L’union européenne en 1858

ou résultats (partiels) des recherches

concernant le grand-père de Germaine Le Coultre

d'après un texte écrit par Chantal Gensel pour la revue "Racines Drômoises"

(la partie écrite en bleu a été rédigée par l'auteur du présent site )

Le hasard des recherches nous fait parfois découvrir des situations remarquables et partir dans des recherches autres que la généalogie. C’est ce que j’ai commencé début janvier 2005.

 Un contact via Internet, suite à la visite sur le site de Beaumont lès Valence, me plongea une fois de plus dans les registres de l’état civil de Beaumont.

Mon correspondant recherchait l’acte de mariage de Charles Louis LECOULTRE.

Son ancêtre était venu pour des raisons inconnues à sa connaissance se marier à Beaumont avec Marie Anne LEYGAT.

 Mais la curiosité de l’acte : lui natif de Genève, les témoins tous professeurs ou instituteurs, les signatures de personnages connus de Beaumont, m’ont poussé à regarder l’acte qui précédait et celui qui suivait.

Et quelle surprise de décrypter les villes de Stood en Angleterre, de Genève en Suisse, de Baden-Baden dans le Grand Duché de Bade, de Cottbus en Prusse et tous cela en trois actes de mariage à 8 jours d’intervalle au mois d’août 1858 !

Et qui a dit que nos ancêtres ne voyageaient pas ? C’était l’union européenne avant l’heure !

 Donc il me fallait trouver une explication à cette situation.

Les signatures des témoins  des 3 actes me donnèrent une piste. Le pasteur BERARD ! Le voilà le point commun ! Ils étaient tous professeurs de l’école protestante de Beaumont !

Mais cette école ? Elle se situait où  ? Avec la curiosité de la recherche du passé me voilà repartie dans les archives pour essayer de découvrir où se trouvait cette école !

Jean Baptiste Simon BERARD né à Genève le  1/10/1818  fils de Simon, rentier de Genève et de Jeanne THOMAS. Ses parents avait émigré en Suisse et lui, revenait dans le pays de ses ancêtres. Nommé pasteur suffragant en octobre 1853 du Pasteur ARMAND, il devient pasteur titulaire de Beaumont en  février 1858 après le décès de Pierre ARMAND le 9/10/1857.

 Lors de recherches récentes je découvris aux AD de Valence un dossier concernant ce pasteur, ses démêlés avec les autorités et une lettre de 20 pages pour se justifier auprès du Préfet de Valence sur tout ce qui lui était reproché. Ses nombreuses activités suscitaient beaucoup de jalousies et d’attaques

Je savais, par des notes que j’avais déjà prises, que ce pasteur était directeur de l’école secondaire protestante en 1858  et du pensionnat secondaire à partir de 1860 jusqu’en 1862, date de sa démission du poste de Beaumont.

Au printemps 1858, quatre professeurs avaient démissionné. Donc il fallait les remplacer !

Son origine genevoise était le deuxième lien avec les mariés du premier et deuxième mariage. Il devait les connaître et les a fait venir en remplacement des professeurs démissionnaires. Ils sont tous domiciliés à Beaumont au moment de leur mariage en août 1858.

 

APPEL A TEMOINS

Pourquoi se sont-ils mariés aussi vite ? et à Beaumont ?

 Le cas de Charles-Louis et Marie Anne est apparemment le plus simple

 Marie Anne était beaumontoise : le mariage au domicile de la fiancée est naturel. Mais pourquoi 4 ou 5 mois seulement après l’arrivée de Charles Louis ?

 Pour dresser un acte de mariage avec un étranger, il y avait besoin d’un « certain temps »

 Information importante : il n’y a pas eu de bébé né de cette union avant Juillet 1859, ce n’est de toute façon pas une union cachée puisque les parents de Charles Louis sont venus de Suisse pour la cérémonie.

 Se connaissaient-ils d’avant ? Marie Anne aurait-elle fait ses études d’institutrice en Suisse ?

 Les liens avec Beaumont ou sa région ont disparu dans l’histoire familiale.

 Le 2ème bébé est né en 1862 à Genève, Marie Anne est morte en Suisse (date à vérifier).

 La petite fille de Charles Louis qui admirait son grand-père avait 31 ans au moment de sa mort en 1916.

 Elle est morte en 1991 (à 104 ans) : elle n’a jamais parlé de visites familiales à Beaumont. Et pourtant elle a vécu de 1915 à sa mort en France en région Rhône Alpes.

Elle aimait se promener avec ses enfants et petits-enfants en voiture : elle n’a jamais demandé à visiter Beaumont.

 Y a t-il eu brouille entre Marie Anne et ses parents ?

 Dans la longue biographie parue en avril 1916 après la mort de Charles Louis notable genevois (directeur du collège de jeunes filles de Genève), il n’est fait aucune allusion à son passage en France.

Beaucoup de questions sans réponses pour cette union, mais alors que dire des 2 autres ?

 Quelles raisons ont fait que ces étrangers de pays différents (Suisse –Angleterre pour un couple et Prusse - duché de Bade pour l’autre) sont venus se marier en France sans aucune famille présente lors de la cérémonie ?

 

 

Reste  aussi à découvrir maintenant où se trouvaient cette école et ce pensionnat. Mais peut-être le hasard d’autres recherches me permettra de trouver une réponse à  ma question

 

 

Une autre interrogation concernait les parents de Marie Anne LEYGAT : « tous les deux cafetiers habitant dans l’enceinte du village.» Après avoir recherché sur le plan se trouvant en mairie et datant de 1850 j’ai trouvé ce café : à 10 mètres  de la tour. Mes ancêtres avaient connu et côtoyé toute cette famille car ils habitaient 2 maisons à coté dans la Grande Rue.

Ce café a existé jusque dans les années 1980 où Adrienne servait encore 2 à 3 pastis par jour aux habitués de longue date.

 L’entraide entre généalogistes nous fait toujours découvrir de nouveaux épisodes qui parfois nous font rebondir sur d’autres évènements, d’autres recherches à faire, l’histoire locale à alimenter et ce sont ces moments de recherche qui alimentent notre passion.

 

Beaumont lès Valence, Année 1858, le 14 août à 8h du soir ( acte n° 18)

Jules Philippe ROGET, professeur domicilié à Beaumont, né à Genève (Suisse) le 28/03/1830, fils de Spectacle Jacques François ROGET ex professeur domicilié à Genève et de Sara Louise DUVILLARD, sp et Rosina Mary HURLEY, sp, demeurant à Beaumont, née à Strood comté de Kent (Angleterre) le 13/01/1833 , fille de William Pearce HURLEY, mécanicien domicilié à Strood et Anne HALLSWORTH sp.

Les pièces concernant la future, traduites par Oscar HOTELIER, professeur demeurant à Beaumont nommé expert interprète 26 ans

Témoins : Oscar HOTELIER, Mathieu MONDON 50 ans, Antoine BOUCHET 24 ans, tous les 3 professeurs domiciliés à Beaumont et Victor François GAUDE 34 ans instituteur public, ni parents ni alliés des époux

Signature : Philippe ROGET – Rosina Mary HURLEY (les mariés)

HOTELIN – MONDON – BOUCHET – GAUDE (les témoins)

S. BERARD (Le pasteur de Beaumont) Ch. LECOULTRE – MASSONET (Notaire et Maire  )

 

Le même jour : 14 août 1858 à 8h du soir (acte n°19)

Charles Louis LECOULTRE, professeur, domicilié à Beaumont, né à Genève (Suisse) le 18/11/1833, fils de Louis Frédéric, fabricant de pièces à musique, domicilié à Genève et de Louise Marguerite BOURGEOIS, marchande de confection et Marie Anne LEYGAT, institutrice domiciliée et née à Beaumont le 6/03/1838, fille de Louis Antoine LEYGAT et Marie Anne FAURE tous les deux cafetiers

Témoins : Oscar HOTELIER, Mathieu MONDON, Antoine BOUCHET tous les 3 professeurs et Victor François GAUDE 34 ans instituteur public, ni parents ni alliés des époux

Signatures  (photo ci-dessous) : Ch LECOULTRE – M. LEYGAT   ( les mariés)

A. LEYGAT – Marianne FAURE – Louis LECOULTRE   les parents

HOTELIN – MONDON – BOUCHET – GAUDE (les témoins)

G LECOULTRE – Ph ROGET

S. BERARD (Le pasteur de Beaumont) MASSONET (Notaire et Maire  )

 

 

 

Le 20 août 1858 à 11h du matin (acte n°20)

Jacques Oscar HOTELIER professeur domicilié à Beaumont, né à Paris (10è) le 17/01/1832, fils de Gabriel employé, décédé le 26/04/1850 à Bade (Grand Duché de Bade) et de Marie Thérèse KAUFFMANN, sp, domiciliée à Baden-Baden (Grand Duché de Bade) et Jeanne Guillemette HELLWIG, institutrice demeurant à Beaumont ayant son dernier domicile à Baden-Baden, née le 16/06/1829 à Cottbus (Prusse) fille de Léon HELLWIG, directeur du Packhof Royal, domicilié à Halle Sur Saale (Prusse) et de Jeanne Guillemette SCHREIBER sp , décédée le 24 juillet 1830 à Cottbus.

 

Témoins : Simon BERARD pasteur 39 ans, Adrien François FOURNIER aspirant au notariat 21 ans, Antoine BOUCHET professeur 24 ans et Victor François GAUDE 34 ans instituteur public, ni parents ni alliés des époux

 

Signature ; HOTELIN – HELLWIG (les mariés)

S BERARD – FOURNIER – BOUCHET – GAUDE (les témoins)

MASSONET (Notaire et Maire  )

 

 

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