Vietnam / Jeu des 36 bêtes / đánh đề / cổ nhân danh số

Vocabulaire

cổ nhânthe ancients, the people of the very distant past
sốdestiny, doom, fate, fortune; lot
sốfigure, number; quantity 2 (of shoes, clothes etc) size 3 (of newspaper etc) issue, number
bài bạcplay cards; gamble
tam cúcone type playing cards (origin of name unknown)
tài bàna sort of card game using 120 cards
tổ tômcard game using a deck of 120 cards and played by five persons (origin of name unknown)
phỗng(term in card playing) two cards of the same kind
phăng teo(in cards) joker
đánh bàiplay cards
bấtkind of card game
bốc nọcdraw the last card in chắn, tổ tôm games
chắnsort of card game
cầm cáibanker (in card games)
kiệukind of card game
thang thangname of a card in tổ tôm
tứ sắcthe four colors; a kind of card game
đánhto play (e.g. card game, etc.)
đánh đề打題: jeu de la devinette
me楣 Poutre ou pièce de bois transversale, linteau de porte ou de fenêtre. ; Tamarinier; le nom d'un jeu de hasard
đánh me打楣 me jouer au jeu de ce nom
điếm me/my lậu店楣漏 une maison où l'on joue clandestinement ce jeu
bai cu dichap ji ki
bai caobaccarat
xóc đĩa(jeu) jeu du pair et de l'impair (se pratiquant avec quatre sapèques qu'on agite dans une assiette recouverte d'un bol)
Chơi số đềLast two numbers of the first prize (in the National lottery)

Onze mois de sous-préfecture en Basse-Cochinchine: contenant, en outre, une notice sur la langue cochinchinoise, des phrases usuelles françaises-annamites, des notes nombreuses et des pièces justificatives, avec une grande carte de la basse Cochinchine By Lucien de Grammont (1863)

Les jeux de hasard hoa-hoi, bach-linli et son-phieu , sont ceux qui passionnent le plus les indigènes; ils ont été défendus par l'autorité supérieure, même dans les maisons de jeux de Saigon et de Cho-len.

le Jeu en Cochinchine By Georges Durrwell (Bulletin de la Société des études indochinoises de Saïgon Annee 1901 1er Semestre)

Des divers jeux de hasard, loteries ou paris en usage en Cochinchine.
I - Baquan 1 et dérivés.

A tout seigneur tout honneur. La première place dans la nomenclature des jeux de hasard pratiqués en Cochinchine appartient inconstestablement au Ba-quan ou Me, qui règne en maître dans les tripots de Saïgon et de Cholon, et que les croupiers chinois colportent dans l'intérieur du pays, de jonque en jonque, de village en village, au grand préjudice des dollars indigènes. C'est également lui que, par suite d'errements contre lesquels il serait bien difficile de réagir aujourd'hui, l'autorité tolère pendant les trois jours réglementaires du Têt ou nouvel an annamite. Les rues de Saïgon prennent, à ce moment, un aspect inaccoutumé. Les échoppes du marché, les boutiques chinoises et les établissements de commerce de certains Européeens eux-mêmes, se transforment également en autant de salles de jeu où le public le plus disparate se presse, sous l'oeil bienveillant de la police, autour des tables affectées au ba-quan: Européens, Chinois et Annamites se coudoient dans une promiscuité à laquelle notre prestige n'a rien à gagner. La simple tolérance s'est d'ailleurs transformée également peu à peu en véritable licence, et la location de leurs établissements faite, à bons deniers comptants, par les propriétaires européens aux croupiers chinois est une des manifestations les plus regrettables de ce regrettable état des choses.

Mais arrêtons-nous devant un véritable ba-quan indigène. Une natte blanche étendue sur le sol et autour de laquelle les joueurs se groupent en rangs serrés, dans cette inimitable posture accroupie qui surprend tant les nouveaux débarqués dans la colonie; une planchette carrée où l'on a tracé en caractères, les quatre premiers numéros et qui sert à la disposition des enjeux en combinaisons variées; un sac de sapèques, une tasse et une baguette, forment les éléments essentiels du jeu populaire. Cependant, d'un mouvement rapide, le Céleste, auquel incombe la direction de la partie, a cueilli et fait disparaitre, sous la tasse qu'il tient à la main, un certain nombre de sapèques disposées en tas au milieu de la natte: rien ne va plus. La soucoupe est alors soulevée et l'opérateur sépare, à l'aide de la baguette, en groupe de quatre, les sapèques précédemment recouvertes : l'excédent forme le numéro gagnant.

Telle est, dans ses grandes lignes, la physionomie générale d'une partie de ba-quan: la marche du jeu est, comme on le voit, un peu compliquée, mais, à en juger par le nombre des amateurs, elle doit certainement cacher sous son apparente simplicité de poignants émotions qui échappent aux profanes.

Le jeu dit cam tac qui comporte quatre joueurs munis chacun d'une tasse et d'une baguette et remplissant, à tour de rôle, l'office de banquier, n'est qu'une variété de ba-quan, une sorte de chemin de fer spécial. Il en est de même du ou danh lú, dans lequel la tasse destinée à regrouper les sapèques est plus sommairement remplacée par la main fermée des joueurs.

1L'origine du jeu de ba-quan serait malaise; et le mot lui-même signifierait, en malais, ramasser trois fois.

II - Jeux de Cartes

Le bai tứ sắc se joue à quatre personnes, avec cent douze petites cartes de forme allongée et de quatre couleurs différentes: rouge, bleu, vert et blanc. Chaque couleur comprend donc vingt-huit cartes et est subdivisée elle-même en sept groupes différents de quatre cartes chacun et dont la nature est indiquée par des caractères chinois: leur ensemble constitue une véritable petite armée, prête au combat. Ce sont, en effet, les tướng ou rois; les ou valets; les chốt ou soldats; les tượng ou éléphants; les ngựa ou chevaux; les xe ou chars; et enfin les pháo ou pétards. On distribue vingt cartes à chacun des joueurs et le surplus forme le talon dans lequel ils seront appelés à puiser suivant les phases de la partie et les besoins de leur jeu. La principale combinaison consiste à former, à l'aide des cartes jetées une à une sur le tapis ou prises au talon, le plus grand nombre de groupes de trois ou quatre cartes de même couleur et de même valeur : chaque groupe de cette nature s'appelle len, et chaque len donne droit à une partie déterminée de l'enjeu.

Les dames du monde et du demi-monde annamite se montrent particulièrement friandes de ce genre de distraction, et y perdent, que l'on me pardonne l'expression, jusqu'à leur culotte.

Tout une série de jeux analogues, le bài hoắc, le bài phụng, le bài xổ ho et le tam cúc, a été copiée sur ce jeu type et fait autant de victimes que lui.

Dans le jeu de bài cu di qui se pratique avec les mêmes cartes, toutes combinaisons provenant de l'initiative des joueurs disparaissont plus complètement encore, et les chances de gain ou de perte dépendent uniquement du hasard.

Douze cartes différentes, destinées à recevoir les enjeux, sont disposées devant les joueurs, tandis que douzes autres cartes absolument semblables sont, après minutieuse vérification, introduites par le banquier au fond d'un mouchoir et vivement agitées. Puis, l'une de ces dernières, prestement distraite de sa cachette, est introduite dans une petite boïte close qui prend place à son tour sur la natte, au milieu du groupe de miseurs. C'est cette inconnue, dont la valeur et la couleur correspondent exactement avec celles de l'une des douze cartes du jeu aui décidera de l'issue de la partie: l'heureux gagnant verra son enjeu décuplé, et c'est le bon argent des autres joueurs, moins favorisés par la fortune, qui servira à le payer. Il est presque inutile d'ajouter que le banquier lui-même en sera rarement de sa poche.

Mentionnons enfin, pour ne rien omettre, le bai cào, qui n'est autre que notre triomphant baccara, et que ces bons annamites ont su s'approprier avec une remarquable facilité d'assimilation.

III - Jeux de Dés

Les jeux de dés indigènes, tam cào ou tam hưởng, différent peu de ce que l'on pratique dans nos pays d'Occident : on emploie à leur usage des dés analogues, dont le nombre varie de trois à six, et qui peuvent être qussi bien pipés que de vulgaires dés français; un récipient de forme cylindrique est destiné à les recevoir.

Voici cependant un jeu de dés plus original que les autres et dont les combinaisons, d'une simplicité élémentaire, rappellent vaguement celles d'une roulette primitive. Muni d'un lambeau de natte où figurent, en caractères grossièrement dessinés, les numéros un à cinq, d'une assiette, d'une tasse de thé et d'un dé, un indigène loqueteux, aux alllures louches, circule dans les villages, colportant de marché en marché son industrie interlope, à la recherche de dupes crédules; il ne manque jamais d'en rencontrer. On s'installe dans quelque coin écarté, la natte est déroulée, et la partie de vụ commence, interminable et acharnée. D'un mouvement rapide, le dé vire sur l'assiette, caché aux regards indiscrets par la tasse qui le recouvre : il désignera, en s'arrêtant, le numéro vainqueur.

IV - Le jeu des trente-six bêtes (Đề - deviner)

Le jeu des trente-six bêtes, qu'une mesure de proscription a frappé le 15 Octobre 1988, à la suite d'une interpellation développée à la Chambre des députés, dans ses séances des 17 et 18 Juillet n'est, en realité, qu'une véritable loterie qui florissait jadis dans les états du roi Norodom.

Nous ne saurions mieux faire que d'emprunter aux remarquables conclusions présentées au Conseil d'Etat par M. le Commissaire du gouvernement Lavavasseur de Précourt la description tres précise qu'il a donnée de ce jeu.

Le jeu des trente-six bêtes est une sorte de loterie dont le tirage a lieu chaque jour. Les numéros sont remplacés par des figures, et quelque fois même par des extraits de fourrures ou de plumes de trente-six bêtes, dont la nomenclature est toujours la même, depuis l'éléphant jusqu'au papillon : chaque numéro correspond, en outre, au nom d'un mandarin, bonze, lettré ou personnage célèbre.

Chaque jour, avant l'ouverture des jeux, le numéro ou animal gagnant est choisi par un employé; son portrait, plus ou moins grossièrement fait, est enfermé dans une boîte ou dans un panier juché au bout d'un mât et qu'on ouvre à la fin de la journée.

Les gagnants reçoivent trente fois leur mise. Le jeu peut prêter à la fraude, le gagnant étant connu à l'avance du maître du jeu. Mais, même en dehors de toute fraude, le banquier est très favorisé, puisque, ne payant que trente fois la mise aux joueurs heureux, il se réserve ainsi six chances; le jeu est donc une sorte de roulette, dans laquelle il y aurait six zéros réservés exclusivement au banquier.

Ce jeu, dans lequel les chances de gain sont ainsi subordonnées au pur hasard, est origniaire de la Chine où les lettrés seuls peuvent le pratiquer avec des combinaisons qui lui donnent un caractère tout different. L'un d'entre eux est chargé, sous le nom de thay de, de diriger la partie et de choisir l'animal gagnant: il doit le faire dans le plus scrupuleux secret, sous peine d'être expulsé de la corporation. Il inscrit, à cet effet, le caractère représentant le nom d'une des trente-six bêtes sur un menu feuillet qu'il introduit dans une enveloppe hermétiquement close placée en face des joueurs. Puis il fait passer sous leurs yeux une phrase composée de dix caractères, extraite d'une fable, d'un proverbe ou d'une anecdote dans lesquels il est fait allusion, d'une façon quelconque, à l'animal dont il s'agit de deviner le nom. Celui dont l'esprit subtil parvient à déchiffrer cette enigme, véritable casse-tête chinois, est proclamé gagnant et reçoit trente-fois sa mise, à la charge toutefois d'en remettre un cinquième au banquier pour alimenter la cagnotte de la Société. Voici, au surplus, un exemple choisi entre mille :

Le caractère à deviner est celui qui sert à designer le singe ou tam-hoc ; le thây đế peut alors soumettre aux joueurs la phrase suivante:

Bất khákhinhquan tuc
ne pasmépriserphilosophie
Ai taituco ngoi
Aimer biensecorriger soi-même

Elle est extraite, en effet, d'une fable populaire dans laquelle sont racontées les mésaventures posthumes d'un vieux mandarin avare que les divinités infernales métamorphosent en singe en expiation de sa ladrerie.

Ce genre d'exercice ne trouverait, nous en sommes convaincu, que fort peu d'amateurs parmi nos adeptes européens de la dame de pique, de la roulette ou du trente et quarante.

V - Pari des Lettrés

Comme le précédent, le jeu connu sous le nom de pari des lettrés n'est également qu'une loterie d'un genre spécial dans laquelle l'aléa, la chance du gain, dépend des résultats des examens des lettrés en Chine. On entend par là ces grands concours annuels aui s'ouvrent, à époques déterminées, dans les principales villes chinoises, et dont le but est d'assurer le recrutement du mandarinat civil et militaire. Placés en loges, dans des conditions analogues à celles aue l'on impose à nos candidats aux Prix de Rome, les étudiants du Céleste empire se disputent à coup de caractères, les emplois que l'administration chinois réserve exclusivement à la savante et très puissant caste des lettrés; et c'est sur leurs chances respectives de succès que se risque l'argent des parieurs.

Une liste des candidats, classés d'après leurs noms de famille (Lý-Trần-Lê etc.), est alors adressée à diverses maisons chinoises de Cholon qui se chargent de distribuer au public, au prix fixe d'une piastre l'unité, tout une série de billets sur lesquels se trouvent inscrits les uns ou les autres de ces noms. Puis, le résultat du concours est officiellement annoncé, et le premier lot est partagé entre les porteurs des billets sur lesquels se trouve mentionné le nom de famille correspondant au plus grand nombre de candidats admis; et ainsi de suite. Le tenancier retient pour lui, sur la totalité des lots à payer aux parieurs, une redevance qui s'élève jusqu'au vingt pour cent de la somme. Ce pari a été supprimé dans la colonie, par arrêté du 7 janvier 1892.

Citons encore, pour être complet, la loterie que le gouvernement colonial avait organisé à Manille, et dont les billets ont, pendant de longues années, trouvé en Cochinchine un placement très avantageux ; la guerre hispano-américaine et l'annexoin des Philippines aux Etats-Unis ont mis fin à cette petite spéculation qui constituait l'un des revenus les plus nets de l'ancienne colonie espagnole.

Le jeu de dominos (cờ nút, nút tào cáo) et le jeu d'échecs (cờ), dans lesquels l'habileté et la patience des adversaires jouent un rôle beaucoup plus important que le simple hasard lui-même, ne sauraient être classés dans la catégorie des jeux que nous venons d'énumérer.

Quatorze mois chez les Thos et les Mans-Tiens; souvenirs et impressions d'un officier commandant de poste dans le Haut-Tonkin. (Bulletin de géographie historique et descriptive, Volume 20, 1905)

Jeux. — Tous les indigènes ont pour le jeu une passion qui va au delà de tout ce que l'on peut concevoir; pour le jeu ils sacrifient tout, aucune considération ne peut les retenir, aussi n'hésitent-ils pas à engager, non seulement leur dernière sapèque, ou morceau d'argent, mais encore leurs effet d'habillement et ustensiles de ménage de la plus indiscutable utilité.

Pour jouer ils se priveront de nourriture et iront jusqu'à mettre en jeu femmes et enfants.

Très généreux, le Thô, n'éprouve guère.le besoin de posséder : soit instinct naturel, soit peur justifiée d'être dépouillé il ne thésaurise pas et ne possède que les choses absolument indispensables à la vie; il se dépouille de tout ce qu'il a, sans sourciller, et le bonheur au jeu comme la déveine semblent lui être indifférents.

En résumé il ne semble attacher de valeur à l'argent que parce qu'il peut le jouer.

Leur jeu de prédilection s'appelle ba-quan; c'est un jeu des plus simples. Il se compose de trois dés ou trois sapèques enfermés dans un bol recouvert; le banquier agite le bol et les joueurs pontent sur un tableau. Pour un nombre de points pair ou impair, les enjeux faits, le banquier découvre le bol ou ké-batte et paie ou ramasse les enjeux suivant que les pontes ont gagné ou perdu; mais ils sont la dupe du banquier et finissent presque toujours par perdre tout ce qu'ils ont.

Le jeu des trente-six bêtes est inconnu dans le pays.

Les Chinois, Thôs et Mans, jouent également aux cartes; ils se servent de petites cartes longues et étroites.

Jeu et pari au point de vue civil: pénal et réglementaire, loteries et valeurs à lots, jeux de bourse, marchés à terme By Georges-Marie-René Frèrejouan Du Saint (1893)

275. — Une situation spéciale est faite aux pays de protectorat, La question de l'étendue des pouvoirs du gouvernement français en ce qui concerne la police des jeux au Cambodge a été récemment posée devant le Conseil d'État par les anciens concessionnaires du jeu des 36 bêtes. Dans l'affaire dont il s'agit, M.- Le Vavasseur de Précourt, commissaire du gouvernement, a ainsi défini ce jeu :

Le jeu des trente-six bètes est une sorte de loterie dont le tirage a lieu chaque jour. Les numéros sont remplacés par les figures, et quelquefois même par des extraits de fourrures ou de plumes de trente-six bétes, dont la nomenclature est toujours la même, depuis l'éléphant jusqu'au papillon ; chaque numéro correspond, en outre, au nom d'un mandarin, bonze, lettré ou personnage célèbre. Chaque jour, avant l'ouverture des jeux, le numéro ou animal gagnant est choisi par un employé; son portrait, plus ou moins grossièrement fait, est enfermé dans une boîte ou dans un panier huche au bout d'un màt , et qu'on ouvre à la fin de la journée. Les gagnants reçoivent trente fois leur mise. Le jeu peut prêter à la fraude, le gagnant étant connu à l'avance du maître du jeu. Mais , même en dehors de toute fraude, le banquier est très favorisé, puisque, ne payant que trente fois la mise aux joueurs heureux, il se réserve ainsi six chances; le jeu est donc nne sorte de roulette, dans laquelle il y aurait six zéros réservés exclusivement au banquier.

Les marais de Tan-Thoï: roman by Ferdinand Déléris (1985)

Les Races humaines By René Verneau (1891)

L'Annamite a la passion du jeu ; il joue son gain et jusqu'à ses vêtements. C'est en vain que les autorites francaises ont voulu refrener cette passion : on jouait en cachette, et force fut de laisser faire. On a même affermé le privilège de tenir des maisons de jeux, et chacun se souvient d'une séance de la Chambre des députés où le ministre compétent fut interpellé sur le jeu des trente-six bêtes. C'est une véritable loterie ; l'enjeu est mis sur un des trente-six animaux dont le gagnant est tiré au sort. Le soir, le résultat est crié dans les rues. C'est une véritable loterie ; l'enjeu est mis sur un des trente-six animaux dont le gagnant est tiré au sort. Le soir, le résultat est crié dans les rues.

Carte postale

GAMBLING IN CHINA Bruce Herald, Volume XXIII, Issue 2385, 24 June 1892, Page 6 (New Zealand News Paper)

The "Thirty-six Beasts" and "Bacoun" are the two gambling games in Indo-China and almost throughout the whole extreme East, where they are assuming proportions of so demoralising a character that the French Government has found it necessary to control and limit their action in countries under its protectorate by cancelling the concession granted to certain speculators.

The "Thirty-six Beasts" is the favourite game, and is played as follows

On the ground-floor of a building of a rectangular form there is a spacious hall containing a specified number of baskets, and in the basement there are counterfeit representations in cardboard of 36 animals of different species, and there it is that the croupier officiates.

He is either an intelligent Chinese, or Siamese, or Japanese, or Annamite, or Cambodian, according to the country when the game is played, for it should be known that it is popular, not only throughout Asia, including Persia and Afghanistan, but even in certain parts of British India.

This croupier is in communication only with the person who " farms " the game, and is employed exclusively by him. Early in the morning, affixed to frames placed at different spots in the town, are portions of artificial animals, such as pieces of horn, of hide, of sinew, of plumage, and fish-bone, &c, each denoting the nature of the animal fixed upon as the winning one for the day.

It is a conundrum which the players have to solve. People crowd in front of these frames, each one forming his own opinion, which he is prepared to back, in regard to the animal a fragment of which is submitted to his inspection.

The Asiatic who believes he has made a right guess enters the hall and stakes his money on the animal of his choice. In front of the house there is a mast which reaches down to the basement, and to which are affixed a cord and pulley, which the croupier manipulates.

At five minutes to 12 a.m. he draws to the top of the mast one of the above-mentioned baskets, containing the counterfeit winning animal, and punctually on the stroke of 12 he pulls the cord, when the four sides of the basket open down and the animal is disclosed, much to the delight of the few winners, who at once claim thirty times the amount of their stakes.

As one can see, this game bears but little resemblance to roulette. It lacks the combinations characteristic of the latter game ; for example, it offers no even chance — it is either winning thirty times the amount staked or losing.

The natives are very mistrustful, and, according to the statement of Europeans who have witnessed the playing in the extreme East, they keep a keen watch on the croupier, stand close to him for hours, following his movements with lynx-eyed attention, and minutely inspecting, after the game has been played, the basket which contained the winning animal.

But with all their watchfulness they cannot prevent the "farmer" of the games from cheating. Certain animals have many points of resemblance between them ; now, we will suppose that there is exhibited inside the frame a piece of wolf's skin ; this skin is very like the skin of either a dog, a fox, or a jackal. If the farmer sees that a good deal has been staked on the wolf, by a secret sign conveyed to the croupier in the basement he signals to him to send up one of the other animals bearing a resemblance to it, and the trick is played.

"Bacouan" is much played throughout the whole of Indo-China. It is attractive, as many Europeans have discovered to their cost, It is interdicted in Cochin China, but is nevertheless considerably played there clandestinely.

In its combinations it is not unlike roulette and trente-et-quarante. This is how it is played :

— Figures one, two, three, and four are traced on a table and as soon as the players have staked on these numbers the croupier places an untold number of Chinese sapeques— small copper money — in a bowl in front of him.

He then quickly takes out a handful, which he places on the table. Using a long thin rod for the purpose, he counts the sapeques four by four, being closely watched by the players during the operation.

If they are not all even numbers there remains either one, two, or three sapeques. Players who have staked on number one either even or odd money, if chance favours them, get their stakes doubled, and those who have punted on a combination analogous to that of roulette, get either twice, thrice, or four times the amount they have staked.

It frequently happens in Cambodia, where people of all classes are inveterate gamblers, the game of bacouan is played on parole, and so it is that the unlucky punter often incurs liabilities which compel him to part with all his belongings, including even the sale of his wife and children, in order to pay his gambling debts and continue to indulge in his favourite pastime.

Cambodia is under the protectorate of the French Government. The conditions of the treaty between the two countries in regard to the suppression in March, 1888, of the games hitherto legalised have not been strictly observed, aud now MM. Vandelet and Farau* , the original concessionnaires, claim from the State an indemnity of 800.000 f., on account of their premature interdiction previous to 1889, which was the limit of tho concession.

For a time these games were entirely under the control of King Norodom, who, it is said, took the liveliest interest in them, for they were not only an important source of revenue to him, but they afforded him frequent relaxation.

He mixed freely with his people in the gambling hall, dressed in the style in vogue during the reign of George IV., blue dress coat and brass buttons, with tails down to his heels, nankeen continuations, silk stockings, and pumps.

He always distributed his winnings among the unlucky players, and paid up unflinchingly whenever he lost, but in this case he reserved the expression of his annoyance at losing for the ladies of his harem, who have a lively time of it when Norodom is in a bad humour.

He is sure to have some fault to find with one or the other of them, and then he adminesters a slight castigation with a small, thin cane, lightly applied to their fair shoulders. In Cambodia, the French Government has successively allowed and disallowed the playing at these games, either capriciously or to suit the political interests of France. For two years, from January 1, 1885, up to December 1, 1886, it controlled their financial position, deriving profit therefrom, and being in direct communication with the eoncessionnaires. On grounds of expediency, it is now definitely opposed to their continuance.

HISTOIRE ANECDOTIQUE ET PSYCHOLOGIE DES JEUX DE CARTES DÉS, ÉCHECS By Victor du Bled (1919)

Indo-Chine.

Après mainte vicissitude, le fameux jeu des trente-six bêtes a été supprimé depuis 1889 au Tonkin, et ce pays placé sous le régime de l'article 410 du Code pénal; mais la ferme des jeux continue d'exister au Cambodge pour le compte de la liste civile du souverain. Le jeu des trente-six bêtes, qui a inspiré tant de polémiques à propos de certains incidents, est une manière de loterie dont le tirage a lieu chaque jour, et où les numéros sont remplacés par les figures de trente-six bêtes, qui vont du papillon à l'éléphant; chaque numéro correspond au nom d'un bonze ou mandarin célèbre. Avant l'ouverture des jeux, l'animal gagnant ayant été choisi par un employé, son portrait est enfermé dans une boîte juchée au haut d'un mât, et ouverte à la fin de la journée. Les gagnants reçoivent trente fois leur mise. Le gagnant étant d'avance connu du maître du jeu, le jeu prête à la fraude; de plus, le droit du jeu est léonin en faveur du banquier, puisqu'il se réserve six chances sur trente-six. On peut comparer les trente-six bêtes à une roulette où se trouveraient six zéros réservés au banquier. Quand ce jeu fut interdit au Tonkin, puis au Cambodge, les concessionnaires, qui payaient une redevance annuelle de 514.450 francs, firent valoir ce bel argument qu'il favorisait le travail, car « les indigènes travaillaient pour pouvoir jouer avec le produit de leur travail ».

Un autre jeu populaire en Indo-Chine, c'est le Ba-Kuan; pendant les fêtes du Têt, qui durent trois jours, les indigènes jouent éperdùment, abandonnent tout pour courir au jeu. Les Européens doivent redoubler de surveillance pour que leurs serviteurs ne dérobent pas tout ce qui est à leur portée; eux-mêmes se volent, car ils mettent en gage leurs boutons, leurs parures, qu'ils vont retirer à la fin du mois; c'est une véritable frénésie.

Quelques Notes sur la Vie Exterieure des Annamites by Jean Bonet (Recueil de mémoires orientaux 1905)

Les jeux sont en assez grand nombre. Parmi les plus en vogue on peut citer : le bài tứ sắc 牌色四 (jeu des quatre couleurs), qui se joue à quatre personnes et qui compte 112 cartes; le bài phụng 牌鳳 (jeu de l'aigle), qui se joue également à quatre personnes et qui compte 60 cartes. Ces deux jeux sont très répandus en Cochinchine où l'on est plus joueur que partout ailleurs, sauf peut-être à la cour de Hué, - dans l'entourage même du Souverain.

En Annam et au Tonkin les mandarins et les lettrés aiment beaucoup le tổ tông 祖宗 et la bài kiệu 牌蹻, deux jeux aristocratiques qui se pratiquent, le premier à cinq personnes, le second à trois seulement.

Il faut mentionner également le bai hoac qui, par certains côtés, ressemble un peu à notre baccara.

Les cartes annamites, sur lesquelles figurent des caractères indicateurs, ont la forme et les dimensions de nos tickets de chemin de fer ou de nos correspondances d'omnibus. Les joueurs les jettent avec force sur la natte qui leur sert de tapis. De là sans dout l'expression đánh bài 打牌 "frapper les cartes", employée couramment pour "jouer aux cartes".

On connaît aussi, dans les hautes classes seulement, le jeu des échecs, cờ tướng 棋將 ou kỳ tử 棊子 en chinois (1).

Mais le plus dangereux des jeux annamites, celui qui passione le plus les indigènes, est un jeu de hasard d'importation chinoise, ou plutôt cantonaise, dénommé đánh me 打楣 et improprement appele ba quan par les Européens. Voici en quelques lignes en quoi il consiste. Les joueurs, en nombre indéterminé, sont assis ou accroupis en cercle sur l'éternelle natte servant de tapis. Au centre de cette natte se trouvent : 1° un tas de sapèques en cuivre polies et brillantes; 2° une minuscule tasse à thé; 3° un bâtonnet; 4° une planchette carrée portant sur chaque face un numéro en caractères sino-annamites, depuis un jusqu'à quatre c'est-à-dire 一二三四 nhất, nhị, tam, tứ. La partie va commencer. Le banquier plonge la petite tasse renversée dans le tas de sapèques et l'en retire plus ou moins pleine, mais toujours renversée et en rasant la natte. Cette opération terminée, chaque joueur choisit un des quatre numéros de la planchette et y place son enjeu. Tout cela s'exécute assez rapidement. Les jeux étant faits, le banquier avec geste attentif d'un prestidigitateur, soulève délicatement la tasse, saisit le bâtonnet, et, de son bout, se met à séparer quatre par quatre les sapèques qui se trouvaient sous la tasse. Puis il annonce le résultat sur un mode qui rappelle la manière de faire des croupiers européens. Si, le partage fait, il reste une sapèque, c'est le numéro un qui a gagné, s'il en reste deux, c'est le numéro deux. ainsi de suite. Ce jeu prohibé aujourd'hui par le gouvernement français fait moins de victimes qu'autrefois, mais on ne peut empêcher de le jouer toujours un peu partout clandestinement. Le moraliste annamite dit à propos du jeu en général : cờ bạc sanh trộm cướp 棋薄生濫却 "le jeu engendre le vol et la piraterie". Mais le joueur endurci a aussi pour lui des proverbes, tel celui-ci : đạp gay lấy gai mà lễ 踏荄𥙩荄麻禮 "pour s'extraire une épine du pied il faut prendre une autre épine", autrement dit : les blessures du jeu ne sont guéries que par le jeu.

Les tenanciers des tripots sont presque toujours des Chinois cantonnais venus pour exploiter les Annamites.

(1) Le jeu d'échecs de 32 pièces ou cờ tử 棊子 , petits échecs, auraient été inventé par l'empereur Võ vương 武王 ,1120 avant l'ère chrétienne. Le même jeu avec 360 pièces noires et blanches ou vi kỳ 圍棊 , grands échecs, remonterait à une époque beaucoup plus reculée.

La bicyclette bleue: Rue de la soie, 1947-1949 Régine Deforges - 1994

Louis Caput avait parlé à François de ce jeu diabolique qui permettait à la société du Grand Monde d'envoyer des centaines de vendeurs à travers les ruelles les plus reculées de Saigon ou de Cholon proposer à tous, pauvres ou riches, vieux ou jeunes, des papiers de couleur jaunâtre sur lesquels figurait une phrase en caractères chinois et vietnamiens, avec un dessin qui avait trait aux legendes, aux guerres, au théâtre, à la poésie.
Ce jeu était celui des Trente-six bêtes et des Quatre génies, numérotés de un à quarante. Il consistait à deviner quel serait l'animal ou le génie choisi, et à jouer le numéro correspondant. Le gagnant recevait trente-trois fois le montant de sa mise. Ruinant les petites gens et enrichissant d'autant le consortium placé à la tête des établissements, ce jeu suscitait un tel engouement que le Haut-Commissariat avait envisagé d'interdire les Trente-six bêtes; mais le delegue du consortium, un certain M. Trieu Tuong, un gros Chinois toujours vêtu de sharkskin et ne se déplaçant qu'en Cadillac bleu pétrole, avait, au terme d'habiles négociations, fait revenir les autorités sur leur décision. Le jeu avait alors repris de plus belle.
Tavernier s'arracha difficilement à la fascination du lieu et se dirigea vers le cabaret. Sur une immense piste
1. Le singe est le gagnant.
2. J'ai gagné.
3. Luxueux tissu en fibres de bambou.

Sud-Est asiatique , Issues 13-16 - 1950

Le « jeu des quarante bêtes » est interdit au Vietnam

Hostages of war; Saigon's political prisoners By Holmes Brown, Don Luce 1973

The Game of "So De", just another form of gambling, has been spreading widely and openly. From this sort of gambling, each warden can get about VN$ 50000 a month. All the facts we could gather from Chi Hoa Prison prove that as long as the Nguyen Van Thieu regime and the American intervention in South Vietnam persist, the penitentiary system cannot be improved,

Two Hamlets in Nam Bo: Memoirs of Life in Vietnam Through Japanese Occupation, the French and American Wars, and Communist Rule, 1940-1986 By David Lan Pham (2000)

Captain To had many rice fields and sugar mills. He sowed terror in the rural areas and in the city as well. He cut down trees for firewood. He could arrest and kill whoever he liked. He sponsored Chu Luc, a Chinese man, to have the monopoly of selling De in Laithieu. Mobile casinos mushroomed in Tan Thoi and Phu Long.
De is a Chinese game consisting of forty numbers. Thirty-six numbers correspond to thirty-six animals and the other four correspond to four gods. Number thirty-seven corresponds to God Almighty, thirty-eight to God of the Land, thirty-nine to God of Finance and forty to God of the Kitchen. A number was drawn every day in Saigon.

Les mots vietnamiens d'origine française (Extrait) - Dang Thai Minh & Nguyen My Phuong

Source
bết Œ bête. trò chơi toóng xít ~ jeu des trente-six bêtes. � mal. Công việc kinh doanh ~ bát lắm Les affaires vont très mal.

Le jeu des 36 bêtes André Demaison

Le jeu des Trente-Six Bêtes était sa passion favorite.

C'est un jeu populaire, toute mise y est acceptée, et Chan Long y avait mordu dès les premiers jours de son arrivée, avec ses maigres économies.

Comme le gain représente trente fois la mise et que, d'autre part, Chan Long avait bonne mémoire, retenant chaque jour les bêtes qui gagnaient, il s'intéressait au jeu avec toute la tension de cette âme qui vivait en cachette derrière son masque immobile.

Les quatre princesses : papillon, huppe, hirondelle et pigeon, lui étaient aussi familières que les cinq mandarins militaires : le ver, le tigre, le cochon, le lapin et le buffle; les deux sorciers, grue et chat domestique, et les quatre bonzes : tortue, coq, anguille et poisson noir, s'étaient montrés tour à tour favorables ; et les quatre lettrés : poisson blanc, limaçon, oie et paon, les sept commerçants : dragon volant, chien, cheval, éléphant, chat sauvage, abeille et rat, les quatre philosophes : singe, grenouille, épervier et dragon couchant, les cinq mendiants : crevette, serpent, araignée, chèvre et daim, et surtout l'unique Ba-Dong, la trente-sixième Bête, lui avaient fait subir les revers de la fortune.

De gain en gain, et de perte en perte, Chan Long avait ainsi construit, entamé, rétabli, remanié et, finalement, dilapidé une véritable fortune.

Le pire, en la circonstance, est qu'il n'avait pas dévoré les économies d'un parent ou d'un ami, mais réduit à rien l'emprunt qu'il avait fait à la Société Chinoise de la Côte-Est.

Petites épouses Calmann-Lévy, 1920

cela m'a paru affreux ; maintenant j'y suis fait ; les hommes portent bien des chignons ; rien ne vous étonne plus dans ce pays biscornu. — Comment l'avez-vous connue ? — Je l'ai gagnée du roi Norodom au jeu des trente-six bêtes.

Indochine, Volume 5, Issues 201-220 Association Alexandre de Rhodes., 1944

il attendit patiemment un jour faste et s'en fut tenter sa chance au jeu des trente-six bêtes. Célibataire, il gagna comme le plus infortuné des maris, tant et tant, que zigzaguant comme roussette au soleil, escroqué par le patron du tripot, volé par ses voisins de jeu, il sortit à l'air libre encore alourdi par plus de cent piastres d'argent amassées dans l'accordéon accroché...

Annales des sciences psychiques Société universelle d'études psychiques

Les arts divinatoires ont leurs fidèles en Extrême-Orient : on attache une assez grande importance aux présages; briser un verre, une glace, un lorgnon est d'un très mauvais présage; on attache aussi une assez grande importance aux songes. La chiromancie a ses représentants. La nécromancie est connue : nous avons trouve dans l'arriere-gorge d'un cadavre quelques sapeques enveloppees d'un papier sur lequel etaient les noms des trente-six betes : celui qui avait place ce papier et ces sapeques dans la gorge du cadavre espérait, semble-t-il, que l'esprit du mort lui révélerait en songe le nom de la bête gagnante (au jeu des trente-six bêtes).

Les Naufragés du soleil: roman. Le Cheval de feu Jean Lartéguy 1979

En bruit de fond, le central radio qui ne cesse de couiner, d'égrener ses indicatifs, empruntés au jeu des trente-six bêtes : Poisson blanc appelle Génie de la fortune, Mille- Pattes, Dragon couché... Une idée de ce farceur de Cuong qui a perdu des fortunes à ce jeu ? Je l'entends donner des ordres, mais j'ai peine à reconnaître sa voix sèche, incisive : — Pour les cadavres, les nôtres comme ceux d'en face, qu'on creuse en vitesse

THE OLD MAN WHO BELIEVED ONLY WHAT HE SAW By VO KY DIEN

A short story about a person playing the 40 beasts game : Full story

On a chilly day of rain, nothing could give more pleasure than to snuggle up by the blazing coals of the furnace and watch Old Man Seven beat iron into a knife as he held forth on how to interpret some riddle that the Chinese organizers of the Forty Beasts gambling game had set.

Grandfather and Old Man Seven, friends of long standings and kindred souls, relished each other's company. Whenever I went to Grandfather's house and he wasn't there, I could count on finding him at the blacksmith's shop and nowhere else. Among the people of this small community, the two made a name for themselves as the foremost interpreters of conundrums in the guessing game of the Forty Beasts.

Once, Grandfather showed an issue of The Morning Bell to his friend, pointing to the "Whispers in the Ear" column where this enigmatic clue was published for the next round of the game: A clear-sighted man must both gaze ahead and look back.

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