Le Saint-Hubert Côte Basque fête cette
année ses soixante-dix ans d'existence. « Si nous avons
tenu si longtemps, c'est que nous avons toujours su nous adapter. On
ne chasse plus aujourd'hui comme en 1936 », déclare M.
Jacques Constant, Président du bureau intercommunal de l’association,
lors de l’assemblée générale de la société de
chasse Saint Hubert Côte Basque, qui s’est tenue le 27
mai dernier à Arcangues.
En effet, la chasse est un loisir essentiellement masculin qui semble régresser
progressivement dans le département des Pyrénées Atlantiques
sous l’action de multiples facteurs. Le nombre des adhérents
du SHCB sur les 15 communes (Ahetze, Anglet, Arbonne, Arcangues, Ascain,
Bassussarry, Bayonne, Biarritz, Bidart, Boucau, Guéthary, Lahonce,
St Jean de Luz/Ciboure, Urcuit) passe de 4583 en 1974, à 2220 en
1996 et 1551 en 2006, soit 66% de baisse en trente ans et une accélération
pour les dix dernières années avec une baisse de 30% imputable
essentiellement aux citadins.
Ainsi qu’il résulte de la loi Voynet du 26 juillet 2000, le
schéma départemental de gestion a caractérisé le
secteur comme étant « une zone côtière, fortement
urbanisée avec très faible activité agricole, une
forte activité touristique et industrielle, et une faible surface
boisée ». Est préconisée la mise en place d'un
conseil de gestion grand gibier (chevreuil, sanglier…) regroupant
chasseurs, agriculteurs et forestiers chargé de la mise en œuvre
et du contrôle de l'équilibre agro-sylvo-cynégétique
sous la responsabilité d'un administrateur, ainsi que des mesures
relatives à la sécurité des chasseurs et des non-chasseurs.
En ce qui concerne le petit gibier, il n’y aura plus de possibilité, à terme,
de lâcher du gibier adulte de chasse, ce qui impose la gestion uniquement
du gibier reproducteur. Par conséquent, l’assemblée
suspend à partir du 1er décembre prochain et pendant un an
la chasse à tir du lièvre ; les prochaines années
elle devra s’occuper du faisan, du perdreau et du lapin. En 2005-2006,
l’achat de petit gibier, avec importation d’une partie des
lièvres d’Europe Centrale (bientôt interdite) s’élevait à 47
000 €, soit près des trois quart des recettes utilisées à ces
fins.
La grenaille de plomb est interdite dans toutes les zones humides à partir
du 1er juin 2006. Il s’agit de la zone de chasse maritime (DPM),
des marais non asséchés, des fleuves, rivières, canaux,
réservoirs, lacs, étangs et nappes d'eau.
Les deux tiers du département sont classés ou en cours de
classement Natura 2000 (directives sur la conservation de la biodiversité,
les oiseaux, les habitats). Les chasseurs sont associés à la
démarche de pilotage des zones et leurs activités ne sont
pas remises en cause « pour le moment », s’inquiète
le président du SHCB.
La loi " chasse " du 26 juillet 2000, codifiée dans le
Code de l’Environnement pour sa partie législative et dans
le Code Rural pour sa partie réglementaire, fixe des limites très
rigoureuses aux conditions d’exercice des divers modes de chasse
qui se pratiquent sur notre territoire. Le permis de chasser étant
de plus en plus difficile à obtenir, la fédération
affiche depuis peu sur son site Internet les quelque 500 questions théoriques
posées à l’examen (http://www.unfdc.com/).
Cathy Constant-Elissagaray, correspondante locale au journal Sud-Ouest pour les villages de Bassussarry et d'Arcangues
Article paru le 20/07/2006 : La chasse au
lièvre suspendue