LA FAMILIA DE PASCUAL DUARTE (1942)
Camilo José Cela : 1916-2002

(Fragmento. Apertura. Primer capítulo)

 

Yo, señor, no soy malo, aunque no me faltarían motivos para serlo. Los mismos cueros tenemos todos los mortales al nacer y sin embargo, cuando vamos creciendo, el destino se complace en variarnos como si fuésemos de cera y en destinarnos por sendas diferentes al mismo fin: la muerte. Hay hombres a quienes se les ordena marchar por el camino de las flores, y hombres a quienes se les manda tirar por el camino de los cardos y de las chumberas. Aquellos gozan de un mirar sereno y al aroma de su felicidad sonríen con la cara del inocente; estos otros sufren del sol violento de la llanura y arrugan el ceño como las alimañas por defenderse. Hay mucha diferencia entre adornarse las carnes con arrebol y colonia, y hacerlo con tatuajes que después nadie ha de borrar ya.

TRADUCTION
Moi, Monsieur, je ne suis pas mauvais (1), même si je ne manquerais /bien qu'il ne me manquerait/ pas de raison de l'être . Tous les mortels nous naissons tannés du même cuir/nous avons tous la même peau à la naissance et néanmoins, à mesure que nous grandissons, le destin se complaît à nous modeler comme si nous étions faits de/en cire/des bonhommes de cire et à nous acheminer, par différents sentiers/(e)s voies, vers la même fin, la mort. Il y a des hommes à qui \on demande/on ordonne de marcher sur le chemin des fleurs et d'autres hommes à qui à qui on demande d'emprunter/aller(2) sur le chemin des chardons et des figuiers de barbarie. \Les premiers/Ceux-là jouissent d'un regard serein et \respirent le parfum du bonheur/ en savourant leur \joie/félicité, ils sourient du visage de l'innocent. Les autres, \souffrent/pâtissent du soleil violent de la plaine et froncent le sourcil comme le font les bêtes nuisibles (3) pour se défendre/pour s'en défendre . Il y a une grande différence entre se parfumer à l'eau de cologne et se parer la chair au fard et le faire avec des tatouages que personne ne viendra jamais plus/désormais effacer.


Nací hace ya muchos años -lo menos cincuenta y cinco- en un pueblo perdido por la provincia de Badajoz; el pueblo estaba a unas dos leguas de Almendralejo, agachado sobre una carretera lisa y larga como un día sin pan, lisa y larga como los días -de una lisura y una largura como usted para su bien, no puede ni figurarse- de un condenado a muerte.

2°§: Cela fait bien des années maintenant que je suis né - au moins 55 ans - dans un village perdu dans la région de Badajoz; le village se trouvait à quelque deux lieues de Almendralejo, \blotti contre/ \coincé/niché (4) le long d' une route longue et plate comme un jour sans pain, longue et plate comme les jours - d'une longueur et d'une platitude que vous ne pouvez pas même, pour votre commodité, imaginer - d'un condamné à mort.

Era un pueblo caliente y soleado, bastante rico en olivos y guarros (con perdón), con las casas pintadas tan blancas, que aún me duele la vista al recordarlas, con una plaza toda de losas, con una hermosa fuente de tres caños en medio de la plaza. Hacía ya varios años, cuando del pueblo salí, que no manaba el agua de las bocas y sin embargo, ¡qué airosa!, ¡qué elegante!, nos parecía a todos la fuente con su remate figurado un niño desnudo, con su bañera toda rizada al borde como las conchas de los romeros. En la plaza estaba el ayuntamiento que era grande y cuadrado como un cajón de tabaco, con una torre en medio, y en la torre un reloj, blanco como una hostia, parado siempre en las nueve como si el pueblo no necesitase de su servicio, sino sólo de su adorno.

§3. C'était un village chaud et ensoleillé, assez riche en oliviers et cochons (sauf votre respect), aux maisons peintes et si blanches/peintes et enduits à la chaux , que j' ai encore mal (aux yeux) rien que de m'en souvenir, avec une place toute dallée, avec une merveilleuse fontaine à trois jets, au milieu de la place. Lorsque je sortis du village cela faisait plusieurs années déjà que l'eau ne jaillissait plus des orifices, et pourtant, ce qu'elle nous semblait gracieuse et élégante , cette fontaine coiffée/surmontée d'un enfant nu, avec son bassin/sa vasque aux bords/rebords tout striés comme les coquilles des pèlerins de Saint Jacques (5 6 7 8 9).
Sur la place se trouvait la mairie qui était grande et rectangulaire comme une caisse à tabac/cigarettes, avec une tour au milieu, et sur la tour une horloge, blanche comme une hostie, arrêtée toujours sur neuf heures\pointant 9h\, comme si le village n'avait pas besoin de ses services, mais seulement de sa présence décorative/le v. pouvait se passer de …mais pas de.

notes

1. adj. Que carece de bondad y de otras cualidades positivas: mala persona. También s.: los malos siempre son los más lentos. 2. Que se opone a la razón o a la moralidad: una mala acción. 3. Que lleva mala vida o tiene malas costumbres: una mala mujer. También s. 4. Travieso, enredador: eres un niño malo. 5. Nocivo, perjudicial para la salud: fumar es malo. Méchant, mauvais : mauvais : (Opposé à bon, beau, heureux...). Qui cause ou peut causer du mal*. > Néfaste, nuisible; désagréable.
Tournure bien que+ conditionnel peu recommandée par la grammaire normative mais fréquente dans langue parlée (Grévisse §1092). Icic narrateur= payasan. ex."Je te le dis bien que je ne devrais pas le faire." Je te l'ai dit bien que je n'aurais pas dû le faire.
2. tirar: 18.Tomar una determinada dirección: tiró a la izquierda. (ElM)
3. alimaña 1. f. Animal que resulta perjudicial para la caza menor o para la ganadería: la zorra, el gato montés o el milano son alimañas. 2. col. Persona mala y perversa: ten cuidado con él porque es una alimaña peligrosa.(vermine en français)
4. POR : être senisble à la valeur du la préposition
5. agacharse: inclinarse sobre algo: mà m se pencher
6. quelle grâce,! quelle élégance! impossible car en fçs constr° ac substantif en esp ac adjectif: ici style indirect libre, impossible à reprendre en fçs:
7. airoso: aéré vertuueux, gracieux et élégant ∫ airado: furieux, irrité, courroucé (enojado/irritado)
remate: pointe, couronnement, vente aux enchères.
8. rizado: frisé, ridé, moutonné
9. vasque1. Bassin ornemental peu profond. Vasque de pierre, de marbre, d'albâtre, de porphyre (– Cinnamome, cit.). Vasque creusée (cit. 26) au tour. Eau qui coule, ruisselle dans une vasque (– Patio, cit. 2). Vasque aménagée en fontaine. Vasque lumineuse dans un jardin.
Cuvette d'un appareil sanitaire. Vasque de W.-C. en porcelaine blanche◊ 2. (1893, in D.D.L.). Cavité d'une banquette rocheuse due à la dissolution des eaux. Source qui émerge d'une vasque◊ 3. (1904). Coupe large et peu profonde servant à décorer une table.