La
parole à ETIENNE :
In " Notes en dehors de
mon testament " 5 juillet 1863
" (…) Que mes
héritiers se souviennent toujours qu'aujourd'hui plus qu'autrefois les hommes
doivent acquérir de l'importance par eux-mêmes ; ainsi l'exigent nos nouvelles
lois et mœurs. Ainsi du travail, de l'ordre et de l'économie. Trop de
bien-être, de luxe, de domestiques, de ces mille petits soins inutiles,
altèrent la santé et diminuent la considération dans le monde.(…).
Réflexion : je me demande ce que j'aurais été,
ce que je serais devenu si j'étais né avec la fortune qu'auront vos enfants. De
riche, je serais peut-être devenu pauvre, tandis que de pauvre, je suis devenu
passablement riche. Faute de travail et avec trop de bien-être matériel, je
n'aurais peut-être pas conservé ma santé et j'aurais cessé de vivre depuis
longtemps. C'est du moins ce qui arrive généralement aux hommes, à quelques
exceptions près ; Dieu veuille que vos enfants soient eux-mêmes de ces rares
exceptions à cette règle générale. "
Maintenant, et depuis 2
générations, il n'y a plus de richesse chez les Gautier, et l'on oscille entre
cette nostalgie d'une grandeur passagère et l'opiniâtreté d'Etienne homme
d'exception, décalé, grand-père " coton " qui a fait ainsi sa fortune
au milieu du pays de la soie.