Photo : Yves Bernard et Francine Bernard-Aguerre devant le mur Trombe-Michel

Lorsque Yves Bernard et Francine Bernard-Aguerre ont décidé de bâtir à Arcangues en 1986, ils ont fait faire une étude préalable à un organisme spécialisé dans la bioclimatique qui a servi de base à Jean-Pierre Martiquet, architecte à Biarritz, pour dresser les plans de la maison. Implantée sur le terrain avec une façade orientée plein sud, de grandes baies vitrées éclairent le séjour tandis qu’un mur Trombe-Michel à effet de serre chauffe les chambres attenantes. Conçu par le physicien français Félix Trombe et l'architecte Jacques Michel au milieu du XXe siècle, il est composé d’un mur plein (au lieu de parpaings creux utilisés habituellement) peint de couleur foncée (chocolat) sur sa face externe et d’une paroi en double vitrage transparent, légèrement décalée pour ménager un mince espace. L’air froid de chaque chambre y pénètre par un orifice bas creusé dans le mur. Chauffé par les rayons solaires, il s’élève et y retourne par un orifice percé près du plafond. Le mur emmagasine également la chaleur solaire qui est restituée à l’intérieur sous la forme de rayonnement infrarouge. « Ce chauffage est très doux, très sain et très efficace : nous n’avons jamais besoin d’y adjoindre en hiver de radiateur, et en été, il suffit d’ouvrir les fenêtres pour rester au frais » commente Yves. La maison est isolée extérieurement, pour utiliser la capacité d’absorption calorifique des murs sans déperdition de chaleur.
Depuis le mois d’avril, un chauffe-eau solaire individuel (CESI) a été installé. Utilisant aussi le principe de la serre, une plaque et des tubes métalliques noirs contenant de l’eau additionnée d’antigel sont disposés sous une vitre dans un coffret isolé sur le toit. Chauffé par le soleil, le liquide est conduit à l’intérieur d’un ballon de stockage de 300 litres d’eau sanitaire (capacité pour 4 personnes) où il diffuse sa chaleur à travers un échangeur thermique (serpentin) avant de retourner se chauffer sur le toit. « Le liquide en circuit fermé peut dépasser les 100°C, et l’eau de la cuve varie entre 65°C et 45°C suivant l’ensoleillement : pendant ces sept premiers mois, nous n’avons jamais eu besoin de chauffer l’eau avec la résistance électrique d’appoint » se réjouit Yves, tandis que Francine ajoute « En août, nous étions neuf personnes, et nous avons pu nous doucher tous les jours sans manquer d’eau chaude ! ». Le lave-vaisselle est aussi alimenté par cette eau chaude : équipé d’un testeur, il ne met donc pas en route le mécanisme de chauffage de l’eau (qui arrive habituellement froide), ce qui réduit en outre la durée du cycle de 20 minutes et induit une double économie d’énergie. « Pour le lave-linge, c’est un peu plus compliqué, il faudrait s’inspirer du système allemand, très en avance sur nous dans ce domaine » explique Yves.
Enfin, un récupérateur d’eau de pluie a été installé dans le garage. Celle-ci est utilisée pour arroser le jardin, laver la voiture, et, quotidiennement, pour les chasses d’eau des WC. « On n’imagine pas la quantité d’eau potable gaspillée ainsi inutilement ! » s’exclame Francine. Il a fallu tout simplement les relier par des tuyaux branchés de l’autre côté de la cuve de WC équipée d’un deuxième flotteur en sens inverse. L’eau potable ne sert qu’en cas de sécheresse prolongée, si le récupérateur d’eau de pluie est vide.
Toutes ces mesures, et bien d’autres, sont décrites par l’ADEME (*), Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie, elles sont subventionnées par le Conseil Général et bénéficient d’avantages fiscaux.
Francine et Yves sont professeurs en science de l’ingénieur au lycée Cantau d’Anglet, respectivement en électronique et mécanique et Francine enseigne de surcroît à l’ISA-BTP, école d’ingénieurs du bâtiment à Montaury (Anglet). Ils constatent que leurs élèves sont très sensibles aux thèmes de protection de l’environnement, développement durable et économies d’énergie, souvent choisis pour réaliser leurs TPE (Travaux Pratiques Encadrés) ou PPE (Projets Pluri-technologiques Encadrés). Yves et Francine sont confiants : « Ils sont les inventeurs de demain, ils contribueront à faire progresser les mentalités et les techniques ».

(*) Site Internet de l’ADEME : http://www.ademe.fr/

Suites à l’article :

Bonjour Cathy
Bravo pour ton article, une page entière ! Tes animations flash sont très pédagogiques et le courriel de Jacques est intéressant.
Merci pour ton aide
A bientôt
Yves

Question astronomique posée aux adhérents d’Astronomie Côte Basque :

Yves Bernard (le mari de Francine) souhaite faire faire une étude à ses élèves de Terminale de Science de l’Ingénieur dans le cadre d’un projet pluri technologique encadré.

Il faut savoir préalablement que les cellules photovoltaïques sur les panneaux solaires fonctionnent avec le meilleur rendement lorsque les rayons du soleil sont perpendiculaires aux panneaux. A l’heure actuelle, la plupart des panneaux installés sont fixes.
Il voudrait que ses élèves étudient la possibilité de les rendre mobiles à l’aide d’un moteur qui fonctionnerait avec une partie de l’électricité produite. Il souhaiterait calculer si l’augmentation de leur rendement compenserait l’adjonction d’un moteur, et même fournirait de l’énergie supplémentaire.

Le problème, c’est de pouvoir suivre toute la journée, et sur toute l’année, de façon automatique, le soleil dont les rayons doivent être en permanence perpendiculaires aux panneaux.
Existe-t-il une formule mathématique qu’il suffirait de rentrer dans un programme et permettrait de calculer la position des panneaux en permanence ? (éventuellement en rentrant une fois pour toute la latitude et la longitude du lieu de leur emplacement) (solution informatique)

Il envisage une autre solution, dans laquelle un instrument calculerait en continu la direction des rayons solaires et modifierait en conséquence la position des panneaux (solution électronique).

Merci de réfléchir à la question et de me faire savoir s’il existe une telle formule mathématique.

Salut Cathy....et les autres que ce problème intéresse !!

Ce problème est un problème intéressant d'ingénierie électronique et a sûrement été déjà traité !
(Personnellement j'ai travaillé sur des cas assez proches concernant des commandes de moteurs!)

Ce problème doit être actuellement bien optimisé pour les satellites, qui font appel aux cellules photovoltaïques (en Silicium diffusé semi-conducteur) sur les panneaux solaires orientés de manière optima vers le soleil, c'est bien connu par tous maintenant.

Pour des panneaux solaires pour une habitation, c'est presque plus compliqué : il y a des contraintes importantes (esthétiques et autres...qu'il n'y a pas sur un satellite !) ...avec des amplitudes possibles de mouvements angulaires assez limitées par rapport au soleil.
Il y a 2 options de réflexions (à mon avis) au départ pour faire un choix de conception :
1) Soit un système à déplacement entièrement pré programmé en fonction des heures et du calendrier et adaptable à la latitude et longitude du lieu géographique.
2) Soit un système asservi à un capteur qui détecte en temps réel la direction du soleil du lieu. Je pense que cette solution est meilleure.
Il faut tenir compte de la nébulosité réelle du moment ou le soleil est caché par les nuages !...la contribution à évaluer du rayonnement diffusé de l'atmosphère.
C'est compliqué de tout prévoir.
Le capteur peut être une fraction % elle-même du panneau solaire dont l'intensité du courant fourni est échantillonnée pour renseigner sur l'optimisation de l'inclinaison du panneau. (rendement optimum)

Dans la technologie actuelle utilisée et généralisée en robotique, les moteurs seront des moteurs CC (courant continu) équipés d'encodeurs optiques pour asservir en boucle l'électronique de puissance des moteurs en fonction des mouvements choisis demandés.
Un microprocesseur spécialisé, grâce aux signaux en provenance de l'encodeur du moteur, "compte" les moindres déplacements du moteur, surveille aussi le sens de rotation, pour asservir en temps réel celui ci en fonction de la commande du mouvement choisi à réaliser!.

Dans tous les cas il faut commander 2 moteurs : un pour l'orientation Ouest -Est et un autre pour l'inclinaison Sud Nord.

Ce problème nécessite une électronique sophistiquée; avec assistance de microprocesseurs spécialisés, mais dont la conception est largement facilitée, actuellement dans l'industrie, par l'utilisation de la CAO. (Conception assistée par ordinateur)
En effet en robotique, maintenant et à chaque fois que l'on commande le régime de déplacement d'un moteur, on doit prévoir de manière anticipée le nombre de "pas" de mouvement à donner à ce moteur, pour lui prévoir une accélération progressive, suivie d'une vitesse de croisière, puis une décélération du mouvement à donner jusqu'au point d'arrivée. Ceci se comprend bien pour des problèmes d'inertie à éviter dans le cas de mouvements brusques pour des ensembles lourds.
Qui dit prévision anticipée de mouvement, dit programmation ; donc logiciels spécialisés et ordinateur.

Amusez vous bien....tout cela ne sont que des notions élémentaires !
Pour aller plus loin il faut avoir les outils, l'atelier mécanique et électronique adapté, les logiciels, les hommes compétents et une bonne connaissance des dizaines de milliers de circuits intégrés spécialisés par fonction qui existent sur le marché...

Hervé (secrétaire d’Astronomie Côte Basque)

Envoi d’un lien Internet par Jacques Auriau, animateur d’Astronomie Côte Basque
http://perso.orange.fr/yves.leroy/decouvrons_quelques_curiosites/5orientation.htm

Bonjour Yves,
Nous sortons du cinéma Oscar ou nous avons été voir le film "cette vérité qui dérange". Très américain, mais avec des arguments percutants en faveur de la lutte contre le réchauffement terrestre.
Du coup, je resonge a ton projet avec tes élèves. As-tu pense à les faire plancher sur la surface totale de panneaux solaires nécessaire pour alimenter l'ensemble du lycée en électricité, toutes activités confondues, et si les toits en terrasses des bâtiments pourraient y suffire ? Même question pour les besoins en eau chaude ? Tenter de rendre le lycée autosuffisant, ou moins dépendant pourrait être un bon apprentissage civique et pratique sur le développement durable.

SOMMAIRE

 


Cathy Constant-Elissagaray, correspondante locale au journal Sud-Ouest pour les villages de Bassussarry et d'Arcangues

Article paru le 14 octobre 2006 : "Du durable au quotidien"