Horta


Gwennidell en Angleterre

4-10 août 2003
 
 
 

De Ouessant à Falmouth, via les îles Scilly (les photos)

 

Lundi 4 août (de Ouessant/Lampaul aux îles Scilly/Sainte-Mary's)

Nous partons de Lampaul au moteur et sous le soleil (hé oui!) à 10h30.

Le vent monte rapidement à plus de 20 noeuds (d'est force 5 à 6, jusqu'à 27 noeuds sous les rafales d'orage). Nous avançons rapidement sous un orage qui semble faire route avec nous. Au milieu de la Manche, les creux sont importants. A la nuit, nous décidons de faire route sous foc seul pour plus de confort mais aussi pour ralentir car nous ne souhaitons pas arriver à Sainte-Mary's avant le lever du jour.

Question existentielle : qu'est-ce qu'on nous faisons là ? Qu'est-ce qui nous pousse à embarquer alors que nos pourrions être tranquillement chez nous ? Qu'est-ce qui fait que je (c'est la capitaine qui parle) me cogne violemment à un équipet sous l'effet d'un coup de roulis ? J'ai la bouche en sang, les lèvres coupées, la lèvre supérieure enfoncée. Pas beau à voir ! Je reste toute la nuit allongée, laissant la marche du bateau à Christian et Nicole, ravalant mon chagrin. Ne serait-il pas plus raisonnable de renoncer à naviguer à mon âge (56 ans), comme j'ai renoncé a skier ?

Mardi 5 et mercredi 6 août (à Sainte-Mary's)

Mardi matin, j'ai émergé pour l'arrivée. Le port est encombré de plaisanciers (les choses ont bien changé depuis 27 ans et mon séjour en mousquetaire dans l'archipel). Il y a peut-être du confort pour justifier les 13 livres de redevance, alors même que nous avons mouillé sur notre ancre.

Petit déjeuner.  Pour moi, c'est un yaourt, je ne peux même pas boire ! Direction l'hôpital. L'infirmière est très sympathique, et elle confirme qu'il n'y a rien de grave en nettoyant la plaie (merci à Nicole pour son anglais "fluently").

Après-midi, repos. Bain pour Nicole dans une eau à 15° (comme à Ouessant), alors que le soleil fait une timide apparition dans un brouillard épais et tenace.

Dire qu'il fait encore 30°  Brest à 11 heures du soir et, selon l'expression de Gaëlle, "elle n'avait jamais vu ça de son vivant". Peut-être dans une autre vie ... A Orléans, il fait 40° ... les filles ont téléphoné pour les 54 ans de leur père.

Je ne sais pas quand nous boirons la bouteille de champagne pour fêter l'anniversaire du navigateur et notre traversée du chanel. Les essais de paille n'ont pas été concluants, et toujours impossible de boire au verre.

Mercredi, ma lèvre est moins enflée, et les essais d'eau, de jus de fruit et de rosé sont concluants : le champagne sera pour ce soir ! Le brouillard ne se lève pas, alors on décide d'aller marcher sur l''île.

Dans l'après-midi, le brouillard s'est dissipé, nous révélant toutes les îles de l'archipel. Aux jumelles, on voit les bateaux dans les autres mouillages. Bain dans une petite crique (Watermill cove) avant de revenir par un sentier "nature" dans des marais où sont aménagées des cabanes en bois pour observer les oiseaux. En arrivant à la plage devant laquelle nous sommes mouillés (Porthloo), le brouillard tombe de nouveau. Ce fut une belle parenthèse.

Jeudi 7 août (de Sainte-Mary's à Saint-Agnes)

Course le matin en prévision du départ. Le brouillard se lève et nous espérons partir. Bain dans une eau toujours à 15°, mais sous le soleil.

A peine sortis du port, le brouillard tombe de nouveau. Le temps de nous concerter sur un éventuel demi-tour, le banc de brouillard est passé et on découvre l'archipel comme on l'a entrevu la veille pendant quelques heures. Bryer, Tresco et Saint Martin plus loin. Nous nous dirigeons vers Saint-Agnes où nous mouillons. Mes souvenirs du mouillage en 1976 sont intacts.

Nous faisons un tour à pieds de Saint-Agnes et de Gugh. Petits jardins fleuris qui donnent sur la mer, agapanthes, fushias, véroniques géantes ... Retour au bateau à la nage pour moi.

Nous avons l'agréable surprise de rencontrer Françoise qui est avec des amis sur un Feeling 9,20, mouillé près de nous. Evidemment, il y a apéro à bord, pendant que notre poulet cuit.

Vendredi 8 août (de Saint-Agnes/Les Scilly à Falmouth)

Le soleil est là, la mer est belle, mais le vent et le courant sont contre, alors on n'avance pas bien vite ! Petit à petit on se fait à l'idée d'arriver la nuit.

Pendant des heures on voit le cap Lizard, car on tire des bords "carrés" (pas question de mettre le moteur car nous n'avons plus beaucoup de fuel). A 21 heures on est sur le point de 19 heures, et à 22 heures sur celui de 20 heures ! Cependant la nuit est belle : petit vent de 10-12 noeuds sous la lune.

Nous arrivons à Falmouth vers 7 heures. Petit déjeuner copieux avec "bacon and eggs" et pain grillé.

Samedi 9 et dimanche 10 août (à Falmouth)

Samedi, Nicole organise son départ par le train.

Nous profitons des facilités de ce grand port pour prendre des  douches, faire les lessives et courses. Repos bien mérité avant d'aller goûter l'eau que le thermomètre du bateau indique à plus de 17°.

Repas ("romantic menu") dans un chinois, à 21 livres, mais très copieux!

Dimanche, temps doux (sans doute la bordure de la zone caniculaire sur l'Europe), mais il y a un très fort vent. Nous décidons d'attendre le début de l'après-midi pour voir l'évolution et décider d'aller ou non dans la rivière Fall.

Le vent ne se calme pas, et nous allons marcher sur le sentier côtier. Pub au retour, avec un cidre asez spécial : couleur blanche, alcoolisé à 7,5°.

La suite, vers Plymouth ...