Mardi 4 février 2003
Les FAI croulent sous le trafic P2P



Selon l'industrie musicale, quelques 130 millions de fichiers illégaux transiteraient chaque jour sur l'Internet mondial. Avec une moyenne de 4 Mo par fichier, ce trafic MP3 représenterait chaque jour un volume de 520 millions de Mo échangés... De quoi peser dans la circulation Internet et notamment dans la bande passante captée par le haut débit grand public. Mais que réprésente exactement le P2P dans les Mo consommés par les abonnements ADSL ou câble ? Chez les FAI, face au bras de fer engagé avec les maisons de disques et aux répercussions économiques de ce trafic caché, la question dérange.
Pour comprendre l'ampleur du phénomène, il faut donc se tourner vers les experts techniques de la Toile. "Au minimum, le P2P représente 60 % du trafic haut débit en journée, explique l'un d'entre eux, qui a souhaité conserver l'anonymat car prestataire régulier auprès des FAI. La nuit, le phénomène atteint même des pointes avec 80 % à 90 % du trafic." Contactés par le JDNet, plusieurs autres experts réseaux français ont tous confirmé ces proportions.
"Par empirisme, la zone des 60 % de trafic capté par le P2P tient la route, estime Jean-Michel Planche, en qualité de président de la Fondation Internet Nouvelle Génération (FING). Mais je doute de la capacité technique des FAI de pouvoir mesurer exactement ce type de volume." MP3, DivX, jeux, logiciels, photos... La part du trafic peer-to-peer reste en effet difficile à évaluer tant le dispositif est global, tant les téléchargements sont variés.