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Échos de partout

Familiarité des mouettes

Familiarité des mouettes.

— Voulez-vous permettre à un vieil abonné du Chasseur français de vous signaler un fait dont de nombreux Bordelais ont été quotidiennement les témoins au moment des grands froids du mois de janvier 1940.

Pendant une douzaine de jours, pendant lesquels la Garonne a charrié des glaçons, les nombreuses mouettes qui voltigent d’ordinaire sur le fleuve, n’y trouvant plus sans doute leur nourriture habituelle à cause de la basse température des eaux, ont abandonné leur lieu de séjour préféré, la rivière, pour venir s’installer dans le centre de la ville, sur le terre-plein des allées de Tourny.

C’est là que l’on pouvait voir ces élégants oiseaux (une cinquantaine environ) se promener tranquillement, voltiger, venir prendre leur nourriture sous forme de petits morceaux de pain ou de débris de viande et surtout de détritus de poissons dont ils avaient l’air particulièrement friands, ce qui, d’ailleurs, était l’occasion de quelques batailles qui amusaient les promeneurs. Malgré la circulation intense, ils ne se montraient nullement sauvages et ils se laissaient approcher jusqu’à quatre ou cinq mètres par les passants qui s’arrêtaient pour les voir manger et ... batailler.

Quand les grands froids ont pris fin, les charmantes petites bêtes ont réintégré leur domicile habituel, le lit de la Garonne.

Pour ma part, chaque jour, je me suis fait un plaisir d’aller les voir.

Un vieil abonné.

Le Chasseur Français N°604 Décembre 1941 Page 588