« J’ai toujours voulu être prêtre », déclare François de Mesmay, curé d’Arcangues depuis septembre dernier. Né à Bayonne où son grand-père était pharmacien, il n’y avait cependant jamais vécu, puisque son père, militaire, était muté tous les 2-3 ans d’un endroit à l’autre. Enfant de chœur, puis scout, il effectue des études d’ingénieur Arts et Métiers avant d’entrer au séminaire en 1986 (deux ans à Dax et quatre ans à Toulouse) et prononcer ses vœux. « Il n’y a pas d’incompatibilité entre le fait d’aimer les sciences et d’être croyant : le belge Georges Lemaître (1894-1966), inventeur de la théorie du big-bang, en plus d'être un mathématicien émérite était également un prêtre », dit-il. Il est fasciné par le ciel qu’il observe à travers son télescope et il communique son admiration des phénomènes astronomiques aux enfants lors de l’éclipse de soleil d’octobre dernier. « L’harmonie de l’univers est un signe de la Création de Dieu ».

L’amour, pas l’argent
Après ses études, il est nommé aumônier pendant douze ans dans des collèges et lycées de Bayonne et dans le même temps prêtre à St Pierre d’Irube (six ans) puis Bayonne (sept ans). Proche des jeunes et consciencieux, il va jusqu’à regarder un film-culte des adolescents pour mieux les comprendre. « Les jeunes, accoutumés à ces mondes virtuels aux images truquées, ont du mal à cerner la réalité » dit-il, ajoutant aussi : "C'est l'Amour qui change la vie des gens, pas l'argent ou le métier, il faut apprendre le respect de l'autre."

Trois paroisses. Il a un rôle d'accompagnement spirituel. Les gens se tournent vers lui pour les sacrements (baptêmes, mariages), à l’occasion desquels il rencontre les jeunes couples, il voit les malades et propose des temps de prière à l’église : « Les gens viennent me voir à tous les moments importants de leur vie ». Ses messes sont bilingues, avec des chants et des introductions des prières en langue basque, des oraisons en français. Arcangues est ainsi à mi-chemin entre Bassussarry (messe en français) et Arbonne-Ahetze (messe en basque), les trois autres paroisses dont il a la responsabilité en tant que « curé modérateur », et où sont regroupés les enfants pour le catéchisme.

Dernier paragraphe coupé (pas sur le journal) :
Contre le « prêt-à-penser »
« Il faut apprendre aux gens à réfléchir, je suis contre le « prêt-à-penser », qu’ils pensent ce qu’ils veulent, mais qu’ils sachent pourquoi ! », s’exclame François de Mesmay. « Les parents disent qu’ils veulent laisser leurs enfants choisir, mais il faut d’abord apprendre, avant d’être capable de juger ». Il parle en connaissance de cause : durant ses études, il a étudié la pensée des philosophes, classiques jusqu’à nos jours, l’hébreu et le grec anciens pour lire la Bible dans le texte, la théologie, l’histoire et l’archéologie, pour comprendre le contexte dans lequel elle a été rédigée. « Il faut distinguer l’EXACT du VRAI, la Parole de Dieu passe par les hommes qui s’expriment en fonction de l’environnement dans lequel ils vivent », explique-t-il. L’homme est à l’intersection du matériel et du spirituel, ce n’est pas un pur esprit, il est intéressant de connaître les faits, mais, à la différence du Coran qui est une religion du Livre, le christianisme est davantage une religion de la Parole : ce sont les témoignages qui font changer de vie.

SOMMAIRE

 


Cathy Constant-Elissagaray, correspondante locale au journal Sud-Ouest pour les villages de Bassussarry et d'Arcangues

Article paru le samedi 24 avril 2006 : "Un passionné des cieux"