Episode 6X19 : commentaires annexes

Voici les réflexions toujours aussi pertinentes que j'ai reçues du même amateur toujours aussi éclairé, Matthieu (écrivez-lui) :

(...) EPISODE 6X19 : The Unnatural

On peut tout d'abord remarquer une nouvelle confirmation de la tendance à la quasi absence d'intrigue, mais fait aussi beaucoup plus rare, on observe dans cet épisode, la mise en retrait des deux personnages principaux : Mulder et Scully.
Mais, alors, pas d'intrigue, pas de personnages principaux ; que reste-t-il ?
Eh bien , à mon avis, il reste un gigantesque conte de fée... Un conte de fée, où Scully est anormalement décontractée, où elle abandonne, une fois n'est pas coutume, sa froideur et son sérieux, où elle sourit ( si,si je l'ai vue ), où elle joue avec Mulder. Un conte de fée, ou une belle histoire d'amitié qui survit à la découverte de la différence ... Un conte de fée, qui malgré un dénouement fatal au joueur de base-ball, ne se termine pas si mal que ça ; en effet, il finit par avoir du sang humain ...
Parlons-en du sang humain. C'est à ma connaissance, qui est loin d'être exhausitive en matière d'X-files , la première fois que l'on présente de façon si marquée les états d'âme d'un extra-terrestre, qui n'est pas ici, toujours pour la première fois *, présenté comme un ennemi, mais comme une "personne" normale qui ne veut que vivre sa passion sans rien demander à personne (il va, comme tu l'as souligné, jusqu'à abandonner la gloire pour pouvoir continuer sa vie). Comportement Ô ! combien humain, encore accentué par l'irrésistible scène où l'extra-terrestre s'entraîne le soir dans sa chambre avec casquette et batte de base-ball en prime.
Ces extra-terrestres sont décidément bien humains, ils en seraient presque sympathiques. Une hérésie en comparaison de la longue histoire des X-files qui jusqu'alors nous avait démontré par " A+B ", qu'ils étaient la source de tous les dangers !
Mais, alors il n'accepte pas sa différence, cet extra-terrestre , puisqu'il veut devenir humain ? **

(...)Ces extra-terrestres ne seraient-ils pas plutôt le reflet de la peur que nous avons en réalité de nous-mêmes ? Après tout, à la découverte du secret, ils sont tous les deux aussi effrayés l'un de l'autre. Tout cela est bien compliqué ...

De plus, comme tu le fais remarquer, ce joueur de base-ball est véritablement hors du commun, " Unnatural ", mais je pense que l'on peut également voir une autre traduction à ce titre qui serait " contre nature ".
Je m'explique, on trouve dans cet épisode un Mulder bien peu habituel, un Mulder qui refuse de croire une histoire d'extra-terrestre ! Du jamais vu ! (Tous ces grands joueurs de base-ball ne pouvaient pas être tous des extra-terrestres !).
Peut-être que Duchovny a voulu montrer ce qu'il ressentait lorsqu'assis dans un canapé les scénaristes de la série lui narraient l'histoire du prochain épisode !

Pour en finir, je relèverai les traditionnels coups d'oeil scénaristiques au rapports ambigüs de Mulder et Scully ... Scully le taquine avec sa glace, symbole Ô combien sexuel, et Mulder lui apprend de manière très sensuelle (bien que d'un classicisme douteux) à jouer au base-ball ("tu l'as bien en main mon gourdin ... la batte" se croit-il obligé de préciser). Alors complicité ou séduction , le débat reste ouvert ... Qu'en penses tu ? Amicalement, Matthieu

Deux remarques de ma part :
1°) la première fois * : à ma connaissance, c'est au moins la deuxième, puisque nous avons déjà rencontré Jeremiah Smith (Roy Thinnes, ex-David Vincent) dans Le Projet. Il y tenait le rôle d'un E.T. du côté des humains (il leur sauve la vie) et contre les conspiratuers de son monde et du nôtre.
2°) il n'accepte pas sa différence, cet extra-terrestre , puisqu'il veut devenir humain ? ** : c'est justement la tragédie (la condition) humaine que de se sentir différent des autres quand on leur est semblable (sinon à quoi bon penser et être par soi-même ?) et de se vouloir semblable quand on a une différence trop visible (car à quoi bon être différent si ça n'intéresse personne ?) Contradiction, dilemme universels, humain trop humain ?

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(c) éric alglave 1999