1. Les gorges du Tarn

Quand le Tarn prend sa source au pied du mont Lozère á plus de 1 500 mètres d'altitude, il ressemble á toutes les petites rivières qui, par milliers, naissent dans le Massif central. 375 kilomètres plus loin, il ira se jeter dans la Garonne après avoir traversé le Massif central d'ouest en est. Mais avant d'irriguer le Bassin aquitain avec les eaux prises á la montagne, il va rencontrer les calcaires [1] des grands causses [2] et les larges fissures dans lesquelles il a creusé son fabuleux canyon. Le Massif central s'enorgueillit de posséder deux des trois sites naturels les plus visités de France : le puy de Dôme et les gorges du Tarn. Il faut souligner que le site mérite réellement le voyage et que sa découverte est à la portée de tous.

Une pluralité d'approches...

Trois possibilités, indépendantes mais, dans l'idéal, complémentaires, existent pour parcourir les gorges du Tarn : la route, l'eau et le chemin. La plus simple consiste á suivre les 60 km de route qui longent constamment la rivière au fond des gorges entre Florac et Le Rozier. En outre, cette route passe près de très beaux villages tels que Sainte-Enimie ou Saint-Chély-du-Tarn, dont on découvre la splendide architecture de l'autre côté de la rivière. La route qui suit la rive droite permet de pénétrer dans l'ensemble des gorges mais, souvent très fréquentée, elle ne suscite pas le même émerveillement ni la même intimité que le fil de l'eau ou la marche á pied.

La balade en barque proposée par les gens du pays, qui connaissent á merveille leur rivière, est un grand moment pour l'amoureux des beaux paysages. L'embarcation avance sans bruit et glisse entre des parois vertigineuses comme les détroits où le calcaire plonge verticalement dans l'eau. Les gorges du Tarn, comme celles de la Jonte ou de la Dourbie, ses deux principaux affluents dans les grands causses, changent de profil selon la nature de la roche. Là où la rivière traverse des zones friables, elle a creusé une vallée en « V » dont les pentes sont couvertes d'éboulis et de forêts. Dans les portions où le calcaire est plus compact et dans la dolomie - roche sédimentaire composée de dol de calcite - le relief s'accentue : des pans entiers de falaises verticales alternent avec les pointements rocheux aux formes étranges dues á la désagrégation de la dolomie.

Dans certaines portions des gorges, on observe souvent un paysage où vallées en « V » et hautes falaises se succèdent de haut en bas sur plus de 600 mètres de profondeur et sur un kilomètre et demi á trois kilomètres de largeur...

Au long des parois

Après avoir parcouru les gorges par le fond, il est absolument indispensable de monter sur les rebords des plateaux caussenards qui encadrent le canyon. Le point d'observation le plus beau, accessible á tous, se situe près de Saint-Georges-de-Lévèjac sur le causse de Sauveterre. L'observateur embrasse d'un seul coup d'oeil le cirque des Baumes et la vallée qui domine les détroits sur plusieurs kilomètres. Pour prolonger cette sensation inoubliable il faut suivre la corniche á pied par l'un des nombreux chemins balisés. Seule la marche á pied permet de longer le bord des gorges au milieu des chaos ruiniformes et des rochers aux formes splendides tels que le vase de Sèvres ou le vase de Chine, au-dessus des gorges de la Jonte.

Il faut avoir vu un vautour fauve planer au-dessus des gorges et frôler de son aile les parois ocres pour ressentir toute la majesté et toute l'ampleur des canyons.

 

Paysages et faune du Massif Central, Ed. Privat, page 116

 

 

 

1. Las Gargantas del Tarn

Cuando el río Tarn nace al pie del monte Lozere a más de 1.500 metros de altura, se parece a cualquiera de los arroyos que, por millares, nacen en el Macizo Central. Unos 375 kilómetros más lejos, irá a desembocar en el Garona después de discurrir de oeste a este a través del Macizo Central. Pero antes de irrigar la cuenca aquitana con las aguas procedentes del monte, va a dar con las calizas de la meseta de los Grands Causses  y con las amplias fracturas [3] en que excavó su fabuloso barranco [4] . El Macizo Central posee dos de los tres parajes naturales más visitados de Francia: el Puy du Dôme  y las Gargantas del Tarn. Preciso es destacar que el lugar merece realmente el viaje y que descubrirlo está al alcance de todos.

 

Una pluralidad de accesos

Existen tres posibilidades, independientes pero, en lo ideal complementarias, para recorrer las Gargantas del Tarn: la carretera, el agua y el sendero. La más sencilla consiste en seguir los 60 km de carretera que bordean constantemente el río en el fondo de las gargantas entre las localidades de  Florac y Le Rozier. Además esta carretera pasa cerca de pueblos preciosos como Sainte-Enimie o Saint-Chély-du-Tarn, cuya  espléndida arquitectura se descubre desde la otra orilla. La carretera que bordea [5] la orilla derecha permite adentrarse en el conjunto de las gargantas pero, a menudo muy concurrida, no despierta el mismo encanto ni la misma intimidad que la corriente del río o la marcha a pie.

El paseo en barca propuesto por los lugareños, que conocen a la perfección el río, es un gran momento para el amante de los paisajes hermosos. La embarcación avanza silenciosa y se desliza entre paredes vertiginosas como los desfiladeros [6] donde la rocas calizas se hunden verticalmente en el agua. Las Gargantas del Tarn, como las del río Jonte o del Dourbie, sus dos principales afluentes en los Grands Causses, cambian de perfil según la naturaleza de la roca. Allí donde el río atraviesa zonas friables, excavó un valle en forma de "V" cuyas laderas [7] están cubiertas de rocas sueltas y de bosques. En las porciones donde la caliza es más compacta y en la dolomía [8] - roca sedimentaria compuesta por dolo de calcita - se acentúa el relieve: paredes enteras de acantilados verticales alternan con los promontorios [9] rocosos con formas extrañas debidas la desagregación de la dolomía.

En algunas porciones de las gargantas, se observa a menudo un paisaje donde valles en "V" y altos acantilados se suceden de arriba a abajo con más de 600 metros de profundidad y con un kilómetro y medio a tres kilómetros de anchura...

Bordeando las paredes rocosas

Después de recorrer las gargantas por el fondo, es absolutamente indispensable subir a los bordes de las planicies de los Causses que ciñen el cañón. El punto de observación más bonito, accesible para todos, se sitúa cerca de Saint-Georges-de-Lévèjac en el Causse de Sauveterre. El observador contempla de una sola mirada el circo des Baumes y el valle que domina los desfiladeros durante varios kilómetros. Para prolongar esta sensación inolvidable es necesario seguir la cornisa paseándose por uno de los numerosos caminos balizados. Sólo la marcha a pie permite bordear las gargantas en medio de los caos ruiniformes y rocas con formas espléndidas como el Jarrón de Sèvres  o el Jarrón de China, sobre las gargantas del Jonte.

Es necesario haber visto un buitre leonardo planear [10] sobre las gargantas y rozar con el ala las paredes ocres para experimentar toda la majestad y toda la amplitud de los barrancos.