PATHETIQUE Vocabulaire : destiné à apitoyer le récepteur, le registre pathétique utilise le lexique de la compassion : termes évoquant la misère et la douleur associés à un vocabulaire affectif (tristesse, lamentation) et religieux (supplications). Formes : afin d'émouvoir, le registre pathétique use d'une fréquente prise à partie de l'auditoire (exclamations, invocations, apostrophes invitant à la déploration). Les images sont violentes, parfois hyperboliques. | | |
DIDACTIQUE Vocabulaire : il peut être technique, en tout cas référentiel, puisqu'il s'agit toujours par ce registre d'apporter au lecteur des informations circonstanciées ou de lui enseigner un certain type de comportement. Nous avons d'autre part, dans notre lexique des genres littéraires, proposé une classification de certains types d'œuvres dans le genre didactique.) Formes : elles seront volontiers injonctives (recettes, modes d'emploi), la fonction impressive conjuguée avec la fonction référentielle. La phrase restera brève et claire, facilitant la compréhension du message. | | |
EPIQUE Vocabulaire : la célébration des prouesses et des exploits est caractéristique de l'épopée . Pour cela, le vocabulaire sera emprunté au lexique guerrier. L'exaltation des vertus héroïques s'inscrira aussi dans le vocabulaire mélioratif des qualités morales (sacrifice, énergie, hauteur stoïque : voir les vertus du héros). Parce qu'il est confronté à des obstacles surhumains ou des déchaînements cosmiques, le héros épique est souvent accompagné d'un vocabulaire mythologique et panthéiste. Formes : elles visent à susciter l'admiration et concourent donc, par les ressources de la description, à amplifier les forces en présence. Dressées l'une contre l'autre de manière manichéenne, elles sont violemment mises en valeur par l'ampleur des phrases, les verbes de mouvement en cascade, les rythmes (anaphores). Les images sont choisies parmi celles de l'amplification (hyperboles, gradations) et de l'analogie (personnifications, allégories mythologiques). | | |
FANTASTIQUE Vocabulaire : l'atmosphère fantastique est destinée à susciter l'inquiétude. Le vocabulaire saura pour cela maintenir l'ambiguïté (termes à double sens, lexique de l'incertitude) et caractériser constamment le trouble du personnage, confronté à des phénomènes inexplicables, par le lexique de l'étrange et le champ lexical de la peur. Formes : le registre fantastique est souvent associé à la description dont on observera la valeur subjective et incertaine (onirisme, comparaisons et métaphores témoignant de l'incapacité à cerner le phénomène). Renvoyée au témoignage incertain d'un sujet solitaire (focalisation interne), l'appréciation des faits nous est livrée de manière parcellaire et hésitante. La syntaxe sera pour cela caractérisée par la phrase brève, volontiers elliptique (suspensions), et fréquemment interrogative. | | |
LYRIQUE Vocabulaire : on trouvera dans ce registre tout le vocabulaire de l'émotion en relation avec les grands thèmes lyriques : amour, mélancolie, nostalgie, bonheur, extase, communion avec la nature... Formes : la fonction expressive est évidemment dominante (forte implication du pronom je) et alterne avec la fonction impressive qui mobilise le récepteur et l'invite à partager la ferveur. Pour suggérer l'intensité des émotions éprouvées, les tournures exclamatives (invocations, apostrophes) ou interrogatives sont fréquentes, ainsi que les figures de l'insistance (anaphores, hyperboles, gradations). La syntaxe est enfin soucieuse de musicalité (cadences du vers, ampleur de la phrase). | | |
ORATOIRE Formes : ce registre est étymologiquement associé à la prière. Il reste de cette origine une évidente vocation du registre oratoire pour le discours public capable de mobiliser l'auditoire. Il peut y parvenir par le souci de persuader plus que de convaincre, sûr de faire partager l'émotion par toutes les ressources du verbe : ampleur de la phrase (période), choix évocateur des images, prises à partie de l'auditoire (apostrophes, questions rhétoriques). | | |