«Et l'aigle des Açores déploya ses ailes» Rarement, nouvelle recrue girondine aura autant éclaboussé de son talent qu'en ce soir du 6 septembre 2000, les Girondins se déplaçaient chez leur éternel rival nantais. Pedro Miguel Carreiro Resendes dit «Pauleta» est devenu en une heure et demie, une icône du football bordelais rarement égalé depuis. Ses trois buts inscrits contre les Canaris ont lancé formidablement les trois saisons qu'il passa chez les Marines & Blancs. La rivalité entre les deux clubs est ancienne et bien que 350 km séparent les deux villes, on parle depuis toujours de «derby de l'Atlantique». Des rencontres épiques, il y en eut de nombreuses mais c'est dans les années 80, qu'elles furent les plus notables. Au printemps 1982, le bouillant Claude Bez n'y alla pas par quatre chemins, en imposant dans les buts bordelais les 163 cm d'Alain Giresse pour pallier l'absence de son gardien Pantelic suspendu pendant un an, par exemple, et ce match atypique est resté dans les mémoires ! En ce début de millénaire, toutefois, les Girondins ne dominaient plus le foot français mais cependant, ils avaient repris du poil de la bête. Le titre de 1999 était pour le rappeler, au prix d'une course poursuite incessante avec l'autre rival marseillais. L'équipe drivée par Elie Baup avait, pour la circonstance, pratiqué un football champagne dans lequel s'illustrèrent Ali Benarbia, Johan Micoud, et le duo Wiltord-Laslandes. La saison suivante, les Girondins terminaient 4e et loupaient la Ligue des Champions de peu, en ne gagnant pas à Bastia pour le 38e et dernier acte. Cette même année 2000 était, toutefois, ternie par la piteuse élimination contre Calais en demi-finale de la Coupe de France. A l'intersaison suivante, Elie Baup, qui entamait sa 4e année en tant que coach principal, perdait son international Sylvain Wiltord, parti vers Arsenal. Pauleta fit alors office de joker en provenance du Deportivo la Corogne, club galicien, qui avait déjà alimenté les Bordelais, la saison précédente, avec les arrivées de Jérome Bonissel et Stéphane Ziani. Le natif des Açores et de l'île de San Miguel avait déjà 27 ans, il était international portugais , mais rien dans son parcours préalable en Espagne ne laissait présager d'une telle réussite. Cette 5e journée, du championnat de D1 (devenue Ligue 1 à l'été 2002) se présentait plutôt médiocrement pour les Marines & Blancs. Ils avaient loupé leur début de saison, ne comptaient que 3 points et après 5 rencontres, ils occupaient une peu flatteuse 16e place sur 18 équipes. Ils n'avaient pas gagné un seul de leurs matchs, par ailleurs. Quant aux Canaris, ils étaient 3e avec 10 points et retrouvaient peu à peu le jeu fluide et alerte, qui avait fait leur réputation, depuis les années 70 et leur dernier titre de 1995, quand ils étaient entraînés par Coco Suaudeau. En ce mois de septembre 2000, le coach nantais Raynald Denoueix pouvait compter, entre autres, sur les arrivées de Stéphane Ziani, prêté par Bordeaux, de Viorel Moldovan, en provenance de Fenerbahçe ainsi que sur la double éclosion de Frédéric Da Rocha et d'Éric Carrière. A la pause, la cause était déjà entendue ! «L'aigle des Açores» (Pauleta célébrait ses buts en mimant le vol de l'aigle de Sao Miguel) avait déjà frappé deux fois aux 24e et 43e minutes. Pour la circonstance, il démontra une habileté de la tête, à laquelle ne le prédisposait pas sa taille moyenne. Christophe Dugarry et Lilian Laslandes avaient été certes les deux passeurs décisifs, mais la détente verticale du portugais fut impressionnante . Il réalisait un hat trick (trois buts consécutifs) à la 63e et démontrait tout l'opportunisme dont il allait faire preuve pendant 3 saisons aux Girondins. Ces derniers clôturaient la marque à la 71e par Marc Wilmots, arrivé à l'intersaison, futur sélectionneur des «Diables Rouges» de 2012 à 2016 et le capitaine d'un soir Lilian laslandes. Par cette victoire éclatante, les Bordelais lavaient quelques-uns des affronts décrits plus hauts, et lançaient enfin leur saison au point de devenir leader entre la 16e et la 19e journée. Les Nantais, quant à eux, connurent des hauts et des bas. Sur courant alternatif au début du championnat, avec un hiver mitigé, ils terminaient en trombe avec huit victoires consécutives et devenaient champions pour la 8e fois de leur histoire. Éric Carrière fut récompensé en étant désigné comme le meilleur joueur de la saison par la LFP (Ligue de Football Professionnel). Ce fut aussi la dernière fois que les Canaris s'illustrèrent sur la scène du ballon rond hexagonal. Les Bordelais terminèrent 4e à 11 points des joueurs de la Loire-Atlantique et très symboliquement, la passation de pouvoir entre l'ancien et le nouveau champion, s'opéra au cœur de l'hiver, quand les Nantais s'imposèrent à Chaban sur le score de 2 à 0 avec un Carrière rayonnant. Ce ne fut peut-être pas le meilleur Bordeaux-Nantes de l' Histoire, mais sans doute le plus étonnant, par son scénario, son résultat final et par l'avènement, bien entendu d'un buteur resté dans toutes les mémoires girondines. En trois ans, il inscrivit 107 buts sous ses couleurs, puis 136 avec le PSG entre 2003 et 2008, sans oublier sa sélection nationale avec laquelle il disputa une finale de l'Euro en 2004 et une demi-finale de la Coupe du Monde en 2006. Les lustres d'antan sont désormais oubliés pour les deux équipes, mais la rivalité perdure par bien des aspects, comme le montrera la très forte présence des supporters nantais au Matmut dans 48 heures. La partie, une nouvelle fois, ne ressemblera à aucune autre, et constituera une belle occasion pour les Girondins de démarrer une nouvelle aventure... comme ils le firent déjà le 6 septembre 2000. Ci-joint Photos des Girondins et du FC Nantes Atlantique saison 2000-2001 Christophe GAMEIRO
Nantes-Bordeaux 6 septembre 2000
Rétrospective N° 2
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«Et l'aigle des Açores déploya ses ailes» Rarement, nouvelle recrue girondine aura autant éclaboussé de son talent qu'en ce soir du 6 septembre 2000, les Girondins se déplaçaient chez leur éternel rival nantais. Pedro Miguel Carreiro Resendes dit «Pauleta» est devenu en une heure et demie, une icône du football bordelais rarement égalé depuis. Ses trois buts inscrits contre les Canaris ont lancé formidablement les trois saisons qu'il passa chez les Marines & Blancs. La rivalité entre les deux clubs est ancienne et bien que 350 km séparent les deux villes, on parle depuis toujours de «derby de l'Atlantique». Des rencontres épiques, il y en eut de nombreuses mais c'est dans les années 80, qu'elles furent les plus notables. Au printemps 1982, le bouillant Claude Bez n'y alla pas par quatre chemins, en imposant dans les buts bordelais les 163 cm d'Alain Giresse pour pallier l'absence de son gardien Pantelic suspendu pendant un an, par exemple, et ce match atypique est resté dans les mémoires ! En ce début de millénaire, toutefois, les Girondins ne dominaient plus le foot français mais cependant, ils avaient repris du poil de la bête. Le titre de 1999 était pour le rappeler, au prix d'une course poursuite incessante avec l'autre rival marseillais. L'équipe drivée par Elie Baup avait, pour la circonstance, pratiqué un football champagne dans lequel s'illustrèrent Ali Benarbia, Johan Micoud, et le duo Wiltord-Laslandes. La saison suivante, les Girondins terminaient 4e et loupaient la Ligue des Champions de peu, en ne gagnant pas à Bastia pour le 38e et dernier acte. Cette même année 2000 était, toutefois, ternie par la piteuse élimination contre Calais en demi-finale de la Coupe de France. A l'intersaison suivante, Elie Baup, qui entamait sa 4e année en tant que coach principal, perdait son international Sylvain Wiltord, parti vers Arsenal. Pauleta fit alors office de joker en provenance du Deportivo la Corogne, club galicien, qui avait déjà alimenté les Bordelais, la saison précédente, avec les arrivées de Jérome Bonissel et Stéphane Ziani. Le natif des Açores et de l'île de San Miguel avait déjà 27 ans, il était international portugais , mais rien dans son parcours préalable en Espagne ne laissait présager d'une telle réussite. Cette 5e journée, du championnat de D1 (devenue Ligue 1 à l'été 2002) se présentait plutôt médiocrement pour les Marines & Blancs. Ils avaient loupé leur début de saison, ne comptaient que 3 points et après 5 rencontres, ils occupaient une peu flatteuse 16e place sur 18 équipes. Ils n'avaient pas gagné un seul de leurs matchs, par ailleurs. Quant aux Canaris, ils étaient 3e avec 10 points et retrouvaient peu à peu le jeu fluide et alerte, qui avait fait leur réputation, depuis les années 70 et leur dernier titre de 1995, quand ils étaient entraînés par Coco Suaudeau. En ce mois de septembre 2000, le coach nantais Raynald Denoueix pouvait compter, entre autres, sur les arrivées de Stéphane Ziani, prêté par Bordeaux, de Viorel Moldovan, en provenance de Fenerbahçe ainsi que sur la double éclosion de Frédéric Da Rocha et d'Éric Carrière. A la pause, la cause était déjà entendue ! «L'aigle des Açores» (Pauleta célébrait ses buts en mimant le vol de l'aigle de Sao Miguel) avait déjà frappé deux fois aux 24e et 43e minutes. Pour la circonstance, il démontra une habileté de la tête, à laquelle ne le prédisposait pas sa taille moyenne. Christophe Dugarry et Lilian Laslandes avaient été certes les deux passeurs décisifs, mais la détente verticale du portugais fut impressionnante . Il réalisait un hat trick (trois buts consécutifs) à la 63e et démontrait tout l'opportunisme dont il allait faire preuve pendant 3 saisons aux Girondins. Ces derniers clôturaient la marque à la 71e par Marc Wilmots, arrivé à l'intersaison, futur sélectionneur des «Diables Rouges» de 2012 à 2016 et le capitaine d'un soir Lilian laslandes. Par cette victoire éclatante, les Bordelais lavaient quelques-uns des affronts décrits plus hauts, et lançaient enfin leur saison au point de devenir leader entre la 16e et la 19e journée. Les Nantais, quant à eux, connurent des hauts et des bas. Sur courant alternatif au début du championnat, avec un hiver mitigé, ils terminaient en trombe avec huit victoires consécutives et devenaient champions pour la 8e fois de leur histoire. Éric Carrière fut récompensé en étant désigné comme le meilleur joueur de la saison par la LFP (Ligue de Football Professionnel). Ce fut aussi la dernière fois que les Canaris s'illustrèrent sur la scène du ballon rond hexagonal. Les Bordelais terminèrent 4e à 11 points des joueurs de la Loire-Atlantique et très symboliquement, la passation de pouvoir entre l'ancien et le nouveau champion, s'opéra au cœur de l'hiver, quand les Nantais s'imposèrent à Chaban sur le score de 2 à 0 avec un Carrière rayonnant. Ce ne fut peut-être pas le meilleur Bordeaux-Nantes de l' Histoire, mais sans doute le plus étonnant, par son scénario, son résultat final et par l'avènement, bien entendu d'un buteur resté dans toutes les mémoires girondines. En trois ans, il inscrivit 107 buts sous ses couleurs, puis 136 avec le PSG entre 2003 et 2008, sans oublier sa sélection nationale avec laquelle il disputa une finale de l'Euro en 2004 et une demi-finale de la Coupe du Monde en 2006. Les lustres d'antan sont désormais oubliés pour les deux équipes, mais la rivalité perdure par bien des aspects, comme le montrera la très forte présence des supporters nantais au Matmut dans 48 heures. La partie, une nouvelle fois, ne ressemblera à aucune autre, et constituera une belle occasion pour les Girondins de démarrer une nouvelle aventure... comme ils le firent déjà le 6 septembre 2000. Ci-joint Photos des Girondins et du FC Nantes Atlantique saison 2000-2001 Christophe GAMEIRO
Nantes-Bordeaux 6 septembre 2000
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