Les enfants de l'école ont de la chance : deux parents d'élèves, M. Raux, pâtissier, et M. Daga-Guerra, boulanger, sont revenus vendredi 24 novembre les initier à leur art, et surtout à leur goût des bonnes choses. " On accuse les gens de mal manger, mais encore faut-il prendre le temps d'éduquer le goût des enfants ! " déclare le pâtissier, qui a préparé la veille la ganache (crème pour la garniture) pour qu'elle repose toute la nuit au frais, et s'est levé à 4 heures du matin pour confectionner les 180 chocolatines du goûter de 10 heures. Chaque classe a reçu préalablement des noisettes et amandes dans leur coque, sans coque et en poudre, et les institutrices ont expliqué le processus depuis la cueillette sur le noisetier ou l'amandier jusqu'au séchage et concassage pour l'usage culinaire : un cours de français très concret. De même, neuf sortes de farines destinées à la cuisson de petits pains ont été distribuées par le boulanger, et les enfants ont appris à distinguer les différentes céréales.
Puis ils sont passés à la pratique. Par petits groupes, ils sont allés derrière le théâtre de la nature où un laboratoire en plein air avait été improvisé à côté de la cuisine : les plus grands ont réalisé le mélange des ingrédients tandis que les plus jeunes répondaient à des devinettes en regardant le chef opérer. Après cuisson, ils sont passés à la dégustation, essayant notamment de mémoriser l'origine du goût particulier des macarons roses : ils étaient parfumés au coquelicot (en décoction) ! Les maternelles faisaient " le petit train ", attendant sagement la permission de prendre chacun à leur tour une pâtisserie, puis celle d'y mordre à pleines dents. Les primaires, plus impliqués, se bousculaient autour du plateau, la gourmandise les rendant sourds aux consignes de sagesse. L'après-midi, ils ont pétri les petits pains qui, après être passés au fournil, devaient être dégustés le lundi suivant. Les recettes ont été données à chaque enfant pour qu'il puisse les refaire en famille. Seul bémol, les allergies alimentaires. 600 000 personnes en France en sont atteintes, les plus fréquentes chez l'enfant étant l'œuf, l'arachide, le poisson et le lait. Quelques enfants ont dû se priver de dégustation. Quel dommage !

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Cathy Constant-Elissagaray, correspondante locale au journal Sud-Ouest pour les villages de Bassussarry et d'Arcangues

Article paru le 28 novembre 2006 : "Le goût des bonnes choses"