kilomètres et revenir à sa colonie d’origine. A leur retour d'Afrique, ces jeunes oiseaux se dispersent sans doute dans toutes les directions, mais leur présence n'attire l'attention que dans les régions où elle est insolite comme le nord de l'Europe. Au XVIIIe siècle, le Vautour fauve nichait encore au sud de l'Allemagne, et plus haut encore aux XIIIe et XIVe siècles (à la latitude du Luxembourg). Au printemps, la présence de groupes de vautours est ainsi de plus en plus souvent remarquée au Nord et à l'Est de la France, en Belgique, en Allemagne et aux Pays-Bas.
Inversement,
un vautour né dans les
Grands Causses a fait un aller-retour jusqu'aux confins de la Grèce
et de la Bulgarie, et un autre né en Croatie y est retourné après
plus d’un an d’absence pendant lequel il a visité Israël,
les Alpes françaises et le Massif central. Chez
les vautours espagnols et français, on observe ainsi des déplacements
printaniers et estivaux, d'avril à septembre
(et en particulier en mai et juin), orientés vers le nord et le
nord-est, des mouvements orientés vers le sud-ouest pouvant être
assimilés à une
migration d'automne. Ces déplacements permettent aux vautours de
profiter de toutes les ressources alimentaires disponibles et de préserver
celles des territoires de nidification. Des échanges entre colonies
ont été mis
en évidence par le baguage des individus, notamment des jeunes au
nid. Des mouvements permanents sont ainsi constatés entre la France,
l’Espagne,
l’Italie, la Croatie, la Grèce et jusqu’en Israël. -
Diagramme : Distances de migration depuis la mer de Wadden (source Engelmoer
2008). -
Lors
de nos balades pyrénéennes,
nous nous sommes toujours demandés comment
les vautours fauves faisaient pour trouver les ascendances et courants
thermiques nécessaires à leur déplacement en vol à voile.
Le soleil est, là encore, mis à contribution de deux
manières. Le matin, il chauffe
le sol qui emmagasine la chaleur et la restitue dans
l'air de façon différenciée en fonction de sa
nature : un pierrier, des rochers, un village seront des endroits privilégiés
au-dessus desquels l'air s'échauffe
plus vite et s'élève. Les vautours les repèrent,
prennent ainsi de l’altitude
(plusieurs centaines de mètres) en spirale sans
battre des ailes et donc sans se fatiguer. Ensuite, ils se laissent glisser,
toujours en planant,
perdent petit à petit de la hauteur jusqu’à la prochaine
ascendance où ils remontent à nouveau.
Si le mauvais temps les surprend, ils sont obligés de faire une halte.
Les rapaces peuvent ainsi parcourir 300 à 400 km par jour sans grands
efforts.
Cette technique a un inconvénient : la migration doit se faire surtout
au-dessus des terres, car il
n’y a pas d’ascendances thermiques au-dessus des mers et océans.
Les migrateurs sélectionnent l’altitude de vol pour laquelle le
vent est le plus favorable. Une trentaine de cygnes chanteurs suivis au radar à partir
de l'Ecosse ont pu gagner l'Islande à une vitesse moyenne de
180 km/h : ils volaient au coeur d'un jet stream à plus de 8000 m d'altitude
! Les plus hautes altitudes atteintes par un oiseau furent enregistrées à la suite d'une collision entre un avion et un vautour de Rüppel dans le ciel africain. L'accident eut lieu à 11 300 mètres. L'avion perdit un moteur ; le vautour perdit la vie.
Le deuxième facteur relatif au soleil est la polarisation de la lumière. Des expériences menées avec des Bruants des prés en Alaska ont montré qu'ils utilisent la lumière polarisée du lever et du coucher du soleil pour recalibrer périodiquement leur compas magnétique. Plaçant des filtres de lumière polarisée au-dessus de leurs cages pendant une heure au lever ou au coucher du soleil, les chercheurs leur ont fait croire que la lumière venait d'une direction différente. Quand ils ont été relâchés, ils sont partis dans la direction de la lumière polarisée filtrée. En effet, les nuages peuvent cacher le soleil ou les étoiles et des changements de latitude peuvent altérer le champ magnétique, nécessitant un recalibrage. Les rayons de lumière naturelle vibrent dans différentes directions lorsqu'ils se déplacent dans le vide, mais au lever et au coucher du soleil, la lumière traverse une épaisse couche d'aérosols qui la polarisent circulairement. La composante droite est en excès le matin et la composante gauche en excès le soir. - Une carte de la distribution de la polarisation de la lumière dans l'espace interstellaire montre également des structures à grande échelle dans notre galaxie. -
Sur le site du département éthologie de
l'université de Genève, je trouve les explications complémentaires
suivantes sur la nature de la polarisation de la lumière. "En 1949,
Karl von Frisch apprend de deux physiciens que, en raison des propriétés
de réfraction
de l'air, la lumière du ciel bleu est polarisée. La
lumière
est une onde électromagnétique. Contrairement à l'eau,
où les ondes ne se produisent que dans le plan vertical (i.e., un
bateau, lorsque passe la vague, se déplace dans le plan vertical),
les ondes électromagnétiques se produisent dans tous les
plans à la
fois. Cependant, lorsque la lumière est polarisée, certains
plans sont supprimés (la lumière est ainsi, en quelque sorte,
peignée par un filtre polarisant!). La polarisation du ciel est
maximale à 90° du soleil. De plus, l'orientation
du vecteur de polarisation (le sens de "peignage" du filtre)
dépend des positions respectives de l'observateur, du soleil et
du point observé.
Il s'ensuit que la polarisation du ciel permet de savoir où est
le soleil (à 180° près, en raison de la symétrie
du patron de polarisation), même s'il n'est pas visible."
Pour
terminer ce texte inspiré par notre balade aux Peñas d'Itsusi, je précise
que nous nous étions partagé les tâches
pour cette première balade inaugurale du groupe reconstitué à partir
des anciens participants aux sorties naturalistes organisées par Dimitri
Marguerat. Alain, fort d'un diplôme d'accompagnateur de montagne, a
déterminé le trajet. Mag et Jean-Jacques se sont chargés des explications
géologiques, et j'ai donc choisi de parler de la composante astronomie
dans les migrations des oiseaux. Chemin faisant, Alain nous a fait
part de ses connaissances naturalistes et de la façon
dont
il
s'informe
sur
ce
qu'il est possible
de voir le jour de ses sorties, en consultant le site Faune
Aquitaine. Y sont signalées, en cette fin février, les premières
remontées de grues et d'oies. Nous voyons à plusieurs reprises des
vols de pinsons (des
passereaux,
mais pas déterminés avec exactitude), impossibles à photographier tant
ces oiseaux se déplacent rapidement d'un vallon
à l'autre. Il
nous
fait faire une pause devant une mare en nous disant qu'elle contient
des oeufs. Heureusement que l'une d'entre nous ose poser la question
de savoir où ils se trouvent, car je ne les vois pas non plus. En réalité,
comme les masses gélatineuses de dizaines ou centaines d'oeufs ont
déjà été pondues depuis un certain temps, elles ont été salies par
la vase et envahies par des mousses, ce qui les rend méconnaissables.
Il
formule son enquête en posant des devinettes. En quelle période sommes-nous
? En hiver. En quel lieu ? En montagne.
Ce sont des grappes immergées : elles ont été pondues par des amphibiens
anoures (sans queue) plutôt que par des urodèles (salamandres, souvent
vivipares). Les crapauds pondent en chapelets : ce sont donc de futures
grenouilles. Agiles
ou rousses
? Les
premières
vivent en plaine, nous sommes donc en présence d'oeufs de grenouilles
rousses qui ont pondu en janvier chacune de 50 à 25 000 oeufs qui éclosent
peu à peu, en fonction de la température
ambiante, après deux ou trois semaines d'incubation, et donnent naissance
à des têtards
de teinte foncée. Il nous dit
qu'après l'accouplement, le mâle reste enfoncé dans la vase au fond
de la mare,
pour protéger son territoire. Sur ce, deux
grands
chiens
excités
arrivent en galopant, se baignent dans une mare voisine, puis passent
entre nos jambes pour piétiner joyeusement notre site d'observation
en nous éclaboussant copieusement ! Nous sommes horrifiés, mais pas
tant
que
les pauvres
têtards qui s'agitent en tous sens. D'ici deux ou trois mois, là aussi,
cela dépend de la température, ils se métamorphoseront en grenouilles
adultes. En principe, nous indique-t-il, plus les animaux sont petits,
moins ils vivent vieux. La grenouille rousse (7 à 8 cm) vit tout de
même entre 5 et 10 ans. Elle pond ici depuis plusieurs années. Il est
difficile
de
distinguer
entre le mâle et la femelle, celle-ci étant un peu plus grosse et le
premier comportant des callosités nuptiales aux pouces. Elle ne pond
que dans les eaux stagnantes. Si elles viennent à s'évaporer, la
ponte est perdue et les têtards meurent.
Alain nous
signale une
espèce endémique qui vit dans un espace circonscrit à l'ouest pyrénéen,
entre le nord de la province de Huesca
et nos Pyrénées atlantiques, de 800 à 2 100 m d'altitude. C'est
la rana pyrenaica, qui ne mesure pas plus de 5 cm et affectionne
au contraire les eaux vives, bien oxygénées. Comme il fait partie de
l'association Cistude,
il nous signale qu'à chacune des conférences, données notamment au
muséum d'histoire naturelle de Bayonne qui est implanté sur la réserve
naturelle de
la Plaine d'Ansot par le jeune et très compétent Mathieu Berroneau,
celui-ci distribue le
livre auquel il a fortement contribué, qui est également diffusé sur
Internet : Guide des
amphibiens et reptiles d'Aquitaine. Arrivés sur le site spectaculaire
des falaises où nichent les vautours, il dresse sa lunette qui nous
donne l'impression de pouvoir les caresser et nous raconte quelques
scènes auxquelles il a assisté, car il vient régulièrement les observer.
Par exemple, il s'est amusé de voir que les vautours les plus paresseux
vont chiper les herbes et brindilles déjà entassées pour la confection
d'un nid par les plus diligents.
Certains nids sont très élaborés, d'autres franchement négligés. Il a aussi assisté à des accouplements, et quelques uns d'entre nous voient aux jumelles une femelle se soulever et retourner son oeuf pour bien le chauffer régulièrement, avant de se remettre en position de couvaison. Des chèvres, arrivées de Dieu sait où, s'installent commodément sur un piton isolé, tout près de ces rapaces auxquels on fait une réputation d'agresseurs qui ne correspond vraiment pas à leur tempérament ni à leur anatomie. Il nous fait remarquer des fientes qui deviennent verdâtres, signe de leur ancienneté : c'est un site fréquenté depuis un très grand nombre d'années. Il recommande la lecture des deux numéros de la revue La Hulotte consacrés au Vautour fauve : le n° 91 et le n° 93. Après le pique-nique près du joli ruisseau en cascades, loin des vautours nicheurs pour ne pas les déranger plus longtemps que nécessaire, nous faisons une dernière pause devant un conglomérat ou poudingue, où Jean-Jacques et Mag nous expliquent la géologie du massif en s'aidant d'une carte réalisée à partir du site du BRGM. Quelle chance de pouvoir ainsi partager notre passion de la découverte de la nature en échangeant les bribes de connaissance que chacun possède !
Retour d'Alain sur le site le 25 avril 2012
...J'ai décidé hier matin de narguer l'instabilité du
climat pour
faire un tour sur la "falaise aux vautours". En arrivant, peu
après le lever du
jour, au col de Méhatché, j'ai bien vu que je ne serais pas
dérangé par d'autres
randonneurs. Le vent, bien que soufflant du Sud, était fort et glacial.
Mon
camescope, monté sur trépied, porté sur l'épaule,
pour pouvoir réagir à toute
observation, je suis parti sur le GR10. Les pottocks qui m'ont vu passer
ont dû
trouver bizarre cette démarche chaotique et heurtée, tant
j'ai dû subir les
nombreuses et violentes rafales de vent. La "mare aux grenouilles",
non loin de
la borne 83, était bien remplie d'eau mais vide d'occupants. Les
quelques jours
chauds et doux de mars, en asséchant brièvement la flaque,
ont été fatals à ces
petits êtres en devenir qu'étaient les têtards. Une
grande étendue, tout à côté, était
tachée de nombreux narcisses bulbocodium. Une fois installé confortablement
contre un pan de rocher, face à la
petite falaise, j'ai pu
promener ma longue-vue sur les nombreuses vires marquées de longues
traînées
blanchâtres. Et j'ai eu un grand choc! Les cinq ou six nids que j'avais
repérés
il y a quelques semaines étaient vides! Aucun adulte, mais aussi
aucun petit!
Que s'est-il passé durant ces dernières semaines de froid,
vent et pluie pour
que toutes ces pontes échouent? Même la seule ponte de remplacement,
aperçue
près d'un mois après les autres, n'avait rien donné.
J'ai finalement trouvé un
seul nid, beaucoup plus bas et assez bien protégé, occupé par
une mère et son
petit. Celui-ci avait toutes ses plumes commencées mais toutes petites
et
rondes. La boule de plumes brun-marron foncé se serrait contre sa
mère en
sursautant de temps en temps. Au bout d'une heure, vaincu par le froid,
je suis
reparti en sens inverse, et j'ai encore eu l'impression de marcher contre
le
vent. Un couple de bergeronnettes printannières voletait au ras
du sol pour
progresser, suivi par un couple de pinsons du nord et un mâle de
bouvreuil
pivoine. En repartant par le col de Légarré, je me suis arrêté pour
admirer un
quatuor de milans noirs, montant dans une ascendance thermique en compagnie
de
deux vautours...
Cathy, contribution à la balade naturaliste du groupe Dimitri aux Peñas d'Itsusi | Migration et astronomie |
Vendredi 24 février 2012 |