«LES CROCOS AVAIENT LES CROCS»
●
17
août
1979,
c'est
l'année
de
mes
20
ans,
je
viens
d
'avoir
le
Bac,
les
vacances,
on
part
avec
deux
potes
faire
du
camping
dans
la
région
languedocienne.
●
17
août
1979,
c'est
aussi
le
soir
d'un
Nîmes-
Bordeaux
qu'il
ne
fallait
pas
louper
quand
on
était
supporter
des
Girondins
et
en
vacances
dans
le
coin.
●
Le
lieu.
Il
s'agit
du
Stade
Jean
Bouin,
enceinte
de
13
000
personnes,
lieu
d'un
autre
âge,
une
sorte
de
«Furiani
du
Gard».
Petit
par
la
contenance,
mais
chaud
comme
la
braise
que
Jean
Bouin,
citadelle
souvent
imprenable
à
l'époque.
Se
rajoutent
aux
Nîmois,
à
cette
époque
de
l'année
30%
d'estivants
venus
du
littoral
et
quelques
supporters
bordelais,
à
un
moment
où
le
mouvement
Ultra
n'existait
pas
encore.
●
Les
Nîmois,
à
cette
époque.
Le
Nîmes
Olympique
est
né
en
1937.
Nîmes
est
une
petite
ville
120
000
habitants,
mais
c'est
une
place
forte
du
foot
français.
(Vice-champion
en
1960
et
en
1972,
finaliste
de
la
Coupe
en
1961).
le
club
voisin
et
détesté
La
Paillade-Montpellier
relancé
par
Louis
Nicollin
en
1974,
évolue
alors
en
3e
division
et
ne
brille
qu'en
Coupe
de
France
comme
le
montre
l'élimination
de
l'OM
lors
de
la
saison
1976-1977,
au
stade
des
32e
de
finale.
La
région
c'est
encore
le
rugby
et
dans
ces
années
-là,
c'est
Béziers
qui
règne
en
maître
avec
6
titres
dans
les
années
70.
le
président
Nîmois
s'appelle
Paul
Calabro.
Il
le
reste
10
ans
entre
1972
et
1982.
L'entraîneur
est
Henri
Noël,
qui
succède
à
l'emblématique
Kader
Firoud,
qui est à la tête du club de 1978 à 1982.
●
Les
Girondins
de
1979.
Ils
sont
à
l'orée
de
leur
décennie
sacrée.
Claude
Bez,
le
comptable
devenu
président,
qui
entrait
dans
les
vestiaires
au
son
de :
«Salut
Mes
seigneurs»,
a
repris
les
affaires
en
main
en
1978.
La
saison
précédente
le
club
échappe
de
peu
à
la
relégation,
lors
de
la
saison
1977-1978
(
à
1
point
de
la
descente).
Lors
de
la
deuxième
saison
de
Bez,
celui-ci
ambitieux
recrute
des
internationaux :
Albert
Gemmrich,
Gérard
Soler,
Bernard
Lacombe,
Omar
Sahnoun.
Marius
Trésor
et
François
Bracci
arrivent
la
saison
suivante.
Quant
à
Gigi,
fidèle
de
toujours,
il
est
là
depuis
9
ans.
Il
a
fait son premier match à 18 ans en 1970.
L'entraîneur
s'appelle
Luis
Carniglia,
il
est
argentin,
ancienne
star
du
foot,
il
est
passé
de
l'autre
côté
de
la barrière.
●
Le
match.
Serré,
âpre,
tendu.
Une
«souricière
à
la
Nimoîse».
Les
Gardois
ont
Ruffier
(19
ans)
dans
les
buts,
Bernard
Boissier,
Michel
Mezy,
René
Girard,
Luizinho….
et
Gilbert
Marguerite.
Les
Girondins
font
illusion
lors
du
premier
acte,
avant
de
s'incliner
en
fin
de
match
sur
deux
buts
du
martiniquais
formé
au club (dont 1 penalty).
●
La
suite.
Un
catastrophique
début
de
saison.
Carniglia
viré
au
bout
de
13
matchs.
L'affaire
du
faux
Cabrera !
Les
insuffisances
physiques
des
entraînements
de
Rocquevielle
et
des
joueurs
obligés
de
courir
en
cachette !
L'arrivée
de
Raymond
«la
science»
(Raymond
Goethals).
A
l'arrivée
une
10e
place.
Quant
aux
Nîmois
ils
terminent
8e
et
devancent les bordelais au goal average.
●
La
saison
de
transition.
Aimé
Jacquet
le
lyonnais
arrive
lors
de
la
saison
1980/1981,
il
sera
suivi
de
Jean
Tigana
l'année
suivante.
Lors
de
la
première
saison
de
l'entraîneur
forezien
(il
est
de
Sail-sous-
Couzan) les Bordelais termineront 3e.
●
«Les
Crocos
avaient
les
Crocs
!!».
Comme
ils
les
eurent,
il
y
a
quelques
semaines
contre
Marseille,
le
17
août
1979,
les
«Crocos
avaient
les
Crocs !!.
Pas
de
rencontre
entre
Nîmois
et
Bordelais
depuis
1993,
mais
en
un
quart
de
siècle
le
foot
a
bien
changé :
arrêt
Bosman,
la
Ligue
des
Champions,
le
foot
business.
A
Nîmes
cependant,
les
valeurs
restent.
Le
stade
Jean
Bouin
n'existe
plus,
les
Costières
sont
là
et
bientôt
un
nouveau
stade
accueillera
les
rouges.
Contre
l'OM
les
Nîmois
ont
été
fidèles
à
l'esprit
incarné
par
Kader
Firoud
en
son
temps.
Espérons
que
les
Nîmois
aient
perdu
de
leur
pugnacité
en
quittant
leur
antre
et
que
leurs
crocs
soient plus élimés qu'acérés.
Christophe GAMEIRO
Rétrospective
N° 1
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