Denrées Périssables - Presse

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Montreuil Dépêche

Denrées Périssables - photo: Montreuil Dépêche
Nadège, Sarah, Élisabeth, Lucie, Audrey, Juliette, Vincent, Dominique et Monya sont passées en un an du niveau "amateurs" au professionnalisme.
La pièce chorégraphiée Denrées périssables, présentée le samedi 12 juin à 20 h 30 au théâtre Berthelot est interprétée par neuf Montreuiltois amateurs qui, à force de persévérance et de
rigueur, avec le concours de deux chorégraphes, nous livrent un résultat de haut niveau, éblouissant de précision.
À l'heure du téléphone portable, du fax, d'Internet, des moyens de transports ultra rapides, les individus se heurtent aux difficultés de communication interpersonnelles. Des moments de solitude indicibles sont révélés ici par la profondeur des émotions et la qualité gestuelle
des corps.

...à dévorer

Cette pièce interroge le spectateur sur notre contradiction de rechercher en même temps une relation d'intimité avec l'autre et de faire partre d'un groupe social, tout en essayant de défendre coûte que coûte notre propre identité. Ces situations étranges ou inquiétantes qui génèrent un sentiment de solitude durent un instant, une heure, un jour ou plus . Et quand elles s'expriment sous aucune forme, elles peuvent conduire à une profonde sensation d'isolement. L'art de Denrées périssables est de traduire, de décrire, de s'arrêter sur des détails, de mettre en mouvement des émotions profondément enfouies en chacun de nous. Ces moments d'attente, de déstabilisation, de rejet ou de manque de repères, traversés à toutes les périodes de la vie, précèdent souvent un nouvel élan vers l'extérieur. C'est sur ce thème que neuf adhérents de la Maison populaire, qui fréquentaient les séances hebdamadaires de l'atelier de danse contemporaine de la chorégraphe Cathy Testa, ont souhaité créer un spectacle d'un niveau professionnel. "C'est tout un cheminement, résume Elisabeth. Participer à une réelle création m'a demandé de placer la danse en priorité cette année, donc de la choisir au détriment d'autres choses que j'aurais eu envie de faire. Cela signifie un investissement en temps, puisque ça a représenté plusieurs soirées par semaine, beaucoup de week-ends et mes congés payés. Mais au-delà de là danse, cette expérience a soulevé de nombreuses réflexions: sur la persévérance, la liberté, notamment par rapport aux apparences, l'acceptation de ses propres limites et le dépassement de soi." C'est à la demande de ces Montreuillois que les danseurs et chorégraphes Cathy Testa et Marc Thiriet, réputés pour leur exigence, ont décidé de mettre leur professionnalisme à leur service: "Habituellement, lors d'une résidence, on intervient pour de l'initiation, expliquent-ils. Dans le
cadre d'une création, ce n'est plus un loisir pour les participants, c'est un véritable parcours. Il faut chercher, recommencer, les relations ne sont plus les mêmes puisque nous ne sommes plus des professeurs. Tout le monde est là pour comprendre par quel chemin il est nécessaire de passer, avec les doutes, les incertitudes, les impasses, ce qui est aléatoire, incontrôlable. Nous avons choisi de ne jamais dire ce que l'on voulait mais de laisser chacun vivre, écrire, parler, défendre ce qu'il ressentait, et traverser le même processus que dans une compagnie professionnelle. Nous nous sommes inspirés de l'univers du peintre Francis Bacon et du roman La Piscine, de Yôko Ogawa. Pour nous, c'est surtout une rencontre avec une belle équipe, une année très intense avec des gens très généreux."
Malgré une forte occupation du studio de danse par une dizaine d'autres ateliers, la Maison populaire a largement soutenu ces adhérents. Comme le souligne Anna Anguino, responsable de ce secteur artistique: "Nous avons souhaité leur offrir les meilleures conditions possibles pour qu'ils puissent mener ce projet jusqu'au bout, en valorisant leur travail. Nous avons ouvert un atelier spécial de techniques de danse pour leur fournir des outils de base. Nous avons accompagné techniquement et financièrement la démarche professionnelle dont ils se sont imprégnés. La représentation au théâtre Berthelot leur permettra d'être confrontés à un vrai public." Lumières, création audiovisuelle, costumes ont été minutieusement élaborés, s'ajoutant à la rigueur des répétitions... À vous de juger...

• Françoise Christmann

• Denrées périssables, samedi 12 juin, a 20 h 30, théâtre Berthelot
6, rue Marcellin-Berthelot. Tél. : 01 42 87 08 68
Entrée 8 € et 10 €

 

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