Les enfants heureux de brandir leur premier permis de se déplacer seuls en campagne et en ville. C.C-E
Pour la deuxième année consécutive, la Gendarmerie
a renouvelé son opération nationale de prévention
en matière de sécurité routière intitulée « Permis
Piéton ». Destinée à sensibiliser et responsabiliser
les jeunes enfants de 8 ou 9 ans sur les dangers de la rue (classes de
CE1/CE2), elle s’est déroulée sur six semaines jusqu’à l’examen
final où les trois quarts des deux classes ont obtenu leur permis
du premier coup. Le dernier quart devra le repasser après avoir
eu quelques explications complémentaires pour bien assimiler toutes
les notions. Afin de souligner son importance, la remise du permis s’est
déroulée en grande pompe, en présence du commandant
d’unité de la gendarmerie d’Ustaritz et de sa collègue,
de Jean-Michel Colo, le maire, entouré de conseillers municipaux,
des enseignants et parents d’élèves.
Les difficultés rencontrées par les enfants dans cet apprentissage
ont été de plusieurs ordres. Tout d’abord, la grande
majorité ne se déplace jamais à pied, notamment pour
les trajets scolaires qui sont effectués en voiture ou, plus rarement,
en bus qui s’arrête devant chaque domicile. Affaire d’époque,
puisqu’il y a quinze à vingt ans les enfants faisaient seuls
de longs trajets à pied, même le long des routes de campagne
sans trottoir. Les élèves ont d’ailleurs également été initiés à marcher
sur le bas-côté à contresens de la circulation dans
ce cas de figure. Le seul site dangereux qu’ils expérimentent
est le parking devant l’école où ils courent au milieu
des voitures des parents.
Ensuite, le vocabulaire devra être simplifié pour être
mis à la portée des tous jeunes : ils ne font pas tous la
différence entre une rue et une route et ignorent le terme de « chaussée » par
exemple. Les questions posées pour l’examen devront être
aussi clarifiées et certains cas de figure modifiés : lorsqu’on
donne le choix aux enfants de traverser en se référant aux
adultes ou à eux-mêmes, plusieurs ont répondu qu’ils
suivraient les adultes alors que la deuxième solution était
la bonne.
Même s’ils sont très (trop ?) protégés
par leur entourage, il n’est pas mauvais que les enfants bénéficient
ainsi d’une première sensibilisation aux dangers de la route.
En CM1/CM2, ils passeront le permis vélo, avant le BSR nécessaire à l’obtention
du scooter de leurs rêves. Un entraînement progressif à l’usage
de la route éviterait peut-être bien des accidents à l’âge
de l’adolescence.
Cathy Constant-Elissagaray
Cathy Constant-Elissagaray, correspondante locale au journal Sud-Ouest pour les villages de Bassussarry et d'Arcangues
Article paru le 17 novembre 2007 : "Comprendre la route"