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Le cas absurde de
Joseph, inexpulsable et interdit de travail LE MONDE | 24.08.04 | 12h49
Madrid de notre correspondante
"Son avenir, c'est d'être esclave" : le constat de l'avocat
de Joseph, clandestin de 26 ans vivant en Espagne depuis deux ans, est
plus que pessimiste. L'homme, qui se dit Ghanéen, n'est qu'un cas
parmi ce million d'immigrés sans permis de travail qui résiderait
en Espagne, selon plusieurs estimations.
Joseph, employé dans le bâtiment jusqu'à ce que son
patron le renvoie parce qu'il n'avait pas depapiers, n'a plus de ressources
et ne peut travailler légalement. Le prochain "règlement"
que rédigera le nouveau gouvernement socialiste, à la rentrée,
pour donner une réponse "aux personnes en situation régulière
pouvant justifier d'une situation professionnelle faisant loi" ne
devrait pas le concerner non plus. Joseph se trouve dans une impasse juridique,
constate son avocat, Diego Lorente Perez de Eulate : le jeune homme n'est
pas expulsable, car l'Espagne n'a pas signé d'accord de rapatriement
avec le Ghana ; mais il n'est pas régularisé et se trouve
donc enfermé dans une "contradiction sans fin".
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El caso
absurdo de José, sin perspectivas de quedarse en España
ni de trabajo EL MUNDO | 24.08.04 | 12h49
Madrid de nuestra corresponsal
"Su futuro, es ser esclavo": la constatación de José,
trabajador de 26 años que vive en España desde hace dos
años, es muy pesimista. El hombre, que afirma ser Ghaneano, es
sólo un caso más entre este millón de inmigrantes
que, según varias estimaciones, residen en España sin permiso
de trabajo.
José, obrero/albañil hasta que su jefe lo despidiera por
no tener papeles, ya no tiene recursos y no puede trabajar legalmente.
Tampoco debería concernirlo el próximo "Reglamento"
que redactará el nuevo Gobierno socialista, en septiembre, para
dar una respuesta "a las personas en situación regular que
puedan demostrar una relación laboral de forma fehaciente".
José se encuentra en un callejón sin salida a nivel jurídico,
comprueba su abogado, Diego Lorente Perez de Eulate: al muchacho no se
le puede expulsar, ya que España no firmó ningún
convenio de repatriación con Ghana; pero no lo regularizan y se
encuentra pues sumido en una "contradicción inextricable".
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Joseph parle espagnol mais préfère s'exprimer en anglais.
Il dit avoir quitté le Ghana en 1998, pour fuir une intégration
forcée dans l'armée. Un voyage interminable : Burkina Faso,
Mali, Niger et une traversée du désert en camion pour gagner
la Libye où il travaille quatre ans et réussit à
amasser unpetit pécule. Il quitte Tripoli pour l'Algérie,
puis le Maroc jusqu'à El-Ayoun. De là, il embarque, pour
environ 800 dollars, à bord d'une patera, petite embarcation en
bois, avec une vingtaine decompagnons.
Destination : les
Canaries. "Le voyage a duré plus de dix heures. On se donnait
des claques pour ne pas s'endormir, car il fallait écoper l'eau
: la barque avait des trous partout", se souvient-il. Joseph arrive,
grelottant, sur l'île de Fuerteventura, la plus occidentale de l'archipel.
Une traversée presque banale vers cette île touristique qui
voit arriver chaque jour, en été, une cinquantaine de clandestins.
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José habla
castellano pero prefiere expresarse en inglés. Dice que abandonó
Ghana en 1998, para escapar de una integración forzada en el ejército.
Un viaje interminable: Burkina Faso, Malí, Níger y una travesía
del desierto en camión para alcanzar Libia, donde trabaja durante
cuatro años y consigue acumular un pequeño ahorro. Deja
Trípoli para Argelia, luego Marruecos hasta El-Ayoun. De allí,
embarca, por unos 800 dólares, a bordo de una patera (…)
con unos veinte compañeros. Destino: Canarias. "El viaje duró
más de diez horas." Nos dábamos bofetadas para no dormirnos,
ya que era necesario achicar el agua: la barca tenía agujeros por
todas partes ", se acuerda." José desembarca tiritando
a la isla de Fuerteventura, la isla más occidental del archipiélago.
Una travesía casi banal hacia esta isla turística a la que
llegan cada día, en verano, unos cincuenta clandestinos.
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