Bordeaux-PSG
8 août 1998
Rétrospective
N° 3
«Victoire capitale du FCGB»
Victor
Hugo
disait
de
la
capitale
girondine :
«Prenez
Versailles,
ajoutez
y
Anvers,
vous
aurez
Bordeaux !».
En
ce
8
août
1998,
les
Bordelais
justifièrent
cette
réputation
et
montrèrent
aux
observateurs
avisés,
qu'en
matière
de
football,
tout
au
moins,
ils
avaient
le
profil
d'une capitale.
Quoi
de
plus
excitant
qu'un
Bordeaux-Paris-Saint-
Germain, lors d'une première journée de championnat ?
C'est
l'assurance,
non
seulement,
d'avoir
son
carré
de
fidèles,
mais
également
de
nombreux
touristes
abandonnant
les
plages,
l'espace
d'une
soirée.
En
cet
été
1998,
la
France
de
la
cohabitation
politique
est
prise
d'une
douce
euphorie.
Depuis
le
12
juillet,
les
soirées
des
Français
sont
invariablement
bercées
par
«I
will
survive»,
qui
devient
une
ode
aux
champions
du
monde.
Pour
la
première
fois
depuis
longtemps,
le
pays
est
optimiste,
et
on
se
presse
à
Lescure
(qui
prendra
le
nom
de
Chaban-Delmas
en
2001),
autant
pour
découvrir
les
nouvelles recrues bordelaises, que celles de Paris.
Durant
l'intersaison,
le
génial
Ali
Benarbia
est
arrivé,
ainsi
que
Victor
Torres
Mestre
au
poste
de
latéral
gauche.
Les
Girondins
ont,
de
plus,
récupéré
Hervé
Alicarte
en
provenance
de
Montpellier,
qui
forme
ce
soir
là
l'axe
central
de
la
défense,
avec
Nisa
Saveljic,
déjà
en
place
depuis
la
saison
précédente.
Les
Bordelais
alignent,
par
ailleurs,
un
duo
d'attaquants
composé
de
Lilian
Laslandes
et
de
Sylvain
Wiltord,
qui
ont
rejoint
le
club
en
1997,
prometteur,
mais
qui
doit
encore
faire
preuve d'une véritable complémentarité.
Les
Girondins,
à
l'orée
de
cette
saison
1998-1999,
sont
au
mieux
un
outsider
dirigé
par
Élie
Baup,
qui
n'a
que
moyennement réussi à Saint-Étienne.
Les
stars
parisiennes,
quant
à
elle
ont
plutôt
les
faveurs
des
pronostics.
Christian
Wörns,
l'allemand
rassure.
Marco
Simone
est
un
diamant
brut.
Yann
Lachuer
anime
le
jeu
et
les
Parisiens
ont
reconstitué
le
duo
nantais
gagnant
de
1995,
Ouedec-Loko.
Enfin,
il
y
a
la
«star»,
que
tout
le
monde
attend
en
la
personne
de
«Jay-Jay»
Okocha,
le
nigérian
auréolé
d'une
Coupe
du
Monde
prometteuse
avec
son
pays.
Cette
période
ce
sont
les
années
«Canal+»
entre
1991
et
2006.
Au
printemps
précédent,
l'emblématique
président
Michel
Denisot
a
laissé
sa
place
à
Charles
Biétry.
Quant
à
l'entraîneur
c'est
Alain
Giresse.
«The
little
big
man»
revient
sur
ses
terres
en
remplacement
de
Ricardo,
qui
avait
coaché
les
parisiens durant deux ans.
Les
Bordelais
ne
lèvent
pas
les
doutes
lors
du
premier
acte,
et
au
contraire
semblent
se
préparer
une
soirée
inconfortable
avec
l'expulsion
de
leur
capitaine
Michel
Pavon,
à
la
32e
minute.
L'arbitre
de
la
partie
a
alors
le
bon
goût
de
rétablir
la
parité
en
expulsant
à
son
tour
Bruno Carotti, le parisien juste avant la mi-temps.
Le
récital
bordelais
a
lieu
surtout
lors
du
deuxième
acte.
A
cette
occasion,
les
Marines
&
Blancs
inscrivent
trois
buts,
par
Laslandes
(56e),
Wiltord
(58e)
et
Benarbia
(88e).
Les
joueurs
de
la
capitale
réduisent
la
marque
par
Okocha,
qui
à
peine
entré
en
jeu,
délivre
un
missile
de
30
mètres
qui
déflore
la
lucarne
d'Ulrich
Ramé.
Les
Bordelais
ne
le
savent
pas
encore,
mais
ils
inaugurent
une
saison
exceptionnelle
en
alignant
tout
d'abord
5
victoires
consécutives.
Ce
football
champagne
fruit
de
l'inspiration
des
acteurs
déjà
cités
consacre
également
le
talent de Johan Micoud.
A
la
fin
de
la
saison,
les
Girondins
devancent
les
Marseillais
de
Roland
Courbis
et
de
Christophe
Dugarry
d'un
petit
point.
L'épilogue
se
produit
au
Parc
des
Princes,
à
la
dernière
minute,
avec
le
fameux
but
de
Pascal Feindouno.
Ces
deux
rencontres
contre
le
Paris-Saint-Germain
de
la
saison
1998-1999
restèrent
inoubliables
pour
les
supporters
bordelais.
Les
temps
ont
changé
et
ce
2
décembre
2018,
c'est
un
épouvantail
qui
se
produira
dans
l'enceinte
du
Matmut.
Les
Parisiens
auront
peut-
être
laissé
quelques
forces
dans
leur
confrontation
contre
Liverpool.
Ce
sera
peut-être
l'occasion
pour
les
Girondins
de
renouer
avec
un
succès
qui
les
fuit
depuis
longtemps
contre
les
Parisiens,
histoire
d'imiter
leurs
glorieux aînés du 8 août 1998.
Christophe GAMEIRO
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