Retour

Fernand HOLWECK

Fernand Holweck

Physicien français né à Paris en 1890, mort sous l'Occupation en 1941.

F. HOLWECK et la lampe de Radio "réparable" de son invention.

Fernand Holweck est né d'une famille alsacienne.


Il fait ses études à l'École Communale Boulevard Arago, puis à l'École Lavoisier, enfin à l'École de Physique et Chimie de Paris (Rue Vauquelin) dont il sort major Ingénieur Physicien en 1910.

Appelé sous les drapeaux en 1911, il sert sous les ordres du Commandant Ferrié au Mont Valérien puis au centre de TSF du champ de Mars (Tour Eiffel) où il se perfectionne dans les techniques du vide et s'intéresse aux détecteurs électroniques.

Son esprit de recherche le pousse à effectuer des améliorations sur le détecteur électrolytique et à se lancer dans la construction de valves thermoioniques de Fleming.


Préparateur au laboratoire Curie, il travaille auprès de Mme Curie puis intervient comme maître de conférence à la faculté des Sciences de Paris.

Mobilisé pendant la guerre de 14-18, il est affecté sur demande de la Direction des Inventions au laboratoire d'essais de Toulon où il s'occupe, sous la direction de Paul LANGEVIN et en collaboration avec Maurice de BROGLIE des questions d'ultrasons.

Démobilisé en 1919, il retourne au laboratoire de Mme Curie devenu l'Institut du Radium..

Fernand Holweck est certainement un des plus remarquables représentant de la physique française du siècle dernier.

Son intelligence, sa perspicacité, son habileté d'expérimentation se retrouvent dans l'ensemble de ses apports à la science moderne.

Il établit en 1920 la continuité entre les rayons ultra-violets et les rayons X.

Il est l'inventeur d'une pompe à vide moléculaire qu'il couplera aux lampes d'émission de TSF afin de les rendre démontables et réparables.


Cet appareil devait être suivant le cahier des charges,  "peu encombrant, facilement transportable et d'une très grande sensibilité". Une gageure qui ne découragea pas Holweck.

La précision de cet appareil, la difficulté de réalisation, sous microscope, du minuscule pendule inversé était une opération si délicate que les seuls appareils opérationnels qui ont permis à la France de rétablir sa situation dans le domaine des mesures gravitationnelles ont été fabriqués par Holweck lui-même.

Pour cette invention, il recevra le Prix Albert 1er de Monaco en 1936.

Il s'intéressait au microscope électronique, aux amplificateurs de lumière, aux compteurs de photons en passant par l'astrophysique et la radioastronomie lorsque la deuxième guerre mondiale éclate. Avec Edouard BELIN, OGLOBLINSKY et d'autres chercheurs, il avait mis au point aussi, dès 1926 un système de télévision qui montre que la recherche française dans ce domaine était, dès cette époque, déjà très avancée.

Durant la guerre de 1939/1945, ses travaux sont mis sous surveillance et surtout son indépendance se heurte à la volonté d'utilisation de ses inventions par les troupes allemandes.

Dès 1941, il rentre dans la résistance et participe à l'aide aux parachutistes et aviateurs britanniques sur le territoire occupé.

Quand la situation devient pour lui plus critique, il refuse de fuire de France bien que se sachant menacé.

Sa fille Mireille dira plus tard : "tous les jours un homme était assis sur un banc de la rue Sarrette où nous habitions ". La gestapo était là et attendait pour agir.


Arrêté le 11 Décembre 1941, il est incarcéré à la Santé où il décéde des suites de mauvais traitements le 24 Décembre 1941.

Dans son hommage, Henri GONDET écrira : "Lorsque nous apprîmes l'arrestation de notre ami et de plusieurs personnes de son entourage, nous eûmes tout de suite le sentiment d'un malheur irréparable." ... puis à la vue de sa dépouille :  "ses mains qui avaient permis de mener à bien de si délicates expériences étaient sauvagement meurtries ... et ses cicatrices inexplicables .... étaient un aveu du crime qui venait d'être commis."

Souvenons-nous de son nom un peu trop ignoré des médias et des livres d'école !

Microscope électronique

De 1929 à 1932, il met au point avec le Professeur Antoine LACASSAGNE, Directeur de l'Institut du Radium,  un système technique appliquant les propriétés des rayons X et de la pompe moléculaire à la biologie. A la même époque, il a aussi mis au point, à la demande du géophysicien Pierre LEJAY (1898-1958), Directeur d'un observatoire en Chine et qui sera plus tard président du Comité national français de géodésie et géophysique (CNFGG), un pendule à lame oscillante inversée pour la mesure du champ gravitationnel applicable pour la recherche de gisements miniers et pétrolifères.