horizontal rule

NOUVEAU : quand Danièle Gilbert, populaire animatrice me rend la mémoire*.

horizontal rule

Je me rends compte ce jour, 9 avril 2007, jour de la Saint Gautier, que cette page évoque la première guerre mondiale, mais pas la deuxième.

Incroyable oubli quand on sait que la plupart des petits français de mon âge ont eu un grand-père parti sur les fronts de la "grande guerre" mais que plus rares sont ceux qui, comme mes frères et moi sont nés du retour de deux déportés résistants tombés amoureux lors de leur séjour de convalescence dans un centre pour déportés (Riante Colline à Megève Haute-Savoie).

Dans ce site, vous pouvez découvrir ce que mon père Georges et ma mère Jacqueline/Kakine/Jeannette ont fait pour mériter ces vacances forcées mais pas leurs (sur)vies pendant 28 années (pour ma mère), 33 (pour mon père) :

Ça, c'est au fond de moi, au fond de mon petit frère avec qui je n'ai pas su garder le contact, quant à mon frère aîné, il a emporté son secret dans la tombe (mort encore plus jeune que les 2 parents).

 

* Danièle Gilbert était interviewée sur la chaîne Direct 8 et évoquait son père déporté à Dachau revenu pesant 30 kgs et mort à 56 ans du "cancer du déporté". Elle y révélait le fait qui je crois est commun à beaucoup de fils et filles de déporté(e)s, une angoisse vis-à-vis des proches, une angoisse tout court qui a marqué tous ces enfants, les transformant en écorchés vifs perpétuels.

Plus rare qui m'a touché personnellement est cette recherche à tous prix du "bon" chez les autres qui faisait de Danièle Gilbert cette "gentille" qu'on pouvait trouver mièvre, exaspérante.

Certains ont su exploiter cette personnalité généreuse, mais madame Gilbert n'état pas assez méchante et elle s'est fait "massacrer" : beaucoup de ressemblances avec mon parcours, toutes proportions gardées.

horizontal rule

Le produit de 2 guerres mondiales

horizontal rule

Qui ne s'est pas arrêté devant ces monuments aux morts de villages, de hameaux au fond d'une forêt landaise ou au flanc d'un rocher des Cévennes et n'a été effaré par ces listes interminables de jeunes hommes morts dans les plates et froides régions de l'est de la France ?

Plaine, ô ma plaine !

plaine de l'est de la France

Habitué des randonnées en camping-car en France, je consacre régulièrement des temps de recueillement au milieu d'activités très "vacances" au pied d'un monument, d'une plaque posée sur un mur de mairie-école.

Le moment le plus fort fut pour moi la découverte du pays de naissance de mon grand-père André Paillot, Bois-de-Gand dans le Jura où avec mes enfants, j'ai d'abord cherché un bourg, une église, un village, quoi !

Au milieu d'une ligne droite au milieu des champs, nous avons enfin trouvé la minuscule mairie-école unique témoin de notre belle république laïque et obligatoire.

La mairie, avec un tout petit panneau d'affichage où le compte-rendu du dernier Conseil Municipal tenait en quelques lignes, au dessous de la salle de classe de l'école qui venait de fermer, 

un tout petit hangar qui devait faire office de garage pour une pompe-tonne et le stock de sable ou mâchefer pour l'hiver sans oublier le gaz ou le mazout pour la mairie et la salle de classe. 

Une cour propre close pour faire office de cour de récréation.

monument aux morts.gif (251225 octets) 

4 morts en 14/18 de Bois-de-Gand (Jura)

Monument aux morts pavoisé pour un 14 juillet

2 arrières petits-fils d'un rescapé

au beau milieu d'une ligne droite

la mairie-école

maire école.gif (423094 octets)

Et cette plaque visible de la route, invisible depuis la cour, avec tous les noms des jeunes paysans des fermes éparses qui constituent la commune de Bois-de-Gand (61 habitants au recensement de 1999) : nul doute que là plus qu'ailleurs ces disparitions furent autant d'agressions dans un système  économique et social fondé sur la force des bras masculins (et des ventres féminins).

Mon grand-père, fils de l'instituteur qui avait quand même tenu à épouser une fille du pays avant de finir sa carrière et sa vie dans le bourg de Lemuy (Jura) était de leurs copains.

Ayant fait l'Ecole Normale d'Instituteurs puis de longues études scientifiques, la guerre vint le chercher loin de ce pays natal où il avait de profondes racines.

Malgré son âge (29 ans) et son instruction, il n'échappa pas au champ de bataille : il n'était que sergent, grade assez élevé pour avoir l'honneur d'amener ses troupes dans la mitraille, pas assez pour être un "planqué".

Il fut blessé assez gravement pour être hospitalisé de longs mois et réformé ensuite.

Sa vie et son destin ne tinrent qu'à un fil, et c'est la guerre qui lui présenta sa future femme venue de la paisible Suisse à Lyon pour apaiser les souffrances des gars des villages et villes français.

Mes grands-parents firent 3 de leurs 4 enfants pendant que les listes des futurs monuments aux morts s'allongeaient, 80 morts à Saint-Genis Laval, bourgade de 3198 habitants en 1911 où ils démarraient leurs vies d'adultes !

horizontal rule

A l'heure où l'on dépêche des psychologues pour aider les victimes (vivantes) de coups durs (catastrophes naturelles ou pas, agressions), ET C'EST BIEN, je pense à toutes ces familles qui ont du repartir sans fils, sans père, sans mari pour remettre la France debout.

Quel est ce monde où l'on parle de tueur en série jusqu'à 10/15 morts, de criminel de guerre à quelques centaines ou milliers, et lorsqu'on arrive à plusieurs millions, on ne trouve que des monuments aux morts à faire (la guerre gross malheur !) ou des survivants vainqueurs qui saignent les vaincus humiliés qui n'ont qu'une idée en tête, la revanche !

Ainsi je pense au contenu de la vie politique de l'après guerre en France, pays vainqueur (à la Pyrrhus), et en Allemagne, principal vaincu.

Les cours d'Histoire du secondaire et de l'IEP (sans oublier une filmographie assez copieuse) m'ont assez bien éclairé sur l'ambiance chez les vaincus qui ont émergé du noir défaite pour plonger dans le noir chemise.

Le flou le plus total pour les vainqueurs.

Comment les petites gens ont-elles pu se sentir vainqueurs après une telle hémorragie ?

Comment le plus profond silence a pu se faire sur les mutineries dans l'armée française  jusqu'en 1957 date de la sortie du film de Stanley Kubricks censuré en France  jusqu'à très récemment.

La France n'a pas voulu juger ses chefs militaires, bien sûr, ils étaient vainqueurs !

Ce sont eux qui ont les meilleurs places dans les villes, quelquefois en concurrence avec leur opposé Jean Jaurès. Quelle confusion !

Les mêmes principes qui les ont amenés - solidaires avec les chefs allemands dans un gigantesque jeu d'échecs - à la boucherie de 14-18 les ont rapprochés des chefs nazis dans les années 30 - plutôt Hitler que le Front Populaire - pour aboutir au désastre de 39-40.

Mais ils n'étaient que les bras des systèmes militaro industriels qu'on range et c'est bien pratique dans les forces occultes (avec les astres, les religions derrière lesquelles ils se cachent souvent pour être "présentables", les maffias, les communistes - non, plus les communistes, mais alors on peut gagner contre les forces occultes ?) contre lesquelles on ne peut rien.

Et si l'on poursuit encore, on les retrouve dans les méthodes des guerres coloniales principalement en Algérie.

Et surtout, suprême victoire peut-être limitée dans le temps, ce sont eux qui ont mis en place la mondialisation sans armes et sans presque aucun sang coulé (rien à voir avec 14/18, c'est chirurgical maintenant) qui ont décidé du nouvel ordre du Monde (un exemple de chiffre significatif : la fortune de Bill Gates PDG de Microsoft en petite forme après ses problèmes de loi antitrust est supérieure au PIB ou PNB des 27 pays les plus pauvres (!)).

Fin provisoire 11/01/2002

un texte qui ne débouche sur rien...comme le tunnel du Somport pour le moment ? somport.gif (398702 octets)
heureusement ils sont là.gif (319948 octets) si, sur 2 sous-produits des 2 guerres mondiales...pour le moment.

Accueil du site

Le coin des Gautier

horizontal rule