Cathy et Jean-Louis chez Cédric et Loreto
Le jardin d'Eden
27 mai au 13 juin 2013

aguamansa

Cette fin de printemps est bien curieuse. Nous avons quitté la froidure et la pluie du Pays basque pour trouver des conditions similaires à Aguamansa, petit village haut perché, à 1200 mètres d'altitude. Il domine la vallée de la Orotava et se trouve en bordure de la pinède du parc national du Teide à Tenerife. Ces températures douces et humides ont fait apparaître des fleurs à profusion qui étaient absentes l'an passé à la même période. Elles envahissent le chemin de terre qui mène à la maison et freinent bruyamment la voiture par un frottement continu de leurs épaisses touffes bicolores roses et mauves, tendant vers le bleu. - Photo : Un sentier fleuri vers la maison avec vue sur l'océan. -

aguamansaLes châtaigniers aussi sont heureux et arborent une vigoureuse parure verte. L'an dernier à la même époque, le souffle brûlant de la calima venue tout droit du Sahara avait grillé leur feuillage et retardé la production de châtaignes. A leur pied, les ronces prospèrent et font le bonheur des papillons et des chèvres. La propriété a bien changé depuis le mois d'octobre. De nouveaux espaces ont été dégagés sur le terrain qui garde l'empreinte des anciennes terrasses. Les roches volcaniques ont été extirpées des champs et empilées en petits murets périphériques, la terre a été labourée et dans les sillons s'élancent des pieds de maïs tandis que les renflements hébergent deux sortes de pommes de terre, une blanche rapidement et généreusement productrice, mais gourmande en eau, et la "papa bonita", locale, bien acclimatée et sobre, au feuillage plus sombre, plus fourni et plus vigoureux. Sa récolte à plus longue échéance fournit de rares petits tubercules diversement colorés et très goûteux. - Photo : Les papillons (Piéride du chou ?) butinent les fleurs des ronces qui portent aussi les premières mûres encore vertes. -

Comme Cédric débute dans ses activités agricoles, il s'inspire des pratiques de quelques uns de ses voisins, et teste l'association de plantes pour profiter à plein du moindre mètre carré de terrain et permettre aux espèces aux besoins complémentaires de s'aider mutuellement. La pomme de terre est plantée en premier. Une fois que son pied est butté (qu'on a ramené la terre autour de la tige pour le bon développement des tubercules), les grains de maïs sont semés dans les creux où se concentre l'humidité. Tandis qu'ils croissent, la pomme de terre arrive à maturité, le pied fane, les tubercules sont récoltés, et la terre tamisée amoncelée autour des pieds de maïs. Il est alors temps de semer les grains de haricots qui utiliseront tout naturellement les solides tiges du maïs comme tuteurs. Les patates les plus petites sont laissées en place ou extraites pour être conservées et replantées plus tard.

aguamansaToutes ces plantes que nous sommes habitués à consommer nous paraissent autochtones, mais elles n'ont été introduites qu'après la découverte des Amériques par les Européens. Le haricot 'Phaseolus vulgaris' est une légumineuse originaire du sud du Mexique, du Yucatan, des régions chaudes d'Equateur, de Bolivie et du Pérou. Appelé 'ayacotl' en Amérique centrale, il arrive en Europe au 16e siècle. Christophe Colomb découvre le maïs à Cuba en 1492. Il est présent en Amérique depuis toujours. On le trouve du Mexique aux Andes. Les épis de maïs peuvent être jaunes, bleus, rouges, blancs, noirs ou même multicolores. C'est la nourriture de base des Amérindiens, en bouillie ou en galette. Il commence à être cultivé dès 1520 au Liban, en Perse et en Egypte. Les Portugais le sèment ensuite en Afrique. Puis il passe dans les Balkans avant d'arriver en Europe sous l'appellation "blé de Turquie". Il se développe en France principalement dans le Sud-Ouest. Quant à la pomme de terre (Solanum tuberosum), elle a commencé à être cultivée par les Amérindiens en Bolivie, au Pérou et au Chili. Le premier document (de l'Espagnol Pedro Cieza) où sont décrites les "papas" remonte aux alentours de 1533. Des plants de pomme de terre sont cultivés aux Canaries (à mi-chemin entre l'Amérique et l'Espagne) à partir de 1562. On trouve la première trace écrite des "patatas" dans un bon de livraison daté du 25 novembre 1567 entre Las Palmas (Canaries) et Anvers. En 1574, un autre bateau venant des Canaries en livre à Rouen. Il semble que les premières plantations en Europe continentale se font vers 1570. - Photo : Papa bonita en fleur dans le champ entouré de bruyère arborescente, de genêt à balais, de et de châtaigniers. -

aguamansaSur une autre source d'information, je trouve un compagnonnage végétal traditionnel de maïs et haricot avec la courge. Ces plantes sont nommées "les trois soeurs" par les Indiens d'Amérique du Nord qui le pratiquent. En effet, la grande famille des cucurbitacées vient aussi d'Amérique : cucurbita pepo, la citrouille, vient du Mexique et du Sud des Etats-Unis; cucurbita maxima, le potiron, vient des régions tempérées d'Amérique du Sud (Chili, Argentine, Pérou, Bolivie); cucurbita moschata, la courge musquée, vient du Nord-Ouest de la Colombie et du Mexique. - La courgette est une variété récente de cucurbita pepo : une petite courge récoltée avant son plein développement. Le mot de courgette apparaît dans le Larousse de 1929. Avant leur introduction, la seule courge que connaissait l'Europe médiévale était la gourde (cucurbita lagenaria vulgaris) ou courge calebasse ou cougourde, originaire d'Asie méridionale, qui se consommait alors en potage -. - Photo : La cheminée fabriquée en automne tire encore mieux avec le ventilateur mécanique placé à l'extrémité. En arrière-plan, la forêt de pin canarien du parc national forme une masse sombre sur les contreforts du Teide. -

aguamansaLe maïs nécessite une bonne irrigation et un fort apport en azote pour sa croissance. Or, l'azote est fixé naturellement dans le sol par les plants de haricots, qui de leur côté grimpent sur les tiges robustes du maïs pour se développer verticalement. L'espace horizontal, sur le sol, est occupé par les plants de courges, ou de citrouilles, qui offrent une couverture végétale idéale pour prévenir l'érosion, conserver l’humidité et capter les insectes. Certaines plantes naturelles aux feuilles comestibles nommées "quelites", comme l'amarante (le pire ennemi du maïs en monoculture), sont préservées pour servir d'aliment ou de fourrage. Les tiges et les feuilles de la courge portent des épines qui la protègent des herbivores, mais vont aussi protéger le maïs et le haricot autour desquels elle pousse. En plus d'être cultivées ensemble, les trois sœurs sont également mangées ensemble ; elles sont à la base de l'alimentation des Iroquois. - Photo : Pavot -

aguamansaIls y associent parfois d'autres cultures traditionnelles, comme le tournesol, par exemple, (encore une plante originaire des Amériques), afin de compléter le régime alimentaire. En Amérique centrale, les Mayas ont mis au point un système similaire de culture traditionnelle, la "milpa", qui associe le maïs, le haricot et la courge sur un terrain de moins de deux hectares qui est complété par un jardin potager nommé "solar", où les "campesinos" cultivent poivrons, pois, piment mais aussi herbes médicinales et cacao, à l'ombre d'un avocatier (qui est un arbre dont le nom provient d'une des langues des Caraïbes). - Depuis son introduction au XVIIe siècle, le café, originaire d'Ethiopie, figure aussi dans le "solar" -. Certaines tribus amérindiennes ajoutent une quatrième "sœur" : la plante à abeilles (Cleome serrulata), une petite fleur également comestible, mais qui a surtout l'avantage d'attirer les abeilles qui pollinisent le haricot et la courge. - Photos : Gueules de loup - Ci-dessous : Magnifiques couchers de soleil sur l'océan, toujours différents. -

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Ce n'est pas facile de s'installer à la campagne, a fortiori dans une île aussi prisée que Tenerife. Lorsque Cédric et Loreto sont arrivés sur ce terrain il y a un an, ils ont vécu dans un premier temps dans leur fourgonnette, faute de mieux. Cela n'a pas échappé aux voisins, et quelques uns sont venus sans vergogne vérifier qu'ils n'étaient pas des squatters. Ensuite, un contrôleur, garde-forestier du parc, est passé, alerté sans doute par une dénonciation, et il a cherché à les intimider en disant qu'ils étaient dans l'irrégularité et il les a menacés d'expulsion. Dans la discussion, il est toutefois apparu que c'était une de ses connaissances, à la municipalité de La Orotava, qui avait donné les autorisations d'élever les trois chèvres et les quelques poules, ainsi que de cultiver le terrain qu'ils louaient et de vivre dessus. Il s'est alors radouci et il est parti en bons termes. Enfin, les villageois avaient pris l'habitude de traverser cette propriété abandonnée pour se rendre visite, en amont ou en aval, et des enfants l'avaient élue comme terrain de jeu et y construisaient des cabanes.

A chaque fois qu'il apercevait l'un d'eux, Cédric allait à sa rencontre, parlait un moment, évaluait la mentalité et donnait (ou non) son accord de continuer à couper par chez lui. De toutes les façons, non seulement il n'avait pas les moyens de clôturer cette grande surface, mais en plus il s'y refusait, par principe. Mais comme Cédric et Loreto apprirent rapidement qu'il y avait des cambriolages fréquents, ils se sentirent dans l'insécurité durant plusieurs mois, jusqu'à ce que les chiennes qu'ils reçurent toutes jeunes aient grandi et soient capables d'avertir d'intrusions éventuelles. Même s'ils ne connaissaient personne au début, leur présence fut ainsi rapidement connue des habitants d'Aguamansa dont ils alimentaient les conversations. Lorsqu'il fut avéré que Cédric souhaitait devenir éleveur-agriculteur et qu'il débutait à partir de rien, simplement en défrichant à la main le terrain recouvert de ronces et de "brezo" (bruyère arborescente), et après que Loreto eut effectué un remplacement d'une institutrice à l'école élémentaire du village, peu à peu des gestes de sympathie se manifestèrent. Des cadeaux furent faits sans attente de quoi que ce soit en retour, des relations d'échanges et d'entraide s'instaurèrent. Le jeune couple fut intégré à la communauté d'Aguamansa.

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Cédric nous raconte l'évolution de ses relations avec ses plus proches voisins. Ce sont d'abord les enfants, âgés de 20 à 30 ans, qui leur rendirent visite. Puis, lorsque Loreto dut s'absenter pour aller passer ses examens à l'université de St Jacques de Compostelle, Araceli, la mère de ces jeunes - que Cédric n'avait jamais vue - eut spontanément l'idée généreuse de préparer à manger pour six au lieu de cinq. Elle chargea son fils cadet de lui apporter des paniers-repas. Cédric en fut très reconnaissant, d'autant plus que la fourgonnette était en panne, il se déplaçait à la Orotava seulement à pied et en bus, et il avait beaucoup de travail pour commencer à aménager son lieu de vie. Ils lièrent connaissance et des échanges s'instaurèrent lorsque les poules commencèrent à bien pondre. Cédric offrit des oeufs et en contrepartie, Araceli prit l'habitude de confectionner pour le jeune couple un magnifique 'bizcocho', car elle savait qu'ils n'avaient pas de four. Lors de notre séjour, nous eûmes ainsi le plaisir de déguster ce grand quatre-quarts à la pâte très légère. Je m'interrogeais sur son curieux prénom que j'avais du mal à mémoriser. J'ai vu sur Internet qu'il provient du latin "Ara coeli" (pierre de l'autel où étaient déposées les offrandes et devant laquelle les Romains priaient les dieux dont la demeure était le ciel) - par extension, ce terme fut employé en invocation à la Vierge en Andalousie. - Photo : La calendula (souci) pousse sous le chou. -

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aguamansaDepuis la crise espagnole, Feli, le père, qui avait un bon emploi dans le bâtiment, n'a plus de travail. Sa femme lui donne bien des réparations à faire dans l'appartement, mais cela ne suffit pas à l'occuper et il s'ennuie. Il a pris l'habitude de boire un peu trop souvent et de passer trop de temps devant la télévision. Pendant ce temps, sa femme continue de s'occuper du ménage, du linge, des courses et des repas de toute la famille. Loreto, à son retour, fait sa connaissance. Elle apprend que, durant des années, Araceli a dû s'occuper parallèlement de sa belle-mère et de sa mère, jusqu'à leur décès, si bien qu'elle a pris un tel rythme de travail et de dévouement envers les autres qu'elle en oublie de s'occuper d'elle-même. Elle n'a pas toujours vécu en appartement. Dans sa jeunesse, elle résidait dans une ferme où les conditions de vie étaient bien rudes. Il en était de même pour son mari. - Photo : Salade (roquette cultivée) en fleurs. -

aguamansaLes femmes allaient chercher l'eau, tandis que les hommes ramassaient du bois pour la cuisson des aliments, la cheminée, ainsi que pour faire du charbon de bois qu'ils allaient vendre en ville où ils descendaient à pied. Les familles pratiquaient la culture intensive de la pomme de terre, et ils gardent le souvenir des longues récoltes de sacs de tubercules de l'aube au crépuscule. L'eau courante et l'électricité n'ont été installées à Aguamansa que dans les années 1980. Autrefois, il y avait aussi bien moins de routes, et peu de moyens de locomotion motorisés. De question en question, Cédric et Loreto essaient de leur faire se remémorer l'histoire du village, les dates des changements successifs, la construction de nouvelles routes, l'installation des nouvelles conduites d'eau qui ont permis une répartition bien plus fine du précieux liquide que l'ancien aqueduc de béton qui parcourt toute l'île à mi-hauteur. Ces travaux ont permis l'apport de l'eau courante dans les maisons, mais aussi le transfert de l'eau si inégalement abondante sur l'île vers les villes côtières, les cultures intensives et depuis quinze à vingt ans, vers le sud de Tenerife où sont attirés les touristes. - Photo : Jeune néflier dans un coin du potager. -

aguamansaCédric propose à Feli de venir cultiver pour son propre compte une de ses terrasses dont, pour le moment, il n'a pas l'usage. Le voisin accepte et il découvre avec son épouse le jardinage biologique, une nouveauté pour eux. Cédric leur interdit d'utiliser d'autres intrants que du compost et du fumier, en leur expliquant longuement le rôle des micro-organismes qui vivent dans la terre et des animaux parmi lesquelles se trouvent de précieux auxiliaires, et pas seulement des concurrents ou prédateurs. Feli, de retour chez lui, vérifie auprès de sa fille aînée qui a fait des études dans l'environnement et qui confirme ses dires. Grâce à ce jardin, dont la culture n'est plus vivrière comme dans leur enfance, mais essentiellement un loisir et un plaisir, Feli retrouve un rythme, une occupation qui l'oblige à sortir de chez lui, à partager une activité avec sa femme, et tous deux retrouvent la joie de vivre. Tous les jours, ils montent la côte et ils procèdent ensemble au défrichage, labourage, semis, arrosage et binage. Ils voient avec plaisir leurs plantations croître, d'abord les pommes de terre, puis les salades et d'autres légumes. Cédric, constatant leur évolution très positive, mais craignant qu'ils ne s'installent définitivement comme s'ils étaient chez eux, leur rappelle alors que ce terrain leur a seulement été prêté, et qu'il risque d'être amené à en disposer prochainement. Feli réfléchit et il annonce qu'il est décidé à chercher un terrain à acheter, de façon, dit-il, à laisser en héritage à ses enfants un champ cultivé plutôt que de l'argent. aguamansaaguamansaPour Cédric, c'est une réussite. Son voisin a repris foi en l'avenir, il n'attend plus un travail qui ne vient pas dans le bâtiment et il envisage sereinement une reconversion. L'ambiance de cette famille s'est métamorphosée et l'exemple à l'égard des enfants (le dernier achève des études dans la mécanique) est bien meilleur. - Photo : Arrosage matinal, les nuages protègent du soleil mais n'apportent pas assez d'humidité. -

L'objectif de Cédric est la permaculture. Comme il l'explique à plusieurs reprises à Jean-Louis, son idéal à terme est de n'avoir plus rien à faire d'autre qu'à regarder ses plantes pousser et se ressemer naturellement selon le principe de l'agroforesterie qui se pratique en Amérique centrale et en Asie du Sud-Est depuis des centaines (ou milliers) d'années... Mais pour y parvenir, il faut d'abord défricher les terrasses, amender les sols et installer les plantes comestibles. Grâce aux conseils des voisins et de ses relations sur l'île, il sait désormais reconnaître les plantes sauvages qui poussent sur son terrain, et au fur et à mesure qu'il taille les herbes, buissons et arbustes, il les distribue à ses chèvres, lapins, canards et poules. Il faut faire attention car certaines plantes peuvent les rendre malades ou même les tuer. Il est préférable de le faire tôt le matin et tard le soir, car les plantes sont toxiques ou indigestes lorsqu'elles sont récoltées et consommées en pleine chaleur. En retour, il récupère les litières des animaux composées de fougères aigle également arrachées au terrain et il entrepose ce fumier sous une toile à l'ombre des châtaigniers. Il retire l'eau sale de la mini-mare aux canards qu'il laisse "mûrir" dans des seaux avant de la verser sur le compost pour accélérer le processus de dégradation. aguamansaaguamansa- Photo : Crucifère (chou) -

Une fois transformé par les bactéries, les vers et autres petites bêtes, cet humus est mélangé à la terre argileuse qui s'allège et s'enrichit. Quelqu'un lui a donné une poignée de petits vers rouges "californiens" (en réalité, simplement des vers de fumier Eisenia Fetida), paraît-il très performants. Ils prospèrent dans une baignoire de récupération où Cédric compare la vitesse de transformation des déchets organiques avec celle des tas voisins qui se dégradent "tout seuls" (avec les mêmes vers qui arrivent par leurs propres moyens de son sol). - Photos : Portée de lapins nés le jour de notre arrivée, lovés dans la fourrure que leur mère s'est arrachée de son corps pour faire le nid. - Cédric avec une poignée de poussins de la petite poule canarienne. -

aguamansaJe note ici pour mémoire la différence entre deux espèces de genêts, car il en pousse sur le terrain. Le genêt à balais (cytisus scoparius ou sarothamnus scoparius) est un arbuste formant une touffe de tiges longues et souples à section quadrangulaire, qui portent dès le printemps de petites feuilles composées de 3 folioles. aguamansaLa floraison jaune d'or, qui débute fin avril, se prolonge environ 3 semaines. Les fruits qui viennent ensuite sont des gousses plates et velues, noires à maturité, qui contiennent 10 à 12 graines. Le spartium junceum ou genêt d'Espagne a des tiges rondes et lisses, de rares petites feuilles simples et sa floraison estivale parfumée est de longue durée. On l'utilise pour faire du cordage. Sur les photos, on voit bien les tiges anguleuses et les feuilles divisées, de même que les gousses qui caractérisent le genêt à balais. La floraison a été retardée par le temps maussade de cette fin de printemps. - Photos : Genêt à balais. -

aguamansaSon idéal, c'est de semer chaque jour une nouvelle espèce de plante comestible, de façon à installer progressivement la plus grande diversité possible. Outre les échanges de plantes, boutures et graines avec les voisins, amis et relations, Loreto et lui ont le réflexe à chaque repas de récupérer les noyaux, pépins et graines des fruits et légumes qu'ils consomment. aguamansaBien sûr, tout ne pousse pas à cette altitude, mais il suffit d'un coin bien abrité des vents et exposé au soleil pour obtenir des agrumes par exemple. Les plantes d'agrément n'en sont pas négligées pour autant. Un petit espace leur est réservé à l'entrée de la maison. Toujours adeptes de la récupération, Cédric et Loreto ont sauvé d'une mort certaine des plantes grasses jetées par des jardiniers de la ville qui avaient "nettoyé" un parc municipal.

En prolongement du bâtiment, le jeune couple a dans l'idée de construire une véranda qui formera une entrée plus attrayante et surtout un lieu à vivre abrité des vents et bien éclairé. Toutefois, voyant parmi le stock de fenêtres dressées contre un mur une grande porte vitrée à petits carreaux, aguamansaJean-Louis et moi pensons qu'il est plus judicieux - et plus rapide - de placer celle-ci directement dans l'entrée, actuellement uniquement fermée par les portes métalliques puisque l'actuelle habitation n'était à l'origine qu'une remise agricole. Nous y voyons deux avantages : elle permettra à la lumière de pénétrer, mais empêchera les animaux d'aller et venir sans cesse de l'extérieur à l'intérieur. Cela nous apportera une paix appréciable durant la préparation et la consommation des repas et une meilleure préservation de la propreté. - Photos : Une porte vitrée ferme désormais l'entrée de la demeure de Las Maravillas ! -

aguamansaCédric entreprend de scier des montants à la bonne dimension, il les fixe à un bâti existant puis commence à scier aussi le bas de la porte. Mais elle est en bois plein très dur. A la main, il en aura pour une éternité, et son dos déjà douloureux ne va pas le supporter. Il met en marche à l'extérieur de la maison son générateur d'électricité qui fonctionne au diesel, choisit une lame pour sa scie électrique et reprend le travail tandis que Loreto, Jean-Louis et moi faisons office d'étau pour maintenir la porte immobile sur la grande table de la salle à manger. Toutes ces opérations prennent plusieurs heures avant que la porte soit bien en place. Lorsque c'est fini, nous sommes tellement contents que nous nous immortalisons devant le chef d'oeuvre ! - Photo ci-dessous : A La Orotava, un habitant libère ses pigeons voyageurs hébergés sur le toit en terrasse dans des volières pour qu'ils se dérouillent les ailes. -

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