Bilan Tandem de Catherine Guillemard

 

Travail en Tandem par e-mail

En conclusion de cette année: nous avons beaucoup attendu des correspondants, qui nous ont beaucoup attendus aussi. Malgré tout, il est important de maintenir la structure de coordination de manière à envisager un travail structuré et en même temps pour éviter des débordements dans les échanges de nos élèves.

L'âge n'est pas très important et on peut même convenir pour démarrer plus rapidement que ce sont des groupes que l'on associe. Nous avons en effet l'expérience de l'échange entre les élèves de Herta Fidelau et les miens qui étaient plus jeunes et plus nombreux que les siens. Ceux qui étaient disponibles répondaient aux messages qui venaient d'être envoyés.

Dans le cadre de la classe, le travail a été évoqué. Certains, très fiers, ont demandé s'ils pouvaient lire aux autres une lettre qu'ils avaient reçus. Lorsqu'un courrier arrivait, soit les élèves le découvraient avant moi se chargeaient de la réponse, soit je demandais en classe qui irait répondre.

Pour cette année, l'aspect positif est que les élèves semblent comprendre qu'ils n'ont qu'une partie de leur courrier à écrire dans la langue étrangère (au début) et qu'ils peuvent dire tout ce qui est plus difficile à exprimer dans leur propre langue.

Malgré la différence d'âge, quelques élèves se proposent de poursuivre leur échange l'an prochain.

Je ne sais pas ce que l'échange pourrait donner si on imposait des sujets précis ou des tâches précises. Il faudrait en conserver l'aspect ludique. Les élèves mentent volontiers, dans la mesure où ça n'engage à rien: c'est une voie qui peut permettre de trouver un éventail plus large de tâches, mais en même temps, la nécessité de mettre en place la charte se fait d'autant plus sentir que l'on peut raconter n'importe quoi sur soi.

Les élèves ont apprécié le fait de pouvoir parler d'eux-mêmes sans passer par le schéma contraignant de la "question-réponse". Par contre j'ai eu peu de contact avec Herta lorsque le travail à commencer à "tourner" sans nous: manque de temps pour nous deux.

En plus de cet échange avec Herta, nous envisageons un travail avec une autre école dont je signalerai les coordonnées si le travail se met en place, en accord avec la collègue allemande concernée.

Les élèves ont travaillé en autonomie: rédaction seul de leur réponse (préparation à la maison éventuellement à partir du texte du correspondant tiré sur l'imprimante), puis, au CDI, envoi du message , travail accompagné par un emploi-jeune (Gwenaëlle Péroux).

Travail en tandem présentiel

Le principe du travail en tandem a aussi été retenu pour quelques heures de travail collectif avec les correspondants allemands. On a repris des tâches proposées sur le site de l'université de Bochum, notamment un jeu de l'oie que l'on a transformé en jeu de cartes accompagnées de numéros.

1ère constatation: il faut simplifier plus encore la forme de l'exercice dans le cas où il doit être utilisé par beaucoup d'élèves en même temps: nous avions perdu, ce jour-là, beaucoup de temps à distribuer les papiers. Pour remplacer l'aspect ludique des dés, nous avions envisagé d'utiliser des sabliers. Cela n'a finalemant pas été testé, mais on pourrait imaginer que les élèves mesurent leur temps de parole sur un sujet. (le temps le plus long étant le plus valorisé).

Sur le fond, il semble important de formuler autrement l'incitation à la prise de parole que sous une forme de question. En effet, quand un élève prenait une carte, il lisait la question, puis la posait à son correspondant. Il faut plutôt inciter les élèves à commencer à parler d'eux-mêmes dans leur propre langue, ce qui fournit des modèles que l'élève étranger pourra reprendre pour ensuite parler de lui-même sur le même sujet.

C'est pour nous, le point le plus important à développer dans le travail en tandem: il faut valoriser la compréhension, ce qui d'une part oblige l'autochtone à se rendre intelligible et à utiliser sa langue en face de son correspondant au lieu de toujours essayer d'utiliser celle qu'il est censé apprendre.

Un autre travail a été testé, toujours entre correspondants français et allemands. A partir d'un poème allemand, mais on pourrait sûrement trouver des modèles en français (chez Boris Vian ou Jean Tardieu) que les élèves français avaient déjà observés en cours d'allemand, les élèves ont associé des mots complémentaires, réutilisés pour s'exprimer sur le thème de l'ami "différent, mais complémentaire": exemple: montagne et vallée, feu et eau. Les groupes devaient choisir d'abord une langue, puis terminer dans l'autre langue.

Pour ce travail, il faudra réfléchir à une réutilisation plus concrète des mots trouvés, par exemple "un mandala" que l'on pourrait réaliser avec le professeur d'art plastique ou une présentation élaborée que l'on pourrait réaliser sur ordinateur pour les exposer ensuite. Il faut en effet donner un sens aux recherches faites sur les mots.

C'est malgré tout une piste intéressante: nous avons pensé aussi à des collections de mots à établir dans les deux langues, par exemple:" au supermarché": dans ce cas on assiste peut-être à la nécessité pour l'autochtone d'expliquer de quoi il s'agit (toujours dans sa langue). Cela n'a pas été testé.