« Un
renard, ça ne parle pas ? » s’exclame une petite
fille, la tête rejetée en arrière pour s’adresser à Fred
Fort, conteur de près de deux mètres au visage encadré de
boucles blanches qui lui rétorque d’une voix douce « il
faut bien écouter en marchant dans la forêt… ».
Membre de l’association « Et si on racontait » qui
comporte 14 conteurs, il est venu vendredi 15 décembre enchanter
les élèves de l’école à l’occasion
du Noël à venir. Assis dans la salle attenante au théâtre
de la nature, à la grande cheminée vide, malheureusement,
sinon l’ambiance aurait été parfaite, les enfants écoutent,
répondent, interviennent, pris par la magie des mots et de l’histoire.
Fred Fort n’a pas eu les a priori d’autres conteurs contactés
et qui ont refusé de venir, arguant de l’inattention probable
des élèves à cette époque de l’année
qui seraient trop distraits à la perspective de la bûche,
des cadeaux, du Père Noël : il a revisité pour les
tout-petits la fable du corbeau et du renard, raconté une histoire
de son cru « le coq et l’éléphant »,
et impressionné son auditoire à l’idée de
cette pâte à crêpes qui gonflait tellement qu’elle
a empli la maison des sorcières, les obligeant à se réfugier
sur le toit où elles se sont transformées… en corbeaux
! 
Professeur de gymnastique à la retraite, il s’est mis à écrire
poésies et histoires, a édité des livres, et quelques
années plus tard, il est devenu en plus conteur de ses propres
productions et auteur d’une rubrique hebdomadaire dans le journal
du Pays Basque. La séance terminée, c’est l’heure
du goûter au théâtre de la nature où le Père
Noël s’apprête à offrir un sachet de friandises à chacun,
avant la dégustation de la bûche longue de dix mètres
du pâtissier–parent d’élève, M. Raux
qui la partage à l’aide d’un grand couteau. Une
demi-heure après, c’est le tour des parents qui la terminent
avec délectation avant d’emmener leurs enfants.
Cathy Constant-Elissagaray