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L’épiphanie
à Gaza
Je ferai ce soir un
poème sans art
Sans mots assonants comptés sur les doigts
Qui troublent et imitent les
larmes
qu’il soit
Une épreuve au
plomb
l’antique Gaza
Éventrée
que mes vers soient les ruines
Où les morts s’envolent devant des foules noires
Les femmes dans leur sang et les enfançons
À l’égal des
combattants
qu’ils soient
Les nombres impassibles mille gazaouis
Pour un seul Juif terrible arithmétique
Hélas je
bégaie
l’aventure humaine
Est écrite sur le vent les mêmes mots
Servent à tous
alternativement
ce peuple
Qui vingt siècles
durant
exilé
lapidé
A médité un dieu caché et punissant
À peine revenu dans son
lieu un
livre
Noué sur la
tête
il repousse le monde
Et de l’antique Gaza des Maccabées
Fait un ghetto où il jette à l’aveugle
Foudre et malédictions
Gérard Cartier, 12 janvier
2009 (2013)
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