LE MONDE ARABE : UN ESPACE SOUS TENSION Entretien avec Abdellah OUZITANE animé par Christophe GAMEIRO Présentation de l'intervenant et de l'ancien Consul Général du Maroc : Abdellah Ouzitane est un universitaire franco-marocain. Il est responsable du centre de formation en langues depuis 1999 au collège Droit-Sciences Politiques-Économie-Gestion. Ses axes de recherche sont les défis sécuritaires et stratégiques mais aussi les enjeux géopolitiques dans le monde arabe. Nous avons le plaisir, cet après-midi, par ailleurs, pour cette intervention, de recevoir l'ancien Consul Général du Maroc en Aquitaine, Mohamed Fadlallah Fellat. Introduction : Le Monde arabe est complexe, autour de critères linguistiques, politiques, religieux et géographiques variés. Les disparités sont tout aussi grandes, dans des domaines comme ceux de la santé, de l'éducation ou de la culture. Nous nous interrogerons donc sur la nature de ces disparités mais aussi sur les mutations en cours au sein de ce monde arabe pendant 60 minutes. Nous réserverons le reste du temps à un questionnement, qui viendra de notre juvénile public prioritairement. Nous envisagerons quatre parties : - 1° Monde arabe : un espace politique et idéologique hétérogène - 2° Organisation des pouvoirs avant les «Révolutions» de 2010-2011 - 3° Islamisme, religion et idéologie. - 4° Que reste t-il des «révolutions» arabes ? 1° Monde arabe: un espace politique et idéologique hétérogène - Nous définirons, à partir de cartes, ce qu'est le monde arabo-musulman. - Peut on dire qu'il existe un vrai espace politique et idéologique dans ce monde là ? -En quoi est-il hétérogène ? Nous présenterons plusieurs exemples de pays mettant en avant le Maghreb, le Proche-Orient et le Moyen-Orient. - Nous montrerons bien les différences qui existent entre chiisme et sunnisme . 2° Organisation des pouvoirs avant les «Révolutions» de 2010-2011 - Quelle est la légitimité et l'enracinement véritable des pouvoirs au Maghreb au Proche- Orient et au Moyen-Orient ? - Peut-on parler de la fin d'une «stabilité autoritaire» qui s'est opérée pendant des années ? Nous aborderons pour étayer nos propos les cas de Khadafi (Libye), Assad (Syrie), Moubarak (Égypte), Ali Abdallah Saleh (au Yémen). 3° Islamisme, religion et idéologie. - Qui sont ces islamistes (leurs origines, leurs objectifs) ? - Les 4 principales écoles théologiques : Hanafisme (Abu Hanifa) au Moyen-âge (699- 767), le Malikisme ( Iman Malik) (711-795), le Chafiisme (767-820), le Hanbalisme (780-255). Ces quatre écoles influencent la pensée théologique, le droit musulman, les enseignements prophétiques du monde arabe. Ceux qui sont à l'origine de ces quatre écoles peuvent être considérés comme des théoriciens de la jurisprudence. - Au XVIIIe siècle, Mohammed ben Abdelwahhab , prédicateur arabe donne une autre interprétation des textes sacrés. Il prône un islam rigoriste pour justifier le déclin du monde arabe : c'est le wahhabisme . - Au XXe siècle, ce courant devient la pensée officielle de l'Arabie saoudite. - Quant au Salafisme , il peut être considéré comme une forme de Wahhabisme (as- salafiyya, le retour à la source). En réalité, il s'agit de réislamiser la société par le bas. - Nous nous demanderons s'il existe non pas un mais plusieurs Coran. 4° Que reste t-il des «révolutions» arabes ? - Nous prendrons nos exemples en Libye, en Syrie et en Irak, qui sont des pays qui sont passés d'une forme de stabilité tyrannique à celle d'une instabilité chronique. Nous montrerons que ces pays sont en réalité aujourd'hui des agrégats d'États, animés par des forces contradictoires. - Bien entendu, nous aborderons le «monstre» Daesh sous les feux de la rampe ces dernières années, qui a supplanté Al-Qaïda. Daesh est aussi connu sous le nom de l'État islamique. Nous différencierons d'ailleurs les deux mouvements terroristes. Conclusion: Nous ferons un bilan des restructurations en cours au sein du monde arabe et nous terminerons par une prospective. Que pourrait il se passer dans les dix ans qui viennent? Ce monde arabe sera t-il encore sous tension à l'avenir ? Les question du public surviendront alors et nous les susciterons au cas où elles ne viendraient pas.

Christophe Gameiro, l’ancien Consul Général et Abdellah Ouzitane

La salle de réception où s’est tenu le débat

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