Arts

Les techniques de gravure


1. Techniques de gravure en relief


On entend, par techniques de gravure en relief, celles dans lesquelles où les surfaces ou les lignes qui forment le dessin ou l'image, correspondent aux zones qui dans la matrice n'ont pas été creusées et sont restées en relief. Les principales sont la xylographie et la linogravure.

Xylographie

Le mot xylographie a pour origine le terme grec xilon, bois, et graphos qui signifie dessin ou écriture. Pour cette technique, est utilisé comme plaque ou matrice, un bloc de bois ou un cube de bois aggloméré. La matrice est travaillée en coupant et en évidant les parties blanches, au moyen de gouges, des lames et des burins, de sorte que l'image qu'on souhaite imprimer soit en relief et le fond en retrait. Une fois achevé le processus de gravure, on procède à celui de l'encrage avec un rouleau, l'encre est uniquement fixée sur l'image qui reste en relief, qui par la suite est transférée au papier au cours du processus de estampage. Ce dernier peut être effectué manuellement ou avec une presse.

À ses débuts, la xylographie a été liée à l'art populaire, elle était utilisée pour fabriquer des sceaux, des moulures et des lettres. Au seizième siècle, grâce à l'initiative de Dürer, la technique commença à être utilisée par les artistes. Après une brève période de très haute qualité, la xylographie déclina tout au long du siècle et fut remplacée par la gravure sur métal. La revalorisation du travail artisanal et des arts appliqués qui se produit à la fin du XIXe a signifié le retour de la xylographie dans le domaine artistique. Des artistes comme Gauguin, Munch, ou des membres de Die Brücke, comme Kirchner et Heckel, ont opté pour cette technique compte tenu de son origine populaire, son côté ancien et son rapport avec la matière et les activités artisanales puisque ce sont eux mêmes qui gravaient leurs propres dessins dans les blocs xylographiques.

Linogravure

Cette technique utilise comme matrice le linoléum un matériau souple, léger et facile à découper. Le processus de travail et les outils sont les mêmes que ceux qui sont utilisés pour la xylographie bien que, s'agissant d'un matériau plus tendre, il est plus facile à travailler. Le processus d'encrage et estampage est semblables à celui de la xylographie. Cette technique fait ses débuts avec l'apparition de ce matériau à la fin du XIXe siècle. Parmi les artistes qui ont eu recours à cette technique il convient de distinguer Picasso.

2. Procédés de gravure en creux ou chalcographie

Les procédés de gravure en creux sont ainsi appelés parce que, à la différence des gravure en relief, seules restent imprimées dans le papier les lignes ou surfaces qui se sont creusées dans la plaque.
L'origine du mot chalcographie vient du grec chalcos que signifie cuivre et graphos qui signifie dessin. Par extension, la gravure chalcographique désigne tant celle réalisée sur des plaques de cuivre que sur des planches de zinc, de fer, d'acier ou de n'importe quel autre métal. Le terme de gravure en creux est asocié à l'encrage et à l'estampage car on encre et on estampe les lignes ou parties de la plaque gravée, c'est-à-dire creusées ou enfoncées
La gravure chalcographique comprend une multiplicité de techniques qui peuvent être divisées en deux grandes sections: les techniques directes et les techniques indirectes.

Techniques directes

Ce sont celles où le graveur agit directement sur la surface de la plaque avec un ustensile métallique pointu ou tranchant, comme la pointe d'acier, le burin ou le berceau. Selon l'outil utilisé on obtient les technique suivantes : burin, pointe sèche ou "manière noire" (ou mezzotinto).

Burin

Le burin est une tige d'acier trempé terminé par une tête rhomboïdale ou circulaire, dotn la pointe est biseautée. La partie supérieure de cette tige s'encastre dans une manche en bois qui finit en forme de demi-champignon. Si la pointe est bien aiguisée elle permet de tracer des lignes,ainsi que des pointillés et des incisions. Selon l'inclinaison du burin et la pression exercée sur la plaque on réalisera des lignes et des sillones plus ou moins profonds.

2. Techniques indirectes

Elle sont ainsi dénommées car l'artiste ne grave pas l'image en travaillant directement sur la plaque, mais il la dessine sur une couche de vernis protecteur qui préserve la plaque de l'action corrosive de l'acide. Les traits du dessin soulèvent la couche de vernis protecteur, de telle sorte que la plaque n'et plus protégée dans ces zones. L'image est gravée quand la plaque est soumise à l'action de l'acide.
Les techniques indirectes sont :

Eau-forte

Pour effectuer un eau-forte, on recouvre la plaque d'un vernis résistant à l'acide. Une fois le vernis séché, le dessin est effectué à l'aide d'une pointe d'acer ou d'un instrument semblable qui permet de soulever la couche de vernis au fur et à mesure que sont tracées les grandes lignes du dessin. À la suite, on submerge la plaque dans un bain d'acide dont la composition varie en fonction du matériel de la matrice, ainsi que des résultats qu'on souhaite obtenir. Les sillons ouverts par la pointe sont ceux qui seront rongés par l'acide. La profondeur des traits variera selon le temps d'exposition de la plaque à l'acide et en fonction de la concentration de celui-ci. La corrosion peut être réalisée en différentes étapes pour produire différentes profondeur. Cette technique est connue depuis le XVe siècle et dans un premier temps elle fut utilisée comme technique d'appoint des gravures réalisées au burin. Au XVIIe siècle, cette technique est employée par des artistes aussi importants que Rembrandt.

Aquatinte


L'aquatinte est une technique de teinte dont le but est d'obtenir des aires de différentes tonalités sur une image. Sur la plaque propre et dégraissée on saupoudre de la résine en poudre et, par la suite, on chauffe la plaque jusqu'à ce que la résine fonde et qu'elle adhère. Une fois adhérée à la plaque, la résine agit comme un protecteur de celle-ci. Les interstices, c'est-à-dire, les petits espaces qui restent à découvert entre les petits grains de résine, seront rongés par l'acide. Pour obtenir les différentes tonalités on peut faire des réserves successives avec un vernis des zones qu'on souhaite protéger et des immersions successives de la plaque dans l'acide. L'intensité de la couleur dependra du temps d'exposition de la plaque à l'acide, puisque la profondeur des sillons augmentera parallèlement au temps exposition. L'aquatinte a commencé à etre utilsée au XVIIIe siècle. Francisco de Goya employa ce procédé dans certaines de ses séries, en particulier, dans celle des Proverbes.

 

 

 

Lexique français espagnol : traduction des termes techniques


aguatinta: aquatinte Type d'impression à l'eau-forte où le métal est protégé par une fine poudre de résine. L'action de l'acide produit sur la plaque une multitude de petits points. On obtient différentes tonalités en variant les qualités de poudre, la force de l'acide ou la durée de la morsure. (angl. aquatint.). (Ch.com)
buril : burin : burin, qui est une tige en acier dont la pointe est taillée en biseau pour creuser le métal. La gravure au burin est un des principaux procédés utilisé en taille-douce pour obtenir une gravure à la ligne, au trait précis. (angl. Metal engraving.). Elle a été surtout utilisée au XVIIe siècle et au XXe siècle. (Ch com)
Carboncillo : fusain : m. Palo delgado de madera ligera que, carbonizado, sirve para dibujar: cogió el carboncillo para tomar unos apuntes del paisaje. 2. Dibujo creado con este material: un carboncillo de Leonardo da Vinci. (ElM)
entintado – encrage : ◊ 1. Opération consistant à encrer (un rouleau de presse, une planche gravée) dans une machine d'impression. L'encrage du rouleau est fait. Son résultat. L'encrage est bon, est inégal. (Rb e)
estampación - estampage : marquer d'une impression en relief ou en creux (une surface, une matière) à l'aide d'une empreinte gravée sur un moule, une matrice. ◊ 2. Imprimer en relief ou en creux (une marque, une image) sur une surface, une matière. (Robert e.)
grabado en hueco : gravure en creux : intaglio Terme générique englobant tous les procédés de gravure en creux exécutés sur une plaque de métal, la gravure de la plaque se faisant soit directement avec divers outils (taille-douce) ou encore par l'action chimique d'un acide (eau-forte). La plaque est ensuite encrée, puis essuyée afin que seuls les creux soient remplis d'encre. Une feuille de papier mouillée est placée sur la plaque et le tout est passé sous une presse. La forme de la plaque de métal laisse alors sur le papier une empreinte qu'on appelle cuvette. (ch.com)
graneador: berceau : mezzotinto (gravure) Appelé aussi "manière noire", ce procédé de taille-douce consiste à créer sur la surface de la plaque un réseau de petites cavités grâce à un outil appelé berceau.(Ch.com)
gubia - gouge : ◊ 1. Outil creusé en canal, à bout tranchant et courbe.
linografía - linogravure
linóleo - linoléum le linoléum est composé de poudre de liège, d'huile de lin, de gomme et de résine comprimés sur une toile de jute.
técnica auxiliar : technique d'appoint