Émeutes en Algérie
après la mort de sept nourrissons
ALGER (AFP), le
25-12-2001
Des
émeutes ont éclaté
lundi à Oued el Abtal, près
de Mascara (340 km au sud-ouest d'Alger)
où sept nourrissons sont morts le
22 décembre dans un centre de
Santé où ils venaient
d'être vaccinés.
Les habitants,
sortis dans les rues à
l'arrivée du wali (préfet)
venu assister à l'enterrement des
enfants, ont incendié les
sièges de la
sous-préfecture, de la mairie et
des impôts, selon Le Quotidien
d'Oran. Les services de
sécurité ont tiré des
coups de sommation et le calme n'est
revenu qu'en fin de journée avec
l'arrivée de renforts, a
précisé ce journal.
Les sept
nourrissons sont
décédés après
avoir reçu une injection de vaccin
anti-rougeole. Des dizaines d'autres, pris
de malaise, ont dû être
hospitalisés.
A la suite de ce
drame, les autorités, à
titre préventif, ont interdit
provisoirement les vaccins dans tout le
pays. L'interdiction a été
levé lundi soir. Le
ministère de la Santé a
indiqué que les vaccins
utilisés, provenant d'un "grand
laboratoire européen",
n'étaient pas périmés
comme on l'avait cru dans un premier
temps, mais que les décès et
les hospitalisations avaient pour origine
une mauvaise manipulation dans le centre
de santé.
Il y a eu "erreur
dans la reconstitution qui a
consisté en l'utilisation d'un
solvant autre que celui fourni par
l'Institut Pasteur d'Algérie", a
expliqué le
ministère.
"Le vaccin a
été reconstitué
à l'aide d'un liquide non
approprié qui n'était pas de
l'eau stérile et qui, une fois
administré aux nourrissons, a agi
comme un poison mortel", a-t-il
ajouté.
Début de
décrue dans l'Est mais la Meuse
continue à
monter
ÉPINAL (AFP), le
30-12-2001
La décrue
s'amorçait dimanche en fin
d'après-midi dans l'Est de la
France, touché par de brutales
inondations qui ont fait un mort samedi
soir dans les Vosges, mais la situation
restait préoccupante dans la Meuse,
où des dizaines de familles ont
dû être
évacuées.
Le niveau des
cours d'eau revenait à la normale
en Haute-Saône, Haute-Marne,
Meurthe-et-Moselle ainsi que dans les
Vosges et en Alsace, mais de très
nombreux axes secondaires restaient
coupés à la
circulation.
A
Pagny-la-Blanche-Côte (Meuse), la
moitié des quelque 100 familles du
village ont dû être
évacuées, les eaux en crue
de la Meuse ayant atteint par endroits un
mètre de hauteur dans les
maisons.
"Il y a une
énorme masse d'eau de 1,50 m qui
descend la Meuse tout doucement, inondant
village après village", a
expliqué à l'AFP un
responsable de la cellule de crise
à la préfecture de
Bar-le-Duc.
A Maxey-sur-Meuse, on atteignait la cote de
3,04 m à 10 heures, alors que le
niveau de "crue grave" est à 2,50 m
à cet endroit. La crue devrait
atteindre la sous-préfecture de
Commercy (6.000 habitants environ) au
cours de la nuit. Le niveau de l'eau
devrait alors être de 3,50 m, pour
un niveau de "crue grave" de 2,75
m.
La crue de la
Meuse avait entraîné samedi
soir l'évacuation de quelque 150
personnes dans les environs de
Neufchâteau (ouest des
Vosges).
En Moselle, le
niveau de la rivière du même
nom devait continuer à monter
pendant la nuit de dimanche à
lundi. Le maximum devait être
atteint dans la matinée de lundi,
se rapprochant des niveaux de 1983, "sans
toutefois les dépasser", selon la
préfecture.
A Toul
(Meurthe-et-Moselle), un
hypermarché Leclerc, noir de monde
en cette veille de fêtes, a dû
être évacué dans
l'après-midi, tandis qu'une
quinzaine de familles étaient
secourues dans le village de Bainville-sur-Madon, coupé du monde
du fait de la montée des
eaux.
A Eloie
(Territoire de Belfort), la rupture d'une
digue de rétention d'eau a
provoqué dimanche vers 10h30 une
vague de 1,10 m qui a inondé des
centaines d'habitations, sans faire de
victime.
"La vague
emportait les voitures sur son passage", a
témoigné Lionel Mougeot, 28
ans, qui a constaté le
phénomène où moment
où il regagnait le domicile de ses
parents après un footing.
"Quand l'eau est
arrivée sur moi, j'ai nagé
dans le sens du courant sur 100 ou 150
mètres. C'était difficile
car des blocs de glace flottaient à
la surface", a encore raconté le
jeune homme, maître-nageur de
profession.
Dans le Bas-Rhin
également, le village de Soufflenheim-le-Bas, près
d'Haguenau, a été envahi par
une vague "impressionnante" après
la rupture d'une digue. Certains
riverains, qui avaient de l'eau
jusqu'à la taille dans leur maison,
ont été
évacués.
Les inondations
ont fait une victime samedi soir vers
22H30, lorsqu'un petit garçon de 5
ans a été tué
à Bussang (Vosges) dans
l'effondrement partiel du toit de la
maison où il dormait, sous l'effet
d'une coulée de boue. Sa petite sœur de deux ans n'est que
légèrement blessée.
Les deux enfants passaient leurs vacances
chez leur grand-mère, qui a
été hospitalisée en
état de choc.
Partout dans la
région, les pompiers sont
intervenus à des centaines de
reprise samedi et dimanche pour des caves
inondées.
Une quinzaine
d'axes principaux restaient coupés
à la circulation dimanche soir,
ainsi que plus de 100 axes
secondaires.
Enfin, si les
liaisons ferroviaires ont
été rétablies en
Alsace, la ligne TER Nancy-Mirecourt-Vittel-Merrey, toujours
noyée par endroits sous 20 cm
d'eau, ne devait pas être
rétablie avant mercredi, selon la
SNCF.
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