LICENCIEMENTS CHEZ HEWLETT - PACKARD :

DEFENSE DE L’ENTREPRISE et du gouvernement OU DEFENSE DES SALARIES ?

Rappel des faits

26 juillet 2005 : annonce d’ " un plan ciblé pour rationaliser la société, réduire ses coûts et mieux se concentrer sur ces clients ".

Suppression de 14 500 personnes soit environ 10% de ses employés à plein temps et, aux Etats-Unis, gel des montants des pensions et des avantages médicaux accordés aux retraités HP pour tous les employés actuels qui ne satisfont pas à certains critères d'âge et d'ancienneté dans la société.

Les économies estimées, par an, de cette " rationalisation " s’élèvent à 1,9Miliards de dollars et seront effectives dès 2006.

9 septembre 2005 : Annonce du plan de licenciement en Europe :

- 5968 emplois en Europe sur 45 000 (soit 13.26%)

12 septembre 2005 : Précision sur le plan de licenciement en Europe :

- 140 employés en Belgique et au Luxembourg sur les 1289 (soit 10.8%)

- 1500 en Allemagne (16%)

- 1240 en France (soit 26% des salariés)

- 970 au Royaume Uni (15%)

- 350 aux Pays Bas (14%)

- Espagne (7%)

14 septembre 2005 : Hewlett-Packard annonce qu’il cesse le contrat qui le liait à l’écurie de Formule 1 Williams (40 millions d'euros)

Le 16 septembre : Patrick Starck, Président Directeur Général d’HP en France est reçu par Gérard Larcher, Ministre Délégué à l’Emploi, au Travail et à l’Insertion professionnelle des jeunes et a entendu les préoccupations du Ministre. Communiqué de presse de HP qui réaffirme vouloir " maintenir une activité importante et pérenne en France ", et propose " d’ouvrir, sans délai, une négociation des conditions du plan de restructuration avec les partenaires sociaux. "

19 septembre 2005 : des élus locaux partent pour la Californie, accompagnés de délégués syndicaux CFTC et CGC où ils espèrent rencontrer le patron de HP.

20 septembre 2005 : achat de Peregrine Systems (425 Millions de dollars et 700 employés société américaine implantée un peu partout dans le monde) et AppIQ Inc (135 employés, société américaine implantée aux Etats-Unis et en Inde). Ces 2 rachats font suite à une première reprise, début septembre de la division néo-zélandaise de Capgemini et ses 140 employés.

22 septembre 2005 : François Hollande déclare que s'il avait été au pouvoir lors de l'annonce des licenciements chez HP il aurait demandé que les aides versées par l'Etat soient immédiatement reprises. Villepin reprend immédiatement l’idée à son compte soutenu par Borloo (ministre de l’emploi), mais protestations de Fillon (UMP branche Sarkozyste) qui considère que " juridiquement, ce n'est pas possible ". Le syndicat CFE-CGC renchérit en estimant que le Premier ministre " An'a pas les moyens légaux ". La somme en jeu est 1.2 millions d’euros

23 septembre 2005 : La direction de Hewlett-Packard conteste cette version des faits et affirme, dans une note interne envoyée aux salariés, que l'entreprise n'a touché aucune aide directe. Le communiqué précise par ailleurs que Hewlett-Packard a payé sur dix ans " 700 millions d'euros au titre de l'impôt sur les sociétés et de la taxe professionnelle ". Le Premier ministre indique en être au stade de la "réflexion".

26 septembre 2005 : Villepin propose qu'un " code de bonne conduite " soit défini, en matière d'aides publiques aux entreprises, afin de " clarifier les droits et les devoirs " et " éviter les abus ".Rencontre entre Gérard Larcher (ministre délégué à l'Emploi) et Francesco Serafini (PDG de HP Europe). A la suite de cette réunion, Gérard Larcher s’est entretenu avec M. Spidla, commissaire européen à l’emploi qui devrait rencontrer à son tour les représentants de l’entreprise et du personnel au niveau européen.

27 septembre 2005 : réunion entre la FEM (Fédération Européenne de Métallurgie) avec la direction de l’emploi et des affaires sociales de la Commission Européenne : Fernando Vasquez (1) .

30 septembre 2005 : Réunion de la Commission Européenne pour poser le problème de la restructuration des Grands Groupes en Europe avec HP comme sujet central.

4 octobre 2005 : Journée d’action et manifestations un peu partout en France. Environ 300 salariés de HP défilent en t&Aecirc;te de la manifestation à Paris derrière la banderole " pour nos emplois : ensemble dans l’action ", ils sont 800 a Grenoble. Les slogans les plus en vogue sont : " la bourse m’a ‘tuer ‘ " ou encore "nous ne sommes pas des consommables "

5 octobre 2005 : On apprend que HP se situe en deuxième position des entreprises américaines qui rapatrie les bénéfices accumulés à l’étranger sur le sol américain (à hauteur de 14.5 milliards de dollars). Cela est rendu possible grâce à une amnistie fiscale temporaire : le taux d’imposition de ces bénéfices passe de 35% à 5.25% durant un an. Les bénéfices rapatriés de France s’élèvent à 300 millions de dollars. Ce même jour le président Chirac reproche à Bruxelles de ne pas " s’impliquer " dans la restructuration de HP. La réponse indirecte de Günter Verheugen (commissaire à l’entreprise et à l’industrie et social démocrate) lors d’une réunion de travail sur " la nouvelle approche de la politique industrielle de l’UE ": il vaut mieux légiférer et moins légiférer, il faut faciliter la vie des entreprises.

Evidemment le feuilleton HP n’est pas fini puisque la direction a souligné le 3 novembre que HP pourrait renoncer à 250 suppressions d’emploi sur les 1240 qu’elle envisage, contre une remise en cause de l’accord sur les 35 heures. Cela " sans prendre d’engagement ferme " sur les 250 emplois. Elle estime simplement que la suppression des 35 heures " pourrait entraîner un développement d’activité équivalent à environ 250 postes préservéAs ". Le tout au conditionnel.

C’est ce cadre de discussion que viennent d’accepter les organisations syndicales d’HP, tout en faisant remarquer que la mise en place des 35 heures à HP avait déjà permis une très grande flexibilité des heures de travail. Bref, elles s’apprêtent à négocier et les suppressions d’emplois, et une plus grande aggravation des conditions de travail.

Qu’est Hewlett packard ? 

  • Que fait HP ?

Les solutions proposées par la société couvrent :

  • l'infrastructure informatique (réseaux…)
  • l'informatique personnelle (PC, portables, pocket PC, imprimantes, écrans, projecteurs, scanners, appareil photos numériques, consommables (cartouches d'encre, cd-rom…)
  • les périphériques d'accès (clavier, souris)
  • les services internationaux
  • les services d'imagerie et d'impression.

Ces solutions s'adressent aux consommateurs particuliers ainsi qu'aux entreprises, quelle que soit leur taille.

  • Situation financière et concurrence directe

Même si la société de PALO ALTO (Californie) annonce en août 2005 un chiffre d'affaire net de 20,8 Milliards de dollars pour le troisième trimestre 2005 (2) , soit une hausse de 10% par rapport à la même période de l’année précédente, sa situation dans le secteur n'est pas aussi enthousiasmante que peuvent le laisser peAnser ses chiffres pris hors de tout contexte.

HP n'est évidemment pas seul sur le marché de l'informatique et il partage ce secteur avec de nombreuses autres sociétés. Pour bien comprendre le contexte des licenciements, il faut rappeler la place de HP sur le marché mondial. Nous prendrons le marché des serveurs comme exemple mais le lecteur attentif aura noté que HP n'est pas implanté que sur ce secteur. Cependant, si les chiffres, les évolutions et les positionnements ne sont pas les mêmes, l'analyse suivante est facilement transposable sur d'autres produits.

On voit grâce à ce tableau que même si l'évolution des unités vendues entre 2003 et 2004 est bien en progression pour toutes les grandes entreprises du secteur seuls IBM et Dell gagnent en part de marché sur cette même période. HP perd ainsi près de 1% de ses parts de marché et ce sont ses plus proches et plus dangereux concurrents qui en bénéficient.

Durant la même période (2003-2004) et selon le cabinet d'études IDC seul le marché des serveurs d'entrée de gamme - les machines dont le prix est inférieur à 25 000 dollars - enregistre une progression du chiffre d'affaires au quatrième trimestre 2004. Les prix des serveurs milieu et haut de gamme reculent tous deux. La conclusion est simple à tirer, pour vendre des serveurs il faut les vendre le moins cher possible, et donc " gagner en compétitivité ". Et pour cela, il y a plusieurs solutions, mais la plus efficace reste la réduction d'effectifs ou la délocalisation, puisque le salaire versé au travailleur est la charge la plus coûteuse dans le produit final. C'est d'ailleurs ce qu'oAnt fait Dell (10% de ses salariés " remerciés " en 2001) et IBM (14 000 salariés licenciés en 2002) alors que HP a préféré le rachat de sociétés comme Compaq (qui a également entraîné des licenciements). Et si Dell tire si bien son épingle du jeu, il faut regarder évidemment du côté de ses tarifs avec un prix moyen par serveur vendu proche de 3 400 dollars (contre 15 400 dollars pour IBM qui mise sur de la meilleure qualité et environ 8000 dollars pour HP)

Cette politique de licenciements et de délocalisation ne trouve donc pas sa justification dans la volonté de satisfaire des actionnaires qui seraient assoiffés du sang des travailleurs mais bien dans une réalité du système capitaliste : être concurrentiel dans un marché de plus en plus sélectif.

Cette politique n'est évidemment pas obsolète et ceux qui croyaient pouvoir souffler un peu avant la prochaine tournée peuvent commencer à s'inquiéter puisque IBM annonce début octobre 2005 un autre licenciement massif (14 500 salariés), couplé avec des délocalisations.

  • Un coup de pouce boursier ?

" C'est un non-sens complet, une décision uniquement censée donner un coup de pouce à la valeur boursière, on est en plein dans l'immoralité. " Michel Destot (maire PS de Grenoble).

Revenons donc à la valeur boursière de HP (code HPQ sur le Dow Jones) qui semble être, d'après de nombreux responsables politiques, la cause des licenciements. En nous penchant sur les chiffres donnés par des analyses financières de sociétés privéA;es des 2 années précédentes nous avions mis en évidence une perte certaine de terrain face aux concurrents directs de HP. Regardons à présent comment se comporte la valeur du cours de Bell et IBM et HP durant les vagues de licenciements, nous aurons donc un aperçu de ce que veux dire " donner un coup de pouce " à une valeur boursière.

 


Cours de DELL sur 5 ans


Cours d'IBM sur 1 an


Cours d'HP sur 1 an

Contrairement à ce que prédisait le maire de Grenoble, pas de coup de pouce manifeste dans le cas de HP. Nous pouvons observer une hausse soudaine en août qui correspond à l'annonce des chiffres du 3ième trimestre 2005.

Pour Dell, l'annonce de licenciements provoque effectivement une hausse modeste rapidement suivie d'une chute plus grave quelques mois plus tard.

Pour IBM le cours a augmenté de moins de 2% le jour de l'annonce des licenciements.

On pourra objecter que 1 a 2 % même sur quelques jours peuvent rapporter des millions si les actionnaires vendent ou achètent massivement. C'est pour cela qu'il faut également observer les volumes. Et, oh surprise, pas de volume exceptionnel les jours de licenciement.

  • La loi de la concurrence

Il ne s'agit pas ici de minimiser le rôle des actionnaires mais simplement de montrer qu'une politique industrielle, jonglant avec des milliards de dollars ne se contente évidemment pas de prévoir le cours de son action sur quelques jours ou quelques semaines pour satisfaire des actionnaires en dépit de la propre survie de l'entreprise. Elle a pour objectif de pérenniser l'entreprise, c'est à dire être concurrentielle donc baisser les coûts, faire du bénéfice pour pouvoir investir d'avantage que la concurrence, etc...

A

Le maire socialiste de Grenoble, se trompa donc deux fois en s'exprimant ce jour là. Pas de coup de pouce et évidemment pas de morale dans le système de production capitaliste. Et puisque le ridicule ne tue pas il continue: " HP semble avoir définitivement rompu avec l'attitude citoyenne qu'il arborait il y a encore quelques années ". Il ne se doutait pas que quelques jours plus tard, la puissante association néerlandaise de défense des consommateurs, Consumentenbond, qui a examiné 9 usines en Chine et aux Philippines appartenant à HP (mais également IBM et DELL) sortirait un dossier sur les conditions de travail dans ces usines. Aucun de ces " grands " ne respecte les normes internationales de sécurité, ni même la législation locale, pourtant nettement plus "souple", sur la durée du temps de travail ou les salaires. Ainsi, il serait commun, toujours selon l'association, que ces travailleurs effectuent des semaines de 80 à 90 heures dans des conditions pénibles, impliquant notamment des contacts quotidiens avec des produits chimiques nocifs, quasiment sans protections, et provoquant par conséquent, des problèmes de santé chroniques pour nombre d'entre eux !

" L'attitude citoyenne de HP " (3) semble effectivement avoir quelques kilos de plomb dans l'aile.

Alors les informaticiens pourront se consoler en observant que Linux (4) devient une offre " standard " dans la philosophie de HP et que bientôt, des PC de bureaux HP tourneront sous Linux en lieu et place de Windows.

Les dirigeants des organisations ouvrières mènent les salariés de HP à l’impasse

Regardons à préA;sent ce que nous proposent les différentes organisations politiques, partis et syndicats se réclamant de la classe ouvrière.

  • La " position unanime des 5 syndicats HP:

 

  1. Oui à la discussion pour réduire l'ampleur du plan à hauteur de la moyenne européenne, soit 15% des effectifs ce qui correspond à environ 700 postes supprimés au lieu des 1240 envisagés. Un chiffre qui serait un peu mieux compris des employés, qui donnerait la priorité au volontariat et qui nous laisserait une chance de se réorganiser ensuite avec succès.(…)
  2. De plus, et contrairement à ce qui est insinué par la direction, les organisations syndicales,

  3. restent ouvertes à toute discussion visant à réduire l’ampleur de ce plan et à concrétiser la volonté de maintenir les activités en France,(…)
  4. ne fixent aucun délai pour entamer les discussions.(…)
  5. Autrement dit :

  6. les licenciements sont compréhensibles,
  7. la direction doit nous permettre de les faire avaler au personnel,
  8. elle peut prendre tout son temps pour s’organiser.

  • Position du PC :

" Hewlett-Packard : Un salarié sur quatre

sacrifié pour augmenter les dividendes des actionnaires "

Cette vague massive de licenciement n’a, à l’évidence, aucun autre objet que l’accroissement des profits duA groupe. Encore une fois, ce sont les salariés qui vont payer de leur emploi l’augmentation de dividendes déjà confortables.

Le développement d’activité de haute technologie et de recherche ne peut pas être uniquement abordé sur le terrain de la rentabilité financière et de l’aide aux grands groupes.

C’est le principe même des pôles de compétitivité qui est ainsi remis en cause. La stratégie de Hewlett-Packard se situe dans la droite ligne des politiques ultra-libérales (…). C’est un échec extrêmement lourd de conséquences pour la vie de milliers de salariés (…).

C’est pourquoi le Parti Communiste Français demande que ces licenciements soient purement et simplement annulés.

Le 13 septembre 2005

Il est extrêmement choquant que l’Etat laisse ainsi une entreprise, largement bénéficiaire, licencier massivement (…). Le Parti Communiste Français demande que l’Etat prenne des mesures immédiates à l’encontre de Hewlett-Packard pour empêcher les licenciements de salariés. (…)

Le 20 septembre 2005

L’annulation pure et simple des licenciements projetés est en effet la seule position juste. Mais qui peut l’obtenir ? Le PCF répond : l’Etat. C’est-à-dire aujourd’hui Jacques Chirac. Le PCF décrète que les travailleurs de HP n’ont pas de moyens d’action.

  • Celle de la Ligue Communiste Révolutionnaire.

Hewlett-Packard vire ses salariés pour mieux délocaliser

(…) Hewlett-Packard licAencie pour accroître ses profits. (…) La direction de Hewlett-Packard ne fait pas mystère de sa volonté de délocaliser en Asie, où la main d’œuvre est moins chère. La LCR (…) soutient les actions engagées à Grenoble et en Ile-de-France. Mais, il faut que la lutte s’étende et se coordonne à un niveau international : toutes les entreprises du groupe doivent unir leurs forces pour faire reculer la direction américaine. La LCR réaffirme son exigence d’une loi interdisant les licenciements notamment quand ils sont boursiers. Les entreprises qui font des profits et qui licencient doivent être réquisitionnées.

Le 13 septembre 2005.

La LCR dénonce bien l’objectif de la firme : le profit. L’interdiction des licenciements et la réquisition (et même l’expropriation) sont des principes revendicatifs tout à fait justes. Mais avant d’obtenir satisfaction " à un niveau international " peut-être faudrait-il proposer des mots d'ordre de lutte ici et maintenant ?

  • Celle de Lutte Ouvrière.

Aidés par le gouvernement, les patrons mènent en permanence leur lutte de classe contre les travailleurs. Derniers exemples en date : les milliers de licenciements chez Hewlett-Packard, une entreprise qui se porte bien mais espère ainsi se porter encore mieux, et l’intervention contre les travailleurs de la SNCM (…).

Pour mettre un frein aux attaques, les travailleurs n’ont pas d’autre choix que de se battre tous ensemble. Une seule journée ne suffira pas, tous les travailleurs le savent. Mais il faut s’emparer de la journée d’action du 4 octobre pour qu’elle soit une première étape (…).

C’eAst pourquoi Arlette Laguiller et Lutte Ouvrière appellent à participer nombreux à toutes les manifestations qui se dérouleront le 4 octobre.

Le 30 septembre 2005.

Lutte Ouvrière noie Hewlett Packard dans " les attaques " (en général) contre lesquelles " les travailleurs " (en général) doivent " se battre ". A ceux de HP, elle n’a rien à dire. Sauf la journée d’action du 4 octobre. Et à présent ?

  • Celle du Parti Socialiste.

Le Parti socialiste tient à exprimer sa solidarité aux salariés de Hewlett-Packard (HP) frappés par un plan injuste et choquant.

Injuste parce que ce plan vise d'abord la France (…), alors même que HP y est implanté de longue date (…). Ce drame social est aussi un gâchis humain, la direction de l'entreprise ne faisant aucun cas d'une main d'œuvre qualifiée et performante au savoir-faire reconnu (…).

Choquant parce que ce plan ne répond qu'à une stratégie purement financière (…).

Le Parti socialiste demande qu'une initiative législative soit prise pour dissuader véritablement les employeurs de ce type d'agissements, notamment en réintroduisant le mécanisme de contrôle de l'utilisation des fonds publics abrogé par le gouvernement RAFFARIN. Au-delà, il propose une réforme d'ampleur de la représentation des salariés au sein des conseils d'administration des grandes entreprises.

Bureau National du PS, le 13 septembre 2005.

Le Parti Socialiste est un parti compassionnel, qui As’intéresse à la bonne utilisation de la main d’œuvre et s’étonne que HP soit une firme capitaliste non " régulée ". Cela irait tellement mieux avec quelques représentants des salariés. Quant aux licenciements… c’est " un drame ", ma bonne dame, un drame.

* * *

Quels mots d’ordre avancer pour les travailleurs d’HP ?

Les dirigeants syndicaux de HP " restent ouverts à toute discussion visant à réduire l’ampleur de ce plan ", légitimant par avance la suppression d’au moins 700 emplois, au lieu d’exiger tout simplement : Pas une seule suppression de postes ! Difficile dans ces conditions pour les salariés de se mobiliser, car qui doit faire partie des licenciés ?

Le PCF demande que " ces licenciements soient purement et simplement annulés ", mais " c’est à l’Etat, (c’est à dire à Chirac et au gouvernement) qu’il demande de " prendre des mesures immédiates à l’encontre de HP pour empêcher les licenciements des salariés. " Quelle blague !

Pourquoi vouloir faire croire que Chirac et son gouvernement, tout entier dressés contre les salariés, vont, peuvent ou veulent intervenir contre les licenciements à HP ? C’est aussi la position du Parti socialiste qui demande " qu’une initiative législative soit prise pour dissuader véritablement les employeurs de ce type d’agissements ". Qui doit prendre cette initiative ? Chirac, la majorité de députés UMP ? Le Parti des Travailleurs est encore plus clair, pour Aqui " les travailleurs sont en droit d’adresser au gouvernement cette exigence simple : qu’il interdise le plan de 1240 suppressions d’emplois, qu’il confisque les avoirs et biens de l’entreprise… ". Voilà Chirac, Villepin et Sarkozy transformés en révolutionnaires ! La LCR exige " une loi interdisant les licenciements notamment quand ils sont boursiers ", et la réquisition " des entreprises qui font des profits et licencient ". Mais, outre que ce plan de licenciements n’est pas plus boursier qu’un autre et obéit aux lois du capitalisme, que l’entreprise fasse ou non des profits, qui doit faire cette loi ? Rien n’est dit. Mystère. Quel gouvernement ? Celui de Chirac ? Passons sur LO pour qui la réponse est de faire de la journée du 4 octobre une " première étape dans le rassemblement nécessaire … " qui reprend pratiquement mot à mot l’appel des dirigeants aux journées d’action.

Derrière les mots, une seule et même politique : Chirac, son gouvernement, sont légitimes, ils peuvent changer de politique, voire même de nature, pourquoi pas ? il suffit de faire pression sur eux.

Mais, en régime capitaliste, n’en déplaise au PCF, le développement technologique, fût-il de haute technologie ne peut être lié qu’à la réalisation du profit, à l’exclusion de toutes autres considérations humanistes.

Mais Chirac et son gouvernement, tant que les dirigeants des organisations ouvrières refuseront de mobiliser pour les chasser, appliqueront autant qu’ils le pourront, tous les plans du capitalisme.

Le premier mot d’ordre pour les salariés de HP ne peut être que :A

  • Aucun licenciement !
  • Dirigeants des syndicats, reprenez cette position dans l’unité !
  • Cessez de négocier les suppressions d’emplois " acceptables " !
  • Cessez de négocier l’aggravation des conditions de travail en échange de moins de licenciements !
  • Cessez immédiatement toute discussion sur les plans de la direction de HP !

Ces exigences sont contradictoires avec les objectifs de rentabilité de la direction de HP ?

Bien évidemment, comme sont partout inconciliables les intérêts des capitalistes et ceux des salariés, et la défense conséquente des salariés de HP pose immédiatement la question de l’expropriation du groupe, comme elle est posée en particulier dans les entreprises qui licencient, qu’elles soient en déficit ou qu’elles fassent des bénéfices, car les travailleurs n’ont pas à soumettre leur sort aux aléas du profit capitaliste.

C’est d’ailleurs pourquoi le sort des salariés de HP est totalement relié à celui des salariés d’autres entreprises, quel que soit leur secteur d’activité, qui sont confrontés aux mêmes plans de restructuration, au même chantage à la productivité.

Et c’est aussi pourquoi l’issue pour les salariés de HP ne peut venir d’un combat restant isolé, mais doit s’intégrer au combat de toute la classe ouvrière.

En effet, la prise du contrôle de l’entreprise par les travailleurs, l’expropriation de tous les sites du groupe en France, n’ont de sens que rattachées au combat de toute la classe ouvri&egArave;re pour contrôler toute l’économie, donc prendre le pouvoir. Qui d’autre qu’un gouvernement ouvrier, appuyé sur la mobilisation de toute la classe ouvrière, peut prendre ces mesures ?

Voilà pourquoi rien n’est plus urgent et nécessaire, pour les salariés de HP comme pour les autres, que de combattre pour imposer aux dirigeants des organisations ouvrières de rompre avec Chirac et le gouvernement, d’appeler toute la classe ouvrière et la jeunesse à la mobilisation pour les chasser, pour un gouvernement des organisations ouvrières unies qui devra s’attaquer résolument au capitalisme.

BOB ERDENE le 10.11.05

NOTES :

1 La Commission européenne est composée de 25 commissaires européens (un par Etat membre) depuis le 22 novembre 2004. Nommés pour 5 ans, les commissaires sont choisis en raison de leurs compétences générales.
L'un des commissaires préside le collège : c'est le Président de la Commission européenne. Les autres commissaires sont en charge de portefeuilles, comme le sont les ministres d'un gouvernement, assistés par une administration qui se répartit entre un Secrétariat général, des Directions Générales et des services.

2 Voir http://h41131.www4.hp.com/fr/fr/pr/FRfr19082005123426.html pour plus de détails

3 Pour les plus curieux : http://h41111.www4.hp.com/globalcitizenship/uk/en/ (complet et en anglais) sinon en français mais court http://welcome.hp.com/country/be/fr/companyinfo/corpobj.html

4 Linux est un programme ayant la même fonctionnalité que la série Windows de Microsoft mais gratuit, libre de copie et de modification. Une sorte de café équitable appliqué aux logiciels