Redrum (l'envers de murder, meurtre) se présente comme un remake de 6X14 Monday. En fait, ici le temps recule effectivement, tandis que dans l'autre épisode le temps se répétait. Mais l'axiome de base de ces deux histoires reste que "le temps se détraque quand une injustice est commise et il faut la réparer pour remettre le temps dans le bon sens"... Le procédé, somme toute assez classique en science-fiction, rappelle - entre autres séries - Code Quantum/The Quantum Leap où Sam Beckett (joué par Scott Bakula) espère regagner son époque en "réparant" les injustices qu'il croise dans son périple spatio-temporel.
Le titre français renvoie, quant à lui, inexplicablement au titre du film Fight The Future/Combattre le Futur. Mais la problématique est toute autre et l'association semble donc artificielle. Certes, Martin Wells remonte le temps pour combattre et empêcher l'assassinat de sa femme, mais il eut été possible d'intituler l'épisode "ertruem".
Une dernière référence cinématographique s'impose au spectateur averti : le Memento de Christopher Nolan, avec Guy Pierce dans le rôle principal. La narration à rebours y traduit l'égarement du personnage - qui est quasi amnésique - et celui du spectateur - qui est dérouté.
Ici, la tâche nous est facilitée par les annonces répétées à chaque changement de date : on passe du vendredi au jeudi, puis au mercredi, au mardi et enfin au lundi, jour où fut commis le meurtre. Plus le temps recule, plus Wells découvre d'indices sur le meurtrier. Doggett commence (le vendredi) par ignorer son ex-ami du regard puis il (re-)devient de plus en plus amical jusqu'à lui prêter main forte et le sauver - ainsi que sa femme - à l'extrême fin de l'épisode.
En dehors de ce florilège de citations, Redrum se distingue par la quasi absence de Scully. Nous assistons au premier épisode de Doggett en solo, la justification scénaristique étant l'ancienne amitié de Wells et Doggett.
Le deuxième atout de cet histoire se trouve dans la réalisation très maîtrisée et l'interprétation convaincante de Joe Morton (Wells). La scène finale est particulièrement réussie. L'angoisse y est à son comble puisque tout le monde (y compris Wells) sait ce qui va se passer et comment le meurtre va être accompli. Tout repose sur précisément sur le timing très serré, un véritable "compte à rebours", une authentique "course contre la montre" (celle de Scully régresse depuis le début de l'histoire) dont les ultimes secondes fatidiques sont oppressantes.
Il reste que l'on se demande quand même s'il s'agit encore d'un épisode X-Files...
l'envers de murder : on se souviendra que dans le Shining de Kubrik, l'enfant ne cessait de répéter "redrum"...
Martin Wells : l'interprète n'est autre que le Joe Morton qui fut déjà le partenaire de Robert Patrick dans Terminator 2 dont la thématique est également le paradoxe temporel.