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Cap-Haïtien
Arpentant la mer en bottes de
force
N’ai-je pas autrefois tracé à
l’équerre
Pour les vivants un port dans l’ombre d’un tombeau
De longs pieux dans la vase battus par la tempête
Môle hérissé de
grues que
toute la terre
S’y déverse en vrac blé tôles
ciment
Hâter la fortune et chasser les démons
Qui la nuit affamés se glissent dans les cases
Pour mordre à la joue délicate
Des
nourrissons
des lustres ont passé
Les terribles macout’
et des prêtres sournois
Les ports n’ont rien
pu rien les
sortilèges
Arrachés à la plume d’un
coq
malédiction
La terre et le
ciel
malédiction les hommes
Tout aux uns ou aux autres
cède
tout vacille
Et s’abat les cases de tôles dans les collines
Les forêts de bois
brûlé
et sous le sépulcre
Seul oublié par les
fléaux
les quais peut-être
Que j’avais à l’équerre
tracés dans la vase
Pour hâter la fortune
Gérard Cartier, 23
février
2010 (2013)
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