the schizoid man

L'histoire : 2ème partie:

Sous les yeux du N°2 ( en salle de contrôle avec un nouveau superviseur) les deux hommes vont tenter de se départager au tir, puis à l'escrime.
Le Prisonnier, sévèrement battu dans les deux épreuves, commence à douter de lui-même.

D. : Are you still claiming, you're N°6 ?
P. : It's beginning to get on my nerves a little bit. I suppose, you're an olympic boxer as well, are you ?
D. : You should know. It's in my record. Perhaps you'd like to... find out ? (...) I'm surprised of N°2. His agents just aren't what they were.
Vous prétendez toujours être le N°6 ?
Je commence à en avoir un petit peu marre. Je suppose que vous êtes aussi un boxeur olympique ?
Vous devriez le savoir. C'est dans mon dossier. Peut-être voulez-vous... une démonstration ?(...) Je suis déçu par le N°2. Ses agents ne sont plus ce qu'ils étaient.

Joignant le geste à la parole, le sosie met le Prisonnier K.O. de trois crochets.
Mais l'altercation est définitivement interrompue par l'arrivée du rôdeur chargé de "rabattre" les deux hommes vers la maison du N°2.

Le double du Prisonnier est immédiatement soumis à un simulacre (?) d'interrogatoire où la conviction des deux "acteurs" (McGoohan pour le sosie et Anton Rodgers pour le N°2) est telle que le spectateur n'est plus très sûr qu'ils jouent une comédie destinée à mystifier le vrai N°6 !
En fait, il s'agit de le pousser à la maladresse, d'ébranler suffisamment sa certitude identitaire pour pouvoir ensuite lui arracher les renseignements tant convoités.

Le premier interrogatoire ne donnant aucun signe de fléchissement du côté du vrai N°6 (car si le double, lui, s'évanouit sous la torture, le Prisonnier reste de marbre), le N°2 décide de confronter à nouveau les deux sosies en comparant leurs empreintes digitales.
Mais le test est réfuté par les deux N°6, le vrai Prisonnier prenant la défense du faux !

D. : The trouble with science is that it can be perverted.
P. : I'm inclined to agree, N°2. (...) I'm inclined to believe in human instinct. (...) I mean that if I were in his shoes, I'd rather be convinced by a human being than by a piece of machinery.
N°2 : You have something in mind ?
P. : Certainly.
Le problème avec la science, c'est qu'elle peut être pervertie.
J'aurais tendance à être de son avis, N°2. (...) J'aurais tendance à croire en l'instinct humain. Je veux dire que, si j'étais à sa place, je serais plus convaincu par un être humain que par une machine.
Vous avez une idée en tête ?
Certainement.

Le Prisonnier appelle le N°24 (qu'il appelle par son prénom - Allison) et lui demande de venir au Dôme Vert avec ses cartes.

Le piège est diabolique. Car si l'expérience est concluante pour le Prisonnier (en veston noir), il triomphe ; mais si le sosie (en blanc) réussit le test de la transmission de pensée, il devient "officiellement" le vrai N°6 !
Malheureusement le Prisonnier (en noir) est victime de son propre piège. Allison lit les cartes dans l'esprit de son sosie ! Sa défaite est donc totale.

La nuit suivante est peuplée de cauchemars pour le N°6 (en noir). Le N°2 qui l'observe depuis la salle de contrôle confie même au N°12 (en veston blanc) : "He's cracking, N°12. It won't be long now."
Et en effet, il revoit, dans un tourbillon de ricanements, les différents personnages qu'il a rencontrés ces derniers temps et finit par sortir de ces visions traumatisantes en sueur et agité de tremblements. Malgré l'environnement étranger dans lequel il se réveille, il ne tarde pas à "retrouver ses marques" au sens propre comme au sens figuré : lorsque son regard tombe sur son ongle blessé, il sait - et le spectateur aussi - qui il est, car toute sa période de conditionnement lui revient en mémoire.

Le Prisonnier va tenter alors de retourner la situation à son avantage. Mais auparavant, il passe quelque temps à se "déprogrammer" pour retrouver l'usage de sa main droite.
Il décide alors de se rendre chez le faux N°6 qui habite chez lui.

Le N°2 ayant constaté sa disparition grâce aux caméras de surveillance envoie deux jumeaux (!) à sa recherche et le Prisonnier les met en déroute devant la maison du N°241.

Auprès du N°12 qui, prévoyant, l'attendait avec une arme, il joue la comédie de l'homme brisé prêt à avouer pourquoi il a démissionné.
Profitant d'une seconde d'inattention, le Prisonnier maîtrise son adversaire et lui extorque deux informations capitales : son nom (Curtis) et le vrai mot de passe (Schizoid man).

Le sosie du N°6 tente alors de s'enfuir, mais le rôdeur rattrape les deux hommes. Ils prononcent tous deux le mot de passe "schizoid man", mais un mouvement de panique du faux N°6 le trahit et la boule blanche le tue en l'étouffant.

Il reste maintenant au Prisonnier à jouer une partie serrée : convaincre le N°2 qu'il est Curtis, que le N°6 est mort et qu'il veut rentrer chez lui.
Vêtu du veston, il se rend au Grand Dôme. Le N°2, qui reste malgré tout méfiant, l'autorise à partir dans une demi-heure. Cela lui laisse le temps de tendre un dernier piège... au cas où.

De retour dans "sa" maison, le Prisonnier enfile le costume de ville de Curtis, dans lequel il découvre la photo de sa femme Susan.
Et dans le taxi qui les conduit à l'hélicoptère, le N°2 et le faux Curtis ont une dernière conversation :

N°2 : Oh by the way, have you thought anymore about the proposition I put to you when you arrived ?
P. : Sorry, I've had no time.
N°2 : She* must have some views... (after several other eluding answers from "Curtis") You are edgy. I've never know you quite so strung up.
P. : You mean, I'm not as I was ?
N°2 : Yes. I remember Susan saying only a month ago that you're genuinely quite unflapable. You have changed.
P. : We all change. The job... changes us.
Ah au fait, avez-vous réfléchi à la proposition que je vous ai remise quand vous êtes arrivé ?
Désolé, pas eu le temps.
Elle* doit avoir des vues... (après plusieurs autres réponses évasives de "Curtis") Vous êtes tendu. Je ne vous ai jamais connu aussi nerveux.
Vous voulez dire que je ne suis plus comme avant ?
Oui. Je me souvient que Susan disait il y a encore à peine un mois que vous étiez fondamentalement plutôt flegmatique. Vous avez changé.
Nous changeons tous. C'est le boulot... qui nous change.

* Il semble s'agir de la supérieure de Curtis (?), ce que le prisonnier ignore.

Au pied de l'hélicoptère l'attend Allison (le N°24) qui lui dit regretter d'avoir trahi le N°6. Ce dernier, touché mais restant sur ses gardes, comprend qu'elle a découvert la substitution d'identité Curtis/N°6 mais qu'elle ne le piègera pas une seconde fois.

N°24 : I'm ashamed of what I did to N°6 yesterday.
P. : Why are you telling me ?
N°24 : Everyone has to tell someone.
P. : It was your job.
N°24 : It was a betrayal.
P. : Isn't everything we do here a betrayal ?
N°24 : It's not often one gets a second chance.
P. : There are no second chances.
N°24 : There are sometimes for the lucky ones. If I had a second chance, I want you to know that I wouldn't do it again...
J'ai honte de ce que j'ai fait au N°6 hier.
Pourquoi le dire à moi ?
Je voulais le dire à quelqu'un.
Vous avez fait votre travail.
C'était une trahison.
Tout ce que nous faisons ici n'est-il pas une trahison ?
Il est rare que quelqu'un ait une seconde chance.
Il n'y a pas de secondes chances.
Il y en a parfois pour certains. Si j'avais une seconde chance, je veux que vous sachiez que je ne recommencerais pas...

Le Prisonnier, qui semble s'être tiré tant bien que mal de ces deux pénibles interrogatoires improvisés, monte dans l'hélicoptère et s'envole après avoir eu les yeux bandés (selon la prétendue "procédure"). Juste avant, le N°2 lui a encore demandé :

N°2 : You won't forget to give Susan my regard, will you ?
P. : I won't.
Vous n'oublierez pas de saluer Susan de ma part, n'est-ce pas ?
Je n'y manquerai pas.

Mais après quelques minutes de vol seulement, l'hélicoptère se repose à son point de départ. Un sourire sarcastique aux lèvres, le N°2 laisse tomber :

N°2 : Susan died a year ago, N°6. Susan est morte il y a un an, N°6.

La conclusion ::

Le Prisonnier a tout de même réussi à sauver l'essentiel : son identité ! Mais il s'en est fallu de peu qu'il soit réellement brisé par les tortures psychologiques inventées par ce N°2 très retors.

Les images :

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Les notes:

Cauchemar : les visions du Prisonnier ne sont pas hasardeuses. C'est d'abord dans son cauchemar qu'il aura la confirmation qu'il est bien le N°6 et qu'il y a un moyen de le prouver. Mais il lui faut pour cela analyser son rêve et en tirer les informations utiles. Que voyons-nous ? N°24 déclare deux choses : 1°) qu'il y a un moyen de savoir qui est le N°6, il a une marque sur le poignet gauche et 2°) qu'il est le N°6.
Par ailleurs, nous voyons deux personnages sourire et se moquer ouvertement du rêveur : Le N°2 et le sosie du Prisonnier. Il a maintenant assez d'éléments pour reprendre pied dans la réalité.

N°241 : En anglais 241 se lit également "two - four - one", ce qui peut s'écrire "two for one", c'est-à-dire : "deux pour un" (soit :deux N°6 pour le prix d'un, ou encore : deux costauds pour le capturer).

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Texte : (c) eric alglave 1999
Images : (c) ITV/Polygram Video